Les 29, 30 et 31 juillet derniers, le Patriote était en séminaire de relance et de recadrage éditorial à Grand Bassam. Avant la mise sur le marché d'un journal "relooké", Raphaël Lakpé, président du Comité scientifique de ce séminaire, dans cette interview, explique les défis que le Patriote entend relever avec son nouveau statut de journal désormais proche du pouvoir.
Patriote : Fin juillet, le Patriote a organisé un séminaire de recadrage graphique et éditorial. Pourquoi attendre trois mois pour un début d'application des résolutions adoptées ?
Raphaël Lakpé : Depuis la fin du séminaire, c'est vrai, il y a eu un silence, mais nous continuions de travailler. Nous nous attelions à mettre en forme les résolutions adoptées. Cela a effectivement pris du temps, mais nous nous sommes dit qu'il ne fallait pas se précipiter et se tromper. Nous avons mis tout ce temps à profit pour une meilleure application des résolutions. Maintenant, nous sommes prêts, le Patriote nouveau arrive.
LP : A Bassam, il a été retenu l'idée d'un journal davantage ouvert à toutes les sensibilités sociopolitiques et surtout proche du quotidien des Ivoiriens. Cette donne est-elle d'actualité pour le nouveau journal ?
RL : L'objectif premier du séminaire de Bassam était de nous adapter à notre nouveau statut. Le Patriote va s'adapter à son statut de journal d'opposition à celui de journal pro gouvernemental. Ainsi, pour rester proche de nos lecteurs et élargir notre champ d'action, nous avons convenu de faire un journal ouvert à toutes les sensibilités et surtout plus proche de nos lecteurs. Si nous ne faisons pas cela, il ne servirait à rien de mettre sur le marché, un journal dit « nouvelle formule » ! Nous avons effectivement décidé de faire un journal ouvert à toutes les sensibilités, nous tiendrons cette promesse. Et puis, nous n'étions pas hermétiquement fermés avant !
LP : Le Patriote a bâti sa crédibilité en étant un journal d'opinion et critique. Cette donne demeure- t- elle vis-à- vis du RDR dont vous défendez l'idéologie et du pouvoir Ouattara ?
RL : Nous n'allons pas critiquer le pouvoir Ouattara comme on le faisait pour celui de Laurent Gbagbo ou les autres pouvoirs précédents, c'est évident! Sous Gbagbo, nous étions un journal proche de son opposition Nous avons joué notre rôle avec responsabilité. Tous les journaux d'opinion fonctionnent de la même façon. Mais, nous n'allons pas nous départir totalement de notre ligne première qui est d'être un journal critique. Le Patriote va toujours faire des critiques intelligentes, qui vont dans le sens des préoccupations des Ivoiriens. En tant que journal d'information, nous sommes condamnés à rester dans ce créneau. Même en étant un journal proche du pouvoir, nous ne changeons pas fondamentalement notre façon de travailler, notre manière de voir les choses. Nous sommes un journal d'information, nous le resterons pour aider le chef de l'Etat et le gouvernement à réussir leurs missions.
LP : Il a été également adopté, au niveau de la charte graphique, que la pagination sera augmentée et le journal deviendra plus attrayant et étoffé. Mais, vu le coût des intrants et de la production, n'avez- vous pas d'appréhensions ?
RL : Le journal passera de douze à seize pages. Il offrira plus d'espace de lecture, de nouvelles rubriques. Une pagination dynamique. Un journal plus facile à lire et encore plus utile. Nécessairement cela va induire des coûts et des surcoûts qu'il va falloir supporter. Cela fait aussi partie des défis de la qualité et de la performance que nous entendons relever. Puisque nous voulons répondre aux attentes de nos lecteurs, il nous revient de nous organiser pour relever ces défis. Pas en étant une officine de propagande, mais en offrant des espaces pour la promotion des actions du chef de l'Etat, du gouvernement, les objectifs de ses actions et celles de l'ensemble des Ivoiriens. Nous avons aussi l'obligation de faire connaître les acteurs des bonnes actions. Le Patriote a également pour obligation de donner la parole à toutes les couches socioprofessionnelles, aux Ivoiriens où qu'ils se trouvent, pour faire connaître leurs préoccupations. C'est donc un journal de tous les Ivoiriens. Et nous sommes obligés de le faire si nous voulons rester un journal crédible, jaloux de sa notoriété qui devient de plus en plus importante, tant en Côte d'Ivoire qu'au-delà de nos frontières.
