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Société Publié le jeudi 17 novembre 2011 |

Presse - Ebony : L`article de Bamba Mafoumgbé, primé au prix sectoriel de la lutte contre la contrefaçon.

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Presse ivoirienne/ Ebony 2011 : Bamba Mafoumgbé lauréat prix sectoriel Unilever de la lutte contre la contrefaçon.
Contrefaçon et piraterie sur les marques - Ces fléaux qui tuent le tissu industriel ivoirien
La contrefaçon et la piraterie sont selon les experts, des fléaux qui détruisent non seulement des pans entiers de l’économie mais aussi les produits qui en sont issues sont très nocifs pour les consommateurs. En Cote d’Ivoire, les industries de production des pates dentifrices en passant par celle des textiles en souffrent terriblement. Si elles n’ont pas fini de détruire le fleuron de l’industrie textile ivoirienne. Pourtant promise à un bel avenir, aux lendemains de l’indépendance de la Cote d’Ivoire, en 1960. Dans l’industrie agro industrielle spécialisée dans la production des pates dentifrices, les entreprises sont constamment l’objet de piratage et de contrefaçon sur ses marques. Ainsi le groupe Unilever voit son marché national et sous régional envahis par des produits contrefaits et de mauvaises qualités. Notamment sur ses marques à succès Clos-Up, Omo et l’huile table Dinor commercialisées dans sa zone naturelle de chalandise. Un fléau qui a pris de l’ampleur avec la crise militaro politique qui a éclaté le 19 Septembre 2002. Avec un pays coupé en deux, l’ex- Centre Nord Ouest ( ex-Cno) est devenue un No mas land ; où l’on trouve désormais des produits alimentaires comme les huiles de table et dentifrices bon marché et de mauvaises qualités. Qui du fait de la porosité des frontières nord et ouest ont envahi la partie gouvernementale par des voies de contournement inhibant l’ex-zone de confiance. En dépit de la détermination des agents de la direction des Enquêtes Douanières. Selon, une source bien introduite à la direction des ventes et produits de Unilever, « Si on considère les autres marques d’huiles comme Dinor qui sont fabriquées dans la partie Gouvernementale, nous allions à 100% mais à ce jour d’après ce que nous avons vue, nous sommes qu’à 10% Pendant la différence est constituée de produits asiatiques qui sont entrés dans des bidons de 20 et 25 litres vendus à des prix coûtants pratiquement. Sans avoir payé la TVA et autres taxes à la quelles nous sommes soumises ». Par ailleurs, sa marque clos- up n’échappe pas à la concurrence déloyale des contrebandiers et contrefacteurs qui inondent le marché des tubes contrefaits. Les conséquences du point de vue financier par an et en terme de perte de parts de marché étaient telles, que l’ancien Pdg d’alors Marc Desenfans et son staff managérial ont du avoir recours aux douanes ivoiriennes, aux Fds soutenus en cela par la presse, pour sauver un segment d’activité visiblement menacé par les contrebandiers. . En 2006, en ce qui concerne la Côte d’Ivoire, Unilever a perdu plus de 4 milliards de FCFA. Après les différentes compagnes de lutte rondement menées avec la cellule dédiées de concert avec les services compétents des douanes ivoiriennes et de la police, cette entreprise au dire de la Direction générale de la Douane, respire mieux et la furia des contrefacteurs et fraudeurs sont sous contrôle.

