Dans une lettre ouverte adressée le 16 août 2005 à Laurent Gbagbo, Yao Yao Jules, ancien porte-parole de l’armée, livrait avec forces détails, les noms des auteurs présumés du fameux escadron de la mort. Il demandait aussi à Gbagbo de mettre fin à ces nombreuses tueries au risque d’en payer les frais. Un peu plus de six ans après son adresse, les faits lui donnent totalement raison. C’est pourquoi, nous publions son courrier. Pour témoignage.
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Avec votre permission, j’ai l’honneur de vous rendre compte que suite à l’appel que j’ai lancé à mes frères d’armes et aux populations en vue de neutraliser l’action malfaisante des ESCADRONS DE LA MORT, dont j’ai été personnellement victime dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 juin 2005 et qui vous desservent, les informations concernant les personnes ci-après m’ont été rapportées. Je vous en communique les noms tels que reçus :
l LCL DOGBO BLE BRUNO commandant la Garde Républicaine (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Impliqué dans l’assassinat des aides de camp et des membres de la famille de ROBERT GUEI. Témoin de la scène d’exécution de ROSE GUEI. A confié à certaines personnes que l’extermination de la famille de ROBERT GUEI procédait de la logique de liquidation de tous les témoins de l’assassinat de ROBERT GUEI).
l CNE SEKA SEKA ANSELME, aide de camp de la première dame (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Impliqué dans l’assassinat des aides de camp et des membres de la famille de ROBERT GUEI. Principal exécuteur de ROSE GUEI par une balle dans la tête).
CDT KATE GNATOA du Groupe de Sécurité Présidentielle (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Chef du groupe qui a arrêté dans l’enceinte de la CATHEDRALE SAINT PAUL du PLATEAU et assassiné le GAL ROBERT GUEI. A disposé pendant longtemps du véhicule du CNE FABIEN COULIBALY (4x4 INFINITY immatriculée 7755 CY 01 Peinte actuellement en couleur blanche), liquidé en même temps que les autres aides de camp).
ADT ZAMBLE ALIAS SCORPION (cité dans de nombreuses affaires de meurtres à YAMOUSSOKRO, notamment, ceux des Colonels TRA HIE, OUATTARA OYENAN, du SGT
TRAORE de l’ENSOA, du CAL TONDOSSAMA DAOUDA du service de l’Attaché de Défense près l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France. Aurait disposé pendant très longtemps du véhicule de ce dernier, une MERCEDES BERLINE 300).
MDL DIGO (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT, sans référence aux crimes qu’il aurait pu commettre).
MDL ALLANI (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT, sans référence aux crimes qu’il aurait pu commettre).
CCH GNALI de la Garde Républicaine (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Tueur de H. CAMARA. Lui même a fourni à de nombreuses personnes les détails sur le déroulement des faits)
KOFF de la Présidence (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT sans référence aux crimes qu’il aurait pu commettre).
Me BAI et son Groupe (cités comme membres des ESCADRONS DE LA MORT, sans référence aux crimes qu’ils auraient pu commettre).
Un principe de justice établit qu’il ne s’agit là que de simples présomptions qui pèsent sur les nommés jusqu’à ce que leur culpabilité soit établie.
C’est pourquoi, je voudrais souhaiter que vous autorisiez, dès maintenant, l’ouverture d’une enquête indépendante avec la participation de la Communauté internationale, afin que votre honneur soit lavé.
Car, en dehors de l’Adjudant ZAMBLE ALLIAS SCORPION, tous les mis en cause sont issus de votre entourage. Ces crimes de sang, commis vraisemblablement à votre insu, pourraient vous éclabousser.
Par ailleurs, dans la journée du 19 septembre 2002, le Premier ministre, Monsieur AFFI NGUESSAN, a tenté de justifier sur les ondes, la mort du Général ROBERT GUEI, en donnant l’information selon laquelle, ce dernier serait tombé au cours d’une action militaire, alors qu’il se rendait à la Télévision ivoirienne pour annoncer la prise du pouvoir d’Etat.
