Agent de joueurs Fifa, Alfred Obrou s’est prononcé sur l’actualité du football ivoirien à deux mois de la Can 2012 au Gabon et en Guinée Equatoriale. Pour lui, il faut un mélange de joueurs locaux et professionnels ivoiriens si la Côte d’Ivoire veut gagner le trophée.
Il connait aussi bien le milieu du football ivoirien qu’européen. Sa vie, c’est le foot. Alfred Obrou, c’est de lui qu’il s’agit, vit du foot et par le foot. Acteur incontournable du ballon rond en Côte d’Ivoire, l’homme à la culotte est sortie de sa réserve pour polir l’actualité footballistique ivoirienne. A travers un échange qu’il a eu mercredi avec la presse sportive à son domicile. Pour la Coupe d’Afrique des nations que la Côte d’Ivoire va disputer dans deux mois en Guinée Equatoriale, il estime que le sélectionneur devrait, dans la composition des 23 Eléphants, faire appel à des joueurs locaux pour compléter sa liste. Un melting-pot qu’il juge plus compétitif que 23 professionnels. « J’estime que deux trois joueurs locaux titulaires en Côte d’Ivoire peuvent jouer en sélection. Ils méritent la sélection plus que des professionnels qui sont remplaçants en Europe. Les locaux ont plus faim, c’est eux qui vont se donner, se battre à la place des pros parce qu’ils veulent se faire découvrir. Mais si on prend 23 millionnaires, ils ont le même comportement, personne ne veut travailler pour l’autre. Pour moi, 23 millionnaires ne peuvent pas gagner la Can. Leur cohabitation est difficile, on ne s’en rend peut-être pas compte. La Can peut se gagner avec 17 riches et 8 pauvres, c’est qu’il est important d’appeler des locaux qui vont travailler pour les riches. Ils ont plus faim. Il faut faire attention, car la Côte d’Ivoire a un groupe avec des individualités, mais elle n’a pas encore une équipe. Et la Can se gagne avec une équipe ».
De la période de la Can Les clubs employeurs européens des Africains ont toujours fait la moue quant à la libération de leurs joueurs au profit de leurs sélections nationales respectives. Pour Alfred Obrou, la Caf doit s’aligner sur le calendrier de l’Uefa pour organiser la Can. « Nous, agents, subissons la pression des clubs européens. Pour signer des contrats, ils demandent que les joueurs renoncent à la Can. Donc il serait mieux que la Can se joue quand les clubs européens sont en vacances. C’est mon avis ».
Du niveau du football ivoirien Le débat sur le niveau du football ivoirien continue d’être mené, même s’il ne pose pas dans un cadre formel de discussion. Et Alfred Obrou est très formel quand il en parle. « Moi, j’estime que le niveau du football ivoirien est très bon. Il est même plus élevé que celui de l’Afrique du Sud et des pays du Nord. Les gens n’y font pas vraiment attention ». Pour lui, la Côte d’Ivoire fait partie des meilleurs viviers du football africain voire mondiale.
Ce qu’il pense de Kader Kéita
De tous les professionnels confondus que gère Alfred Obrou, Kader Abdoul Kader est sans doute la plus grosse vedette de son écurie. Il a même un faible pour son poulain. « Avec le talent qu’il a, Kader mérite mieux. Mais là où il est aussi envié par des joueurs qui sont plus doués que lui. Donc c’est relatif. Il voulait revenir en Europe, mais ses dirigeants ont refusé. Avec la Coupe d’Asie qu’il gagne, ses dirigeants ont eu raison. Il a encore 4 à 5 ans de foot devant lui. Pour lui, il faut préparer l’après foot, c’est ce que nous sommes en train de faire. Il sera à Malabo, car il fait partie des cadres de la sélection. Ses relations n’ont pas toujours été au beau fixe ses joueurs. Il reconnait qu’il n’a pas toujours été exempt de reproche avec certains, mais cependant, il n’accepte pas les caprices gratuits de ces vedettes. Il a fini par condamner les actes de vandalisme des supporters de l’Africa. Pour lui, ce n’est pas de cela que le football ivoirien a besoin.
Tibet Kipré