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Politique Publié le lundi 28 novembre 2011 | L’expression

Arrestations des journalistes de «Notre Voie» : Un coup à l’image de Ouattara

L’arrestation, jeudi, des journalistes du quotidien pro-Gbagbo, Notre Voie, et leur détention risquent de porter un grand coup à l’image de démocrate du président Ouattara.

C’est une affaire qui défraie la chronique depuis quelques jours.
César Etou, Directeur général par intérim de la Refondation et Directeur de publication, Boga Sivori, chef de service Politique et Didier Dépri, secrétaire général de la rédaction du quotidien Notre Voie, interpellés par la police criminelle, sur instruction du procureur de la République, Simplice Kouadio Koffi, jeudi, pour répondre de leurs écrits, ont été mis aux arrêts le même jour. Poursuivis pour «Offense au chef de l’Etat» et «Atteinte à l’économie nationale», les trois journalistes croupissent depuis cette date dans les geôles de la police criminelle au Plateau. Vendredi, le procureur de la République, interrogé par le confrère panafricain «Jeune Afrique», a indiqué avoir requalifié les faits en «Délit de presse» et informé par la même occasion, avoir demandé la libération des trois journalistes. Une reculade du parquet diversement interprétée à Abidjan. Jusqu’à hier, au moment où nous mettions sous presse, César Etou et ses collègues étaient encore en détention. A la base de cette procédure judiciaire, deux articles publiés par Notre Voie. Dans le premier, le journal affirmait que la présidence ivoirienne avait acheté une quarantaine de Mercedes «pendant que les Ivoiriens meurent de faim». Dans le second, il soutenait mordicus, malgré le démenti de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao), ses thèses sur une probable dévaluation du Franc Cfa. Concernant le premier article incriminé, le journal soutient avoir repris un article «La lettre du continent», qui a révélé, dans sa dernière parution, que le régime venait de s’acheter 40 véhicules. Si pour certains, la justice ivoirienne a subi de fortes pressions de la part du ministère de l'Intérieur, force est d’admettre que cette action contre des journalistes fait une mauvaise publicité au pouvoir d'Alassane Ouattara et n’honore pas la Côte d’Ivoire qui sort d’une crise sans précédent. Cette affaire risque de jeter à l’eau tous les efforts entrepris par le chef de l’Etat qui est sur tous les fronts pour redorer le blason du pays. L’incarcération des journalistes se situe surtout à un moment où le président Ouattara, en déplacement au siège de l’Union Européenne à Bruxelles en Belgique, multiplie les contacts à l’étranger, avec les bailleurs de fonds pour les convaincre de revenir investir en Côte d’Ivoire. L’on sait pourtant à quel point les partenaires au développement sont attachés aux questions de droits de l’Homme et de liberté d’expression. Le régime Ouattara ne doit pas reproduire les mêmes erreurs que le précédent qui s’était taillé une mauvaise image avec le harcèlement des juges contre les journaux de l’opposition. Pour l’association Reporters sans frontières (Rsf), les autorités ivoiriennes «n’ont pas démontré leur respect de la liberté de la presse». Un avertissement à prendre au sérieux au risque de «gâter» le nom du président de la République qui essaie de donner une belle image du pays à l’extérieur.

M’Bah Aboubakar
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