Or, le fait que son corps ait été retrouvé seul, en tenue de sport, sur le boulevard de la CORNICHE (endroit où j’ai été battu par les éléments de la Garde Républicaine et du Groupe de Sécurité Présidentielle), sans ceux des dépouilles de sa garde rapprochée, sans traces de combat, non plus, infirme cette thèse. Au demeurant, son arrestation survenue à l’intérieur même de la CATHEDRALE SAINT PAUL D’ABIDJAN a été attestée et critiquée par le clergé.
C’est pourquoi, il apparaît nécessaire que toute la vérité éclate autour
des affaires suivantes :
Assassinat de GUEI ROBERT, des membres de sa famille et de ses aides de camp,
Assassinat de H. CAMARA.
Assassinat du Docteur DACOURY TABLEY et de TEHE EMILE.
Divers assassinats à YAMOUSSOUKRO et à TIEBISSOU, consignés dans les registres de L’ONUCI.
L’éclatement de la vérité sur ces crimes, participe de la transparence et de la justice qui doivent entourer les élections d’octobre 2005.
Or, les élections sont une conséquence de la démocratie qui se nourrit de justice par essence. Les élections ne peuvent, donc, pas garantir le retour de la paix et de la concorde en Côte d’Ivoire, aussi longtemps que toutes les affaires de meurtres qui ont eu lieu depuis la transition militaire jusqu’à ce jour, n’auraient pas été élucidées.
En attendant et avec votre permission, je voudrais vous soumettre mes propres analyses.
En effet, la raison d’Etat peut justifier certains actes, quand ceux-ci sont nécessaires pour la sauvegarde de l’intérêt général. La loi d’amnistie participe de ce même ordre d’idée, en donnant force à des décisions dont l’essence, hautement politique, procède de la sagesse élevée.
Le devoir de réserve qui s’impose à certaines catégories de fonctionnaires de l’Etat, dont les Militaires, trouve l’un de ses fondements dans la raison d’Etat. Tout comme, la souveraineté nationale permet à tous les peuples de disposer d’eux-mêmes à l’intérieur des frontières de leur pays. Mais, à une souveraineté nationale mal gérée, prétexte d’oppression et d’assassinat de ses propres populations, s’oppose, depuis la chute du mur de BERLIN en 1989, le devoir d’ingérence de la Communauté internationale. Cette dernière ne peut pas avoir connaissance de certains faits répréhensibles et se taire.
En conséquence, aucun crime politique, comme celui du Général ROBERT GUEI, de son épouse, de ses aides de camp et de certains des membres de sa famille, ne peut se justifier par la raison d’Etat, par la souveraineté nationale, encore moins par l’attaque du 19 septembre 2002. Il en est de même de l’assassinat de H. CAMARA, du Docteur DAKOURY TABLEY, de TEHE EMILE et de bien d’autres anonymes assassinats imputés aux mêmes ESCADRONS DE LA MORT.
L’Etat de droit et les lois gouvernant la guerre, recommandaient que le Général GUEI, dès lors qu’il avait été arrêté, de surcroît, à l’intérieur même de la CATHEDRALE SAINT PAUL du PLATEAU, soit entendu et éventuellement jugé. Son exécution extra judiciaire par des éléments qui sont de votre entourage, foule au pied les principes fondamentaux d’un Etat de droit. Sa famille, non plus, n’avait rien avoir avec les soupçons qui pouvaient peser sur lui, pour qu’elle connaisse la fin atroce qui a été la sienne.
Les preuves existent par les morts qui sont identifiés, par les disparus et aussi par les déclarations des mis en cause eux-mêmes qui s’en sont tant vantés, en fournissant de nombreux détails qui les confondent. Depuis mon appel, de nombreuses langues se délient aujourd’hui, pour en parler et pour les dénoncer au nom de la loi et de la morale.
De même, il y a eu de nombreuses atteintes à la loi pénale à YAMOUSSOUKRO et à TIEBISSOU, dont vous êtes comptable, en tant que Chef Suprême des Armées.
La légitimité d’un Chef d’Etat procède avant tout de la morale et de sa morale. Tout comme le pouvoir, dont les deux piliers fondamentaux sont la légitimité et la morale.
