Le chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara avait promis qu’il y aurait des surprises avant la fin de la semaine écoulée. Mais c’est quoi la surprise ? Si l’on s’en tient à la définition du dictionnaire Encarta, c’est un «étonnement suscité par quelque chose d’inattendu» ; «cadeau ou plaisir inattendu» ; «qui prend au dépourvu». La surprise peut donc être bonne (pour notre bonheur) ou mauvaise (pour notre malheur) quand on sait que le malheur des uns peut faire le bonheur des autres. Mais de retour de son énième voyage hors du pays, Ouattara avait parlé de «bonnes surprises» relativement à la participation du Fpi/Cnrd aux législatives. Mais la semaine s’est écoulée tranquillement, sans effet de surprise. Si certains ont voulu donner un contenu à ces surprises, bien d’Ivoiriens se disent : «Qu’est-ce qu’on n’a pas encore vu ici qui pourrait être une surprise pour nous ?» Qu’est-ce qui peut donc encore surprendre les Ivoiriens après tout ce qu’ils ont vécu ? L’opinion a appris à retenir que ce qui réjouit le cœur du Rhdp, n’est pas toujours le sujet de joie de l’ensemble des Ivoiriens. «La bonne surprise» pour le Rhdp ne peut donc être forcément objet de plaisir du peuple ivoirien. Mais à part le tremblement de terre et le tsunami dont Dieu leur a fait grâce, qu’est-ce qui peut surprendre encore les Ivoiriens ? Ils ont vécu la répression du parti unique, le coup d’Etat militaire, la rébellion, la guerre, les bombardements de l’armée mondiale Onu-France. De sorte que des effets d’annonce du genre ne sont plus considérés que comme de la pure démagogie qui ne prospère plus. «Le disque est rayé», dirait-on prosaïquement. Les gens entendent ces paroles, font la moue et passent leur chemin. Parce que, maintenant, ils veulent voir pour croire. Ils veulent avoir la preuve que le pouvoir a eu une oreille attentive aux préoccupations du Fpi/Cnrd afin de lui permettre de prendre part aux législatives.
Germain Séhoué
Germain Séhoué