Textile : Cotivo, Utexi, Gonfrevielle… la contrefaçon les a tuées
Etre employé à l’époque à la Cotonnière Ivoirienne,( Cotivo) d’Agboville, en passant par l’Utexi de Dimbokro, ou travailler aux Etablissements Robert Gonfreville de Bouaké,( Erg) était une fierté pour les habitants de ces trois localités. Qui ont un dénominateur commun ; pour être situées sur la ligne de Chemin de fer de la Régie Abidjan-Niger,( Ran). Ces villes pourtant bien aminées économiquement par le passé, sont plongées dans la morosité. Pendant que les ex- employés broyent du noir. Ceux qui refusent de « mourir », ont décidé de se reconvertir en maçons, en teinturiers pour certains et en tailleurs particuliers pour d’autres, en entendant une hypothétique réouverture de ces unités de production de produits textiles dans l’après crise. Deux raisons fondamentales pourraient expliquer la banqueroute. Premièrement la crise militaro- politique qui a éclaté le 19 Septembre 2002 et qui a rendu quasiment difficiles l’approvisionnement en Matières Premières. Principalement, en fibre de coton, pour les filateurs Ftg et Cotivo. Le coton étant essentiellement produit dans les zones Centre et Nord occupées par la rébellion. Ce qui a fait baisser la production ivoirienne de coton graine de moitié avant de remonter progressivement à 120 Mille tonnes de coton graine, soit 52 mille tonnes de coton fibre dont 50286 tonnes exportées, sur la campagne 2007-2008. La seconde raison, résidant dans les effets néfastes de la contrefaçon et le piratage des motifs pour impression des pagnes dont les industriels ont pourtant le brevet. Conséquence, L’usine Cotivo d’Agboville, ne fonctionnait qu’à 25% de ses capacités du fait de la suspension du soutien financier du secteur bancaire, de la baisse des prix de vente et l’approvisionnement irrégulier en Matière Première. Et pourtant, avant la guerre, 75% de la production de Cotivo étaient vendus sur le marché national en proie à la concurrence déloyale des produits textiles d’origine asiatique. Pendant que les 25% étaient exportés. « Avec la survenance de la crise, les clients nationaux n’arrivant plus à honorer leurs engagements, nous avons été obligés pour ne pas fermer l’entreprise, de faire monter le taux de produit à exporter à 50%. Or sur le marché international, nos produits sont vendus à des prix non concurrentiels. En outre, la fraude qui se faite grandissante dans l’industrie textile nous est dommageable » explique M. Kouakou Yao Clément, dg de la Cotonnière Ivoirienne. A Bouaké, Les Etablissement Robert Gonfrevielle( Erg) dont la situation était déjà précaire avant la crise, n’a pas été épargnée par la mafia de la contrefaçon, est aujourd’hui dans le coma. Pis, l’usine de Filature et Tissage de Gonfréville,( Ftg), ( repreneur des Etablissements Robert Gonfreville, Erg) spécialisée dans la filature et l’autre entité Ivtex qui fait l’impression et la teinture des tissus toutes des filiales du Groupe Dopa, ne fonctionnent pas à plein temps. Le chiffre d’affaires mensuel de la Ftg qui était de 1 milliard de Fcfa en2002, est tombé à 50 millions de Fcfa en 2009. Ce qui de toute évidence a engendré une réduction du personnel, passant ainsi de 1100 employés avant le déclanchement de la guerre, à moins de 300 en 2008. Quant à l’Union des Textiles Ivoiriennes( Utexi) basée à Dimbokro, elle n’ a pas échappé aux effets néfastes de la fraude et de la contrefaçon. Malgré l’annonce en fanfare de sa réouverture, celle-ci n’a pas encore eu lieu jusqu’à présent. Au finish, la direction générale de l’entreprise a fini par mettre la clé sous le paillasson depuis 2002 . Uniwax, située dans la commune de Yopougon dans le District d’Abidjan, est la seule entreprise, qui fonctionne et qui continue de résister tant bien que mal, à la furia des contrefacteurs et des contrebandiers. Son Pdg M. Ménudier a du en 2004, réduire de moitié sa production. D’un chiffre d’affaires de 30 milliards de Fcfa, la société est tombée à 10 milliards de Fcfa. Les copies de ses pagnes marqués Uniwax et vendus trois fois moins chers ont eu pour effet de lui faire perdre ses parts de marché. Face à la catastrophe, M. Menudier a du profiter du passage en Cote d’Ivoire, de Dominique Strauss Khan, Dg du Fonds Monétaire International( Fmi) sur son site de production à Yopougon, pour l’interpeller sur ce fléau mondial. Selon la Direction des Enquêtes douanières et du Renseignement, en 2007, 70% des marchandises saisies venaient du nord de la Cote d’Ivoire. En sommes, l’industrie textile ivoirienne est non seulement à l’agonie mais, elle a besoin d’une profonde restructuration pour relancer la machine
Bamba Mafoumgbé, le Temps Octobre 2010
bamaf2000@yahoo.fr

Encadré : Les révélations d’un expert
«Tous les contrefacteurs sont des africains. La Chine ne fait rien. C’est aux douanes africaines de les contrer. Mais quand elles jouent le jeu, c’est difficile», révèle Joël Da Sylvain, conseiller en export auprès de la multinationale Unilever. Maîtrisant le circuit des contrefacteurs, il estime que la lutte contre le phénomène n’est pas une mince affaire et qu’il va falloir opter pour la mobilisation. Il exprime ce souci au regard de la persistance du phénomène qui bénéficie d’un soutien extérieur important. Ce qui encourage les arrivages de conteneurs de produits contrefaits depuis la Chine avec la complicité de certains cadres africains. Ainsi en 2008, les services d’anti-contrefaçon d’Unilever ont interpellé 3920 personnes. 14 dossiers sont en justice dont 5 condamnations en cours. Des chiffres qui prouvent bien que la Côte d’Ivoire est une destination prisée par les contrefacteurs qui y déversent toute sorte de produits au mépris de la Loi et avec quelquefois la complicité de certains cadres. Cet état de fait cause d’énormes désagréments aux entreprises locales qui ont souvent du mal à écouler leurs produits et qui sont parfois contraintes de fermer. Ce qui entraîne également le chômage et accroît le taux de la pauvreté. Parmi les victimes de cette forme de crime économique, il y a la multinationale Unilever, spécialisée dans l’agro-industrie. Cette société souffre des contrefacteurs qui imitent chaque jour ses produits. Le danger quant à la consommation, porte sur les risques de maladie, étant donné que les produits imités ne répondent pas aux normes de la qualité. Il est même démontré par certains spécialistes que la majorité des maladies incurables serait due aux produits de mauvaise qualité et parfois toxiques que les contrefacteurs déverseraient sur le marché. Outre les risques évidents dus aux produits contrefaits, les entreprises ivoiriennes perdent assez d’argent.
B . Mafoumgbé ,
bamaf2000@yahoo.fr
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