Il se trouve que dans votre cas, des crimes de sang pourraient avoir entamé l’un et l’autre de ces piliers. Votre fauteuil pourrait, dans ce cas, reposer dans une mare de sang et du sang d’innocents principalement.
Une telle situation, même si elle n’est pas encore jugée, pourrait vous disqualifier pour les élections d’octobre 2005, puisque le Conseil Constitutionnel, devrait normalement invoquer la question de la moralité pour rejeter votre candidature.
Dès lors, le destin commun des Ivoiriens vous commande de vous retirer, afin de permettre l’organisation d’une transition, seule voie possible à une sortie de crise sans violence et dont les termes doivent être discutés par tous les enfants de ce pays, y compris vos représentants. C’est l’une des principales raisons, qui m’a amené à reprendre l’idée de la transition, qui, bien avant moi, avait été perçue et exprimée par le Professeur FRANCIS WODIE et par d’autres intelligences de ce pays.
«Votre maintien au pouvoir coûte que coûte» (l’expression est de vous), avec toutes ces affaires non élucidées, le désir de certains de vos conseillers de conduire une guerre qui ne sera pas gagnée et des violences de rue qui ne seront pas acceptées par les populations, ne peuvent qu’aggraver la situation d’adversité que vit notre pays depuis le 19 septembre 2002. Ces éléments exposent plus que jamais, la Côte d’Ivoire à une guerre civile, qui entraînera fatalement la déstabilisation de la Sous Région.
Au regard, de telles analyses, votre responsabilité, en tant que Président d’une Côte d’Ivoire même divisée, est très grande.
De plus, vous ne pouvez pas continuer à réclamer justice pour vous-même, dans l’affaire vous opposant à l’un de vos Ministres, sans permettre au préalable, en tant que maître de la justice temporelle à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, que soient traitées toutes les affaires que je viens de porter à votre connaissance, y compris mon assassinat manqué, à l’origine de ma clandestinité et de mon combat actuel, au profit de la cessation de toutes violences sur les populations par les ESCADRONS DE LA MORT et par certains personnels des Forces de Défense et de Sécurité, de même qu’au profit des mêmes droits pour tous, sans exclusive.
Tout en vous demandant de me pardonner mon impertinence constructive, je voudrais vous prier d’agréer l’expression de ma très haute et respectueuse considération.
LCL YAO YAO JULES AHOUSSOU
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Avec votre permission, j’ai l’honneur de vous rendre compte que suite à l’appel que j’ai lancé à mes frères d’armes et aux populations en vue de neutraliser l’action malfaisante des ESCADRONS DE LA MORT, dont j’ai été personnellement victime dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 juin 2005 et qui vous desservent, les informations concernant les personnes ci-après m’ont été rapportées. Je vous en communique les noms tels que reçus :
l LCL DOGBO BLE BRUNO commandant la Garde Républicaine (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Impliqué dans l’assassinat des aides de camp et des membres de la famille de ROBERT GUEI. Témoin de la scène d’exécution de ROSE GUEI. A confié à certaines personnes que l’extermination de la famille de ROBERT GUEI procédait de la logique de liquidation de tous les témoins de l’assassinat de ROBERT GUEI).
l CNE SEKA SEKA ANSELME, aide de camp de la première dame (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Impliqué dans l’assassinat des aides de camp et des membres de la famille de ROBERT GUEI. Principal exécuteur de ROSE GUEI par une balle dans la tête).
CDT KATE GNATOA du Groupe de Sécurité Présidentielle (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Chef du groupe qui a arrêté dans l’enceinte de la CATHEDRALE SAINT PAUL du PLATEAU et assassiné le GAL ROBERT GUEI. A disposé pendant longtemps du véhicule du CNE FABIEN COULIBALY (4x4 INFINITY immatriculée 7755 CY 01 Peinte actuellement en couleur blanche), liquidé en même temps que les autres aides de camp).
ADT ZAMBLE ALIAS SCORPION (cité dans de nombreuses affaires de meurtres à YAMOUSSOKRO, notamment, ceux des Colonels TRA HIE, OUATTARA OYENAN, du SGT
TRAORE de l’ENSOA, du CAL TONDOSSAMA DAOUDA du service de l’Attaché de Défense près l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France. Aurait disposé pendant très longtemps du véhicule de ce dernier, une MERCEDES BERLINE 300).
