Si elle a lieu, cette opération sera non seulement une première en Côte d'Ivoire, mais aussi et surtout une grosse humiliation pour les familles de policiers. Réunis en assemblée générale, le dimanche 30 octobre, les propriétaires de maisons baillées, qui attendent 21 milliards d'arriérés de baux, ont décidé d'engager une action en vue d'expulser l'ensemble des fonctionnaires de police, soit plus de 12.000 agents, des logements qu'ils occupent. Ils animent une conférence de presse, ce matin, à Adjamé, pour prendre à temoin l'opinion publique. En effet, l'Union nationale des propriétaires de maisons baillées (Unapromab) à laquelle ils appartiennent, réclame à l'Etat un total de 24 mois d'impayés de loyers. Ils exigent un règlement total de la dette dans « un délai raisonnable. » Ces loyers, explique le secrétaire général de l'union, Kanté Souleymane, constituent la principale source de revenu des propriétaires. D'où leur ras-le-bol. Ce problème de baux impayés date de longtemps. Il a atteint son paroxysme en 2007 où les propriétaires ont découvert que les retards étaient dus à des dysfonctionnements internes à la police. Les arriérés ont continué à s'accumuler malgré les cris du cœur et les incessantes démarches de l'Unapromab. Jusqu'à la crise post-électorale, ses responsables étaient régulièrement balancés entre leur tutelle et trésor public qui leur répondait qu'il n'avait pas de liquidité. L'Union n'a pas manqué en son temps, de dénoncer une absence de volonté politique au niveau de la police, en relevant que les maisons baillées occupées par des gendarmes, des douaniers ou des militaires sont régulièrement payées.
Cissé Sindou
Cissé Sindou