En somme, compte tenu de son nouveau statut, le Patriote ne doit pas perdre sa personnalité. Il doit s'organiser pour accompagner et défendre le pouvoir pour lequel il a fait tant d'années de combat.
LP : Justement, à propos du surcoût qu'induit l'augmentation de la pagination; est- ce à dire que le prix de vente du journal qui est de 200 Francs va augmenter ?
RL : Cela fait des décennies que le prix de vente du journal n'a pas varié en Côte d'Ivoire. Malgré la flambée des prix, l'augmentation du coût de la vie, le prix est resté tel. Aujourd'hui, toutes les entreprises de presse sont en train d'entrevoir cette éventualité d'augmentation du prix de vente du journal. Il est clair que l'impression, les intrants et autres dépenses qui entrent dans la production des journaux pèsent lourd dans le compte d'exploitation des entreprises de presse.
LP : Vous êtes une icône dans le monde des médias en Côte d'Ivoire, quel regard jetez- vous aujourd'hui sur l'ensemble de la presse ivoirienne, en cent jours du pouvoir Ouattara ?
RL : Avec l'avènement du président Ouattara au pouvoir, la presse gagne et gagnera davantage en liberté. Tout ce qui se passe me conforte dans cette idée. La presse elle- même fait des efforts compte tenu de la situation que nous avons vécue. Mais, plus d'efforts restent encore à faire pour que nous ne retombions pas dans les travers du passé. Le journalisme est un métier qui a ses règles. Si nous aimons notre profession, si nous voulons qu'on nous respecte, il nous faut respecter notre métier. Il faut également que nous respections nos lecteurs. J'ai bon espoir, que les professionnels du métier mettront tout en œuvre pour faire respecter notre profession en évitant un certain nombre de dérives.
Réalisée par Jean Antoine Doudou
Patriote : Fin juillet, le Patriote a organisé un séminaire de recadrage graphique et éditorial. Pourquoi attendre trois mois pour un début d'application des résolutions adoptées ?
Raphaël Lakpé : Depuis la fin du séminaire, c'est vrai, il y a eu un silence, mais nous continuions de travailler. Nous nous attelions à mettre en forme les résolutions adoptées. Cela a effectivement pris du temps, mais nous nous sommes dit qu'il ne fallait pas se précipiter et se tromper. Nous avons mis tout ce temps à profit pour une meilleure application des résolutions. Maintenant, nous sommes prêts, le Patriote nouveau arrive.
LP : A Bassam, il a été retenu l'idée d'un journal davantage ouvert à toutes les sensibilités sociopolitiques et surtout proche du quotidien des Ivoiriens. Cette donne est-elle d'actualité pour le nouveau journal ?
RL : L'objectif premier du séminaire de Bassam était de nous adapter à notre nouveau statut. Le Patriote va s'adapter à son statut de journal d'opposition à celui de journal pro gouvernemental. Ainsi, pour rester proche de nos lecteurs et élargir notre champ d'action, nous avons convenu de faire un journal ouvert à toutes les sensibilités et surtout plus proche de nos lecteurs. Si nous ne faisons pas cela, il ne servirait à rien de mettre sur le marché, un journal dit « nouvelle formule » ! Nous avons effectivement décidé de faire un journal ouvert à toutes les sensibilités, nous tiendrons cette promesse. Et puis, nous n'étions pas hermétiquement fermés avant !
LP : Le Patriote a bâti sa crédibilité en étant un journal d'opinion et critique. Cette donne demeure- t- elle vis-à- vis du RDR dont vous défendez l'idéologie et du pouvoir Ouattara ?
