Comme annoncé, la maison d’arrêt militaire d’Abidjan a reçu hier, après sa réhabilitation, ses premiers pensionnaires. 32 gendarmes, dont les mutins de la nuit du 14 au 15 octobre dernier du camp de gendarmerie d’Agban, 27 FRCI et 8 policiers ont constitué le premier contingent des prisonniers de la MAMA. Le commissaire du gouvernement, Ange Kessi Bernard, a confirmé l’information. «Depuis aujourd’hui, la maison d’arrêt militaire a ses premiers pensionnaires. Ils ont été déférés et sont gardés à la prison en attente de leur jugement», a-t-il affirmé hier au téléphone. Représentant la Côte d’Ivoire à la deuxième Assemblée générale sur la contribution de l’instruction militaire à la consolidation de l’Etat de droit à Paris, le capitaine de frégate attend la fin des travaux aujourd’hui pour regagner les bords de la lagune Ebrié et s’occuper des dossiers des prévenus qui l’attendent sur la table du tribunal militaire. En tous cas, il a affiché sa détermination d’élucider les évènements post-électoraux et la mutinerie d’Agban. Tous les militaires sur qui pèsent des accusations de crimes, passeront devant la barre du tribunal pour être jugés. Surtout que pour Ange Kessi, il s’agit de faire en sorte que les soldats qui ternissent l’image de l’Armée ivoirienne par des exactions et autres crimes, subissent la rigueur de la loi. L’objectif est de forger des troupes respectueuses de la déontologie du métier des armes et de prévenir toute dérive au sein de la grande Muette. Le jugement des premiers prisonniers et surtout des mutins d’Agban, est très attendu par les populations ivoiriennes pour comprendre les motivations réelles des coups de feu qui ont retenti dans la nuit du 14 au 15 octobre dernier. Qui était derrière le coup? Que recherchaient les mutins? Le peuple ivoirien attend des éléments de réponse à toutes ces interrogations.
LO
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