La presse favorable à l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo est "dans le collimateur du pouvoir", a affirmé mercredi dernier Reporters sans frontières (Rsf), dénonçant de "sérieuses violations" de la liberté de la presse. "Sept mois après l`accession au pouvoir d`Alassane Ouattara, la situation de la liberté de la presse demeure très préoccupante en Côte d`Ivoire", accuse l’Ong de défense de la presse dans un communiqué. Les nouvelles autorités, installées après la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait quelque 3.000 morts, "n’ont pas démontré leur respect de la liberté de la presse", selon Rsf, pour qui "la presse d’opposition, en général, est dans le collimateur du pouvoir". Rsf cite le cas d`Hermann Aboa, journaliste de la télévision publique Rti sous Laurent Gbagbo, qui est en détention provisoire à Abidjan depuis juillet en lien avec la crise, "alors même que la loi sur la presse protège les journalistes contre l’incarcération". "D’autres professionnels des médias sont menacés, parfois directement par des membres du gouvernement", poursuit Rsf, affirmant qu’un correspondant d’un journal indépendant «a reçu des menaces verbales, par téléphone, de la part du ministre de l’Artisanat, Konaté Sidiki, qui l’a accusé d’avoir retranscrit certains de ses propos haineux lors d’une réunion de pré-campagne pour les élections législatives" du 11 décembre dans l`ouest du pays.
Afp
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