RL : Nous n'allons pas critiquer le pouvoir Ouattara comme on le faisait pour celui de Laurent Gbagbo ou les autres pouvoirs précédents, c'est évident! Sous Gbagbo, nous étions un journal proche de son opposition Nous avons joué notre rôle avec responsabilité. Tous les journaux d'opinion fonctionnent de la même façon. Mais, nous n'allons pas nous départir totalement de notre ligne première qui est d'être un journal critique. Le Patriote va toujours faire des critiques intelligentes, qui vont dans le sens des préoccupations des Ivoiriens. En tant que journal d'information, nous sommes condamnés à rester dans ce créneau. Même en étant un journal proche du pouvoir, nous ne changeons pas fondamentalement notre façon de travailler, notre manière de voir les choses. Nous sommes un journal d'information, nous le resterons pour aider le chef de l'Etat et le gouvernement à réussir leurs missions.
LP : Il a été également adopté, au niveau de la charte graphique, que la pagination sera augmentée et le journal deviendra plus attrayant et étoffé. Mais, vu le coût des intrants et de la production, n'avez- vous pas d'appréhensions ?
RL : Le journal passera de douze à seize pages. Il offrira plus d'espace de lecture, de nouvelles rubriques. Une pagination dynamique. Un journal plus facile à lire et encore plus utile. Nécessairement cela va induire des coûts et des surcoûts qu'il va falloir supporter. Cela fait aussi partie des défis de la qualité et de la performance que nous entendons relever. Puisque nous voulons répondre aux attentes de nos lecteurs, il nous revient de nous organiser pour relever ces défis. Pas en étant une officine de propagande, mais en offrant des espaces pour la promotion des actions du chef de l'Etat, du gouvernement, les objectifs de ses actions et celles de l'ensemble des Ivoiriens. Nous avons aussi l'obligation de faire connaître les acteurs des bonnes actions. Le Patriote a également pour obligation de donner la parole à toutes les couches socioprofessionnelles, aux Ivoiriens où qu'ils se trouvent, pour faire connaître leurs préoccupations. C'est donc un journal de tous les Ivoiriens. Et nous sommes obligés de le faire si nous voulons rester un journal crédible, jaloux de sa notoriété qui devient de plus en plus importante, tant en Côte d'Ivoire qu'au-delà de nos frontières.
En somme, compte tenu de son nouveau statut, le Patriote ne doit pas perdre sa personnalité. Il doit s'organiser pour accompagner et défendre le pouvoir pour lequel il a fait tant d'années de combat.
LP : Justement, à propos du surcoût qu'induit l'augmentation de la pagination; est- ce à dire que le prix de vente du journal qui est de 200 Francs va augmenter ?
RL : Cela fait des décennies que le prix de vente du journal n'a pas varié en Côte d'Ivoire. Malgré la flambée des prix, l'augmentation du coût de la vie, le prix est resté tel. Aujourd'hui, toutes les entreprises de presse sont en train d'entrevoir cette éventualité d'augmentation du prix de vente du journal. Il est clair que l'impression, les intrants et autres dépenses qui entrent dans la production des journaux pèsent lourd dans le compte d'exploitation des entreprises de presse.
LP : Vous êtes une icône dans le monde des médias en Côte d'Ivoire, quel regard jetez- vous aujourd'hui sur l'ensemble de la presse ivoirienne, en cent jours du pouvoir Ouattara ?
RL : Avec l'avènement du président Ouattara au pouvoir, la presse gagne et gagnera davantage en liberté. Tout ce qui se passe me conforte dans cette idée. La presse elle- même fait des efforts compte tenu de la situation que nous avons vécue. Mais, plus d'efforts restent encore à faire pour que nous ne retombions pas dans les travers du passé. Le journalisme est un métier qui a ses règles. Si nous aimons notre profession, si nous voulons qu'on nous respecte, il nous faut respecter notre métier. Il faut également que nous respections nos lecteurs. J'ai bon espoir, que les professionnels du métier mettront tout en œuvre pour faire respecter notre profession en évitant un certain nombre de dérives.
Réalisée par Jean Antoine Doudou