MDL DIGO (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT, sans référence aux crimes qu’il aurait pu commettre).
MDL ALLANI (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT, sans référence aux crimes qu’il aurait pu commettre).
CCH GNALI de la Garde Républicaine (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT. Tueur de H. CAMARA. Lui même a fourni à de nombreuses personnes les détails sur le déroulement des faits)
KOFF de la Présidence (cité comme membre des ESCADRONS DE LA MORT sans référence aux crimes qu’il aurait pu commettre).
Me BAI et son Groupe (cités comme membres des ESCADRONS DE LA MORT, sans référence aux crimes qu’ils auraient pu commettre).
Un principe de justice établit qu’il ne s’agit là que de simples présomptions qui pèsent sur les nommés jusqu’à ce que leur culpabilité soit établie.
C’est pourquoi, je voudrais souhaiter que vous autorisiez, dès maintenant, l’ouverture d’une enquête indépendante avec la participation de la Communauté internationale, afin que votre honneur soit lavé.
Car, en dehors de l’Adjudant ZAMBLE ALLIAS SCORPION, tous les mis en cause sont issus de votre entourage. Ces crimes de sang, commis vraisemblablement à votre insu, pourraient vous éclabousser.
Par ailleurs, dans la journée du 19 septembre 2002, le Premier ministre, Monsieur AFFI NGUESSAN, a tenté de justifier sur les ondes, la mort du Général ROBERT GUEI, en donnant l’information selon laquelle, ce dernier serait tombé au cours d’une action militaire, alors qu’il se rendait à la Télévision ivoirienne pour annoncer la prise du pouvoir d’Etat.
Or, le fait que son corps ait été retrouvé seul, en tenue de sport, sur le boulevard de la CORNICHE (endroit où j’ai été battu par les éléments de la Garde Républicaine et du Groupe de Sécurité Présidentielle), sans ceux des dépouilles de sa garde rapprochée, sans traces de combat, non plus, infirme cette thèse. Au demeurant, son arrestation survenue à l’intérieur même de la CATHEDRALE SAINT PAUL D’ABIDJAN a été attestée et critiquée par le clergé.
C’est pourquoi, il apparaît nécessaire que toute la vérité éclate autour
des affaires suivantes :
Assassinat de GUEI ROBERT, des membres de sa famille et de ses aides de camp,
Assassinat de H. CAMARA.
Assassinat du Docteur DACOURY TABLEY et de TEHE EMILE.
Divers assassinats à YAMOUSSOUKRO et à TIEBISSOU, consignés dans les registres de L’ONUCI.
L’éclatement de la vérité sur ces crimes, participe de la transparence et de la justice qui doivent entourer les élections d’octobre 2005.
Or, les élections sont une conséquence de la démocratie qui se nourrit de justice par essence. Les élections ne peuvent, donc, pas garantir le retour de la paix et de la concorde en Côte d’Ivoire, aussi longtemps que toutes les affaires de meurtres qui ont eu lieu depuis la transition militaire jusqu’à ce jour, n’auraient pas été élucidées.
En attendant et avec votre permission, je voudrais vous soumettre mes propres analyses.
En effet, la raison d’Etat peut justifier certains actes, quand ceux-ci sont nécessaires pour la sauvegarde de l’intérêt général. La loi d’amnistie participe de ce même ordre d’idée, en donnant force à des décisions dont l’essence, hautement politique, procède de la sagesse élevée.
Le devoir de réserve qui s’impose à certaines catégories de fonctionnaires de l’Etat, dont les Militaires, trouve l’un de ses fondements dans la raison d’Etat. Tout comme, la souveraineté nationale permet à tous les peuples de disposer d’eux-mêmes à l’intérieur des frontières de leur pays. Mais, à une souveraineté nationale mal gérée, prétexte d’oppression et d’assassinat de ses propres populations, s’oppose, depuis la chute du mur de BERLIN en 1989, le devoir d’ingérence de la Communauté internationale. Cette dernière ne peut pas avoir connaissance de certains faits répréhensibles et se taire.
En conséquence, aucun crime politique, comme celui du Général ROBERT GUEI, de son épouse, de ses aides de camp et de certains des membres de sa famille, ne peut se justifier par la raison d’Etat, par la souveraineté nationale, encore moins par l’attaque du 19 septembre 2002. Il en est de même de l’assassinat de H. CAMARA, du Docteur DAKOURY TABLEY, de TEHE EMILE et de bien d’autres anonymes assassinats imputés aux mêmes ESCADRONS DE LA MORT.
L’Etat de droit et les lois gouvernant la guerre, recommandaient que le Général GUEI, dès lors qu’il avait été arrêté, de surcroît, à l’intérieur même de la CATHEDRALE SAINT PAUL du PLATEAU, soit entendu et éventuellement jugé. Son exécution extra judiciaire par des éléments qui sont de votre entourage, foule au pied les principes fondamentaux d’un Etat de droit. Sa famille, non plus, n’avait rien avoir avec les soupçons qui pouvaient peser sur lui, pour qu’elle connaisse la fin atroce qui a été la sienne.
Les preuves existent par les morts qui sont identifiés, par les disparus et aussi par les déclarations des mis en cause eux-mêmes qui s’en sont tant vantés, en fournissant de nombreux détails qui les confondent. Depuis mon appel, de nombreuses langues se délient aujourd’hui, pour en parler et pour les dénoncer au nom de la loi et de la morale.
De même, il y a eu de nombreuses atteintes à la loi pénale à YAMOUSSOUKRO et à TIEBISSOU, dont vous êtes comptable, en tant que Chef Suprême des Armées.
La légitimité d’un Chef d’Etat procède avant tout de la morale et de sa morale. Tout comme le pouvoir, dont les deux piliers fondamentaux sont la légitimité et la morale.
Il se trouve que dans votre cas, des crimes de sang pourraient avoir entamé l’un et l’autre de ces piliers. Votre fauteuil pourrait, dans ce cas, reposer dans une mare de sang et du sang d’innocents principalement.
Une telle situation, même si elle n’est pas encore jugée, pourrait vous disqualifier pour les élections d’octobre 2005, puisque le Conseil Constitutionnel, devrait normalement invoquer la question de la moralité pour rejeter votre candidature.
Dès lors, le destin commun des Ivoiriens vous commande de vous retirer, afin de permettre l’organisation d’une transition, seule voie possible à une sortie de crise sans violence et dont les termes doivent être discutés par tous les enfants de ce pays, y compris vos représentants. C’est l’une des principales raisons, qui m’a amené à reprendre l’idée de la transition, qui, bien avant moi, avait été perçue et exprimée par le Professeur FRANCIS WODIE et par d’autres intelligences de ce pays.
«Votre maintien au pouvoir coûte que coûte» (l’expression est de vous), avec toutes ces affaires non élucidées, le désir de certains de vos conseillers de conduire une guerre qui ne sera pas gagnée et des violences de rue qui ne seront pas acceptées par les populations, ne peuvent qu’aggraver la situation d’adversité que vit notre pays depuis le 19 septembre 2002. Ces éléments exposent plus que jamais, la Côte d’Ivoire à une guerre civile, qui entraînera fatalement la déstabilisation de la Sous Région.
Au regard, de telles analyses, votre responsabilité, en tant que Président d’une Côte d’Ivoire même divisée, est très grande.
De plus, vous ne pouvez pas continuer à réclamer justice pour vous-même, dans l’affaire vous opposant à l’un de vos Ministres, sans permettre au préalable, en tant que maître de la justice temporelle à la tête de l’Etat de Côte d’Ivoire, que soient traitées toutes les affaires que je viens de porter à votre connaissance, y compris mon assassinat manqué, à l’origine de ma clandestinité et de mon combat actuel, au profit de la cessation de toutes violences sur les populations par les ESCADRONS DE LA MORT et par certains personnels des Forces de Défense et de Sécurité, de même qu’au profit des mêmes droits pour tous, sans exclusive.
Tout en vous demandant de me pardonner mon impertinence constructive, je voudrais vous prier d’agréer l’expression de ma très haute et respectueuse considération.
LCL YAO YAO JULES AHOUSSOU