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Économie Publié le mardi 29 novembre 2011 | Le Nouveau Navire

Interview / Mahamadou Savadogo (Représentant du Port autonome d`Abidjan au Burkina Faso) : " Le Port d`Abidjan demeure une référence "

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Mahamadou Savadogo, représentant du Port autonome d'Abidjan au Burkina Faso.
Depuis combien de temps ?

Je suis représentant du Port depuis juillet 2007. Ça fera bientôt 5 ans que nous représentons le port autonome d'Abidjan au niveau du Burkina Faso. Avant tout, je souhaiterais exprimer toute ma compassion à tous les Ivoiriens, à tous ceux qui vivent en Côte d'Ivoire pour ce moment triste qu'ils ont vécu pendant la période de la crise post-électorale. Et je prie le Tout-Puissant pour que dans le cœur de chaque Ivoirien et de tous ceux qui vivent en Côte d'Ivoire soit ravivé l'oxygène de paix afin que tout ce que nous avions connu de la Côte d'Ivoire dont son dynamisme économique, son accueil toujours chaleureux puisse se retrouver dans cette ambiance après la période de crise et qu'on oublie un peu ces antagonismes pour aller de l'avant. Dieu merci aujourd'hui, cela est encourageant.
Relativement à la crise, est-ce qu'il n'y a pas de grogne concernant les prix des denrées ?
Vous savez, le port d'Abidjan est tenu par les opérateurs économiques qui aiment bien le fréquenter parce qu'ils y trouvent tout. Je veux dire que c'est leur port de prédilection, on l'a répété mille fois. Mais si à un moment donné, une situation inattendue les empêche de le fréquenter, il va de soi que même la recomposition devient difficile. Evidemment, cela entraîne des coûts qu'ils ne pourront pas supporter et comme d'habitude, c'est le consommateur qui paie in fine. Mais il est clair que nous avons jugulé cette crise. Je prendrai simplement le volet coton qui est à 800 kilomètres du Port d'Abidjan et si le Port d'Abidjan n'est pas fréquenté par l’institution qui convoie le coton à 800 kilomètres, est obligée de faire 1400 kilomètres de Ouagadougou aux autres ports.
Le gouvernement ivoirien, vous avez dû le constater, a décidé d'entreprendre une politique rigoureuse de lutte contre le racket.

A-t-elle un impact sur les activités des opérateurs burkinabé?

De ce côté, nous suivons de près tous les efforts et toutes les discussions qui se font au niveau d'Abidjan. Je veux parler de la politique de la direction générale du Port d'Abidjan, de la communauté portuaire. Il faut reconnaître qu'aujourd'hui, personne ne dort concernant cette affaire. Et progressivement, nous constatons effectivement une amélioration. Je sais que les discussions continuent toujours. Ce que nous disons, c'est qu'à un moment donné, si un opérateur, vu les tracasseries, préfère aller à Lomé au détriment du Port d'Abidjan, c'est que là-bas, il y a une pratique qui le met à l'aise. Cette pratique, nous souhaitons la retrouver sur le corridor ivoirien. Mais nous savons également que nous sortons d'une crise et il y a des habitudes qui sont installées. Mais ce qui est assez encourageant, c'est qu'au niveau de ceux qui ont en charge de gérer ce corridor, personne ne dort, et tous les jours, il y a des discussions. Sur la route, on commence à avoir des améliorations. A ce niveau, je puis vous dire que la structure chargée de convoyer les marchandises prenait 100 000 Fcfa pendant un bon moment. Aujourd'hui, nous avons la confirmation que le coût est revenu à 35 000 Fcfa. Et lors de la dernière visite du Président Alassane Ouattara à Ouagadougou, lorsque nous avons eu une rencontre des opérateurs économiques du Burkina et ceux de la Côte d'Ivoire, le vice-président de la Chambre de commerce de Côte d'Ivoire est revenu sur cette question en disant que ce coût qui est revenu à la baisse ne doit pas être relevé. Cela veut dire qu'il y a eu un engagement assez énorme du gouvernement. Et cela se constate. Dans les semaines et mois à venir, nous allons assurer notre corridor dans la sérénité.
Justement, dans la même veine, le gouvernement a initié depuis une semaine la lutte pour la fluidité routière, quel est votre point de vue en tant qu'opérateur économique ?
Je suis très ravi comme je le disais tantôt, c'est la suite évidente de tous les engagements que les autorités ont pris par rapport à cette histoire de corridor. Lorsqu’aujourd'hui, il y a une entité de lutte contre la tracasserie routière, c'est vraiment la traduction directe sur le terrain de ces engagements. je suis sûr que forcément, des résultats positifs vont ressortir à ce niveau pour que nous nous retrouvons dans la sérénité comme auparavant.

Quelle est votre nouvelle stratégie après cette crise pour inciter davantage d'opérateurs burkinabés à fréquenter le Port d'Abidjan?

Là-dessus, je vais vous faire une confidence. J'avoue que ma mission est complexe et simple en même temps. Les stratégies elles sont nombreuses. Mais ce que je veux dire, c'est que l'essentiel est que 90% du trafic qui vient vers le Burkina ou qui sort du Burkina, il n'y a pas match, c'est le port d'Abidjan. Alors, j'avoue qu'il n'y a pas grand-chose à faire, mais ce qu'il y a à faire, c'est ce que nous sommes en train de travailler. Moi je vous le dis, j'ai des opérateurs qui font pratiquement 200 à 300 mille tonnes. Ce sont eux qui nous alertent. Nous, notre rôle aujourd'hui, c'est de gérer leurs préoccupations. C'est pour cela que nous sommes en contact permanent avec la Direction générale du Port de manière à ce que nous puissions coordonner les choses afin que très rapidement, les opérateurs soient nombreux au Port d'Abidjan et que sur les corridors, ils puissent être tranquilles pour que la route reprenne. Et je viendrai en appui aux autres structures de transport qui aujourd'hui, fonctionnent très bien et qu'elles puissent à la limite soulager ceux qui n'arrivent pas à transporter le potentiel qui est là. Donc, nous allons travailler rapidement pour que l'habitude de la route puisse reprendre clairement.
Un message à l'ensemble des opérateurs qui ont encore des doutes sur le Port d'Abidjan ?
Le message que je leur transmets, c'est que comme ils ont dû le constater en Côte d'Ivoire, au niveau politique, il n'y a pas de grandes rencontres où la reprise et le resserrement des liens entre les opérateurs du Burkina et ceux de la Côte d'Ivoire ne soit évoqué. Qu'ils travaillent tous les jours. La preuve, lors de la dernière visite du président ivoirien au Burkina, le gouvernement est venu en grand nombre. Le message qui ressort est qu'il est important que les deux pays travaillent ensemble du point de vue économique pour qu'il y ait développement. Et pour votre information, chaque pays a ses partenaires économiques de par le monde en termes de trafic et autres. Et la Côte d'Ivoire est le premier partenaire du Burkina en termes d'économie. Cela est clair et notifié par la chambre de commerce qui a présenté un bon rapport au niveau d'Abidjan.
Réalisée par Loïc Koukougnon
Collaboration .Gouanou Ferdinand Stagiaire
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