x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 5 décembre 2011 | L’expression

L’éditorial : Et le soleil se leva à l’est !

Le mercredi 30 novembre 2011, à part quelques échanges téléphoniques sur le sujet et les informations relayées sur les chaines internationales, le transfert de Laurent Gbagbo au tribunal pénal internationale de La Haye, la veille, n’aura en rien occupé le quotidien des ivoiriens. Dans les rues, les mêmes embouteillages. Dans les quartiers, les mêmes mouvements de foule allant et venant ; les marchés achalandés, mais les prix toujours élevés ; élèves et écoliers dans les établissements. Les gares routières grondant des vacarmes habituels. Le petit monde politique et les chancelleries informées de l’événement pour une bonne partie en dévissait. Et c’était presque tout. La Côte d’Ivoire a vécu la fin du filme Gbagbo sur le territoire national quasiment comme un non événement. C’est que presque huit mois après le rodéo sanglant qu’il a imposé aux populations, celles-ci sont sur le point de sortir Gbagbo des esprits et des préoccupations. L’homme qui a plongé le pays dans l’horreur de la guerre civile, et transformé le rêve électoral de fin 2010 en cauchemar sans fin, ne se croyait cependant héro national. D’un populisme opportuniste, combiné à la mise en place d’un système militaro-fasciste l’ex chef d’état de croyait aussi bien invincible qu’incrusté dans la conscience des ivoiriens. Sans moi, il n’y aura pas de côte d’Ivoire se rassurait il. Conforté en cela par une propagande et des allégeances forcées de courtisans bien entreprenants. En l’espace de quelques heures, Gbagbo, avec ce qui lui reste de lucidité, aura bien compris que son château de cartes ne tenait que par le miroir aux alouettes. Il a été sorti du jeu, sans que « Rien ne manque au monde immense et radieux ». Les