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Politique Publié le samedi 12 novembre 2011 | Le Patriote

RTI : 322 agents à la porte depuis hier

Barthélémy Inabo, Tonton Bouba, Awa Ehoura, Fernand Dedeh, Benson Aka, Félix Brou,
Laurence Sautier… au chômage technique !
Si ce n'est un coup de balai, ça en a, en tout cas, l'air ! Trois cents vingt-deux agents (322) de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) sont depuis vendredi, au chômage technique pour une durée de deux mois renouvelable. « Si la situation financière de l'entreprise ne s'améliore pas au bout de cette échéance, ce sera le licenciement pour motif économique», avait prévenu M. Aka Sayé Lazare, Directeur général, jeudi matin, au cours d'une rencontre avec le personnel dans les locaux de la RTI à Cocody. Hier donc, l'atmosphère était tristounette et angoissante dans les couloirs de la maison bleue à Cocody, après la « terrible » nouvelle donnée, par le maître des lieux. L'anxiété se lisait sur le visage de nombreux agents. Et aussi la fatigue, car certains ont passé la nuit du jeudi au vendredi, à attendre la « fameuse» et très redoutée liste des futurs ex-agents de la RTI dont l'affichage était annoncée pour hier matin. L'attente sera longue, à la fois épuisante physiquement et moralement, pour les uns et les autres. Finalement, tel le résultat d'un concours, la liste des déflatés sera dévoilée dans l'après-midi. Ce fut aussitôt l'émoi. Le soulagement pour les uns (ceux qui ont échappé), la désolation et les pleurs pour les autres (surtout ceux qui devront faire leur valise). Sur cette liste, des noms, et non des moindres, donnent le tournis : Tonton Bouba, Barthélémy Inabo, Awa Ehoura, Fernand Dedeh, Benson Pierre-Acka, Félix Brou, Laurence Sautier, Issa Sangaré Yeresso, Brice Dagou… Avec eux, partent également au chômage technique, des jeunes comme Cathy Touré, Romy Roméo, Kunta Mader, Ange Gossé, Serges Abonga, Ange Assoukrou, Jean-Noël Abéhi … pour ne citer qu'eux. Selon nos informations, les responsables de la RTI ont établi trois groupes d'agents à mettre sur le carreau. Primo : ceux qui sont proches de la retraite (au moins 5 ans). Secundo : ceux qui ne travaillent plus et donc, ne servent, pour beaucoup d'entre eux, plus à grand-chose. Autrement dit, les « bras cassés ». A eux s'ajoutent les absents chroniques, singulièrement ceux qui ont fui le pays ou ne viennent plus au travail depuis la fin de la crise postélectorale et des grands malades. Tertio : ceux qui ont été recrutés illégalement en 2009, pour la plupart d'entre eux sans qualification, sur la base simplement de leur militantisme au FPI par l'ancien DG, Brou Amessan. Pour justement rassurer les déflatés, que la porte ne se refermerait pas définitivement sur eux tous, le patron de la RTI a annoncé qu'ils recevront pendant leur repos forcé un demi-salaire. Mieux, a-t-il assuré, «ceux qui partent ne doivent pas se considérer comme des victimes. Après deux mois, certains reviendront». A l'en croire, cette mesure est le « dernier recours », pour redresser la RTI parce que « les autres reformes n'ont pas donné les résultats escomptés». Qu'importe, cette décision, pour le moins douloureuse, est ressentie péniblement par les concernés. Sur sa page facebook, Fernand Dedeh dénonçait déjà un « délit de patronyme », quand d'autres marquaient leur déception et leur étonnement. Selon des indiscrétions, la RTI est plombée dans son fonctionnement par un effectif pléthorique fort de 800 à 900 agents. A terme, la direction générale de la RTI veut limiter à 300, le nombre de ses travailleurs. Soit 100 pour ses deux chaînes RTI1 et RTI2, 100 pour la diffusion (les techniciens) et 100 pour Radio Côte d'Ivoire et Fréquence 2.

Y. Sangaré

Réactions :

Barthélémy Inabo (Depuis Paris) : “C'est une humiliation pour moi ”

« Franchement, avec 32 ans de carrière à la RTI, c'est une humiliation pour moi. Je ne suis pas contre le principe de la mesure, mais j'estime qu'il y a des icônes auxquelles on ne doit pas toucher. De plus, je ne me reconnais dans aucun des critères établis pour faire cette liste. Je ne peux pas être considéré comme un grand malade. Mon certificat médical atteste que je peux travailler. Je suis à 8 ans de la retraite. Je ne suis pas non plus un bras cassé. Je ne suis d'ailleurs pas sûr que quelqu'un ait plus de productions que moi à la RTI. J'avoue que quelque chose s'est cassée entre la RTI et moi. Je vais rentrer et négocier, avec mes avocats, mon départ de la RTI. Et je vais attendre les télés privées qui vont s'installer.»

Tonton Bouba :
« Je suis surpris »
« Je suis surpris. Je suis à 5 ans de la retraite, j'ai une émission (« Samedi, ça me dit ! ») qui marche bien. D'ailleurs, je viens d'en produire une avec les Woody. Et je préparais une autre pour jeudi prochain. Je suis donc un animateur en fonction. Je ne suis pas non plus un grand malade. Je prends la décision avec humilité. Vous savez, toute vie est faite de rencontre et de séparation. C'est peut-être l'heure de la séparation qui est arrivée. La seule chose que je souhaite, qu'on me donne l'occasion de dire au revoir aux téléspectateurs. J'espère qu'ils se souviendront de ce que j'ai apporté. Si la RTI peut fonctionner sans les 322 agents, c'est tant mieux. De mon côté, j'attends les opportunités qui vont se présenter.»
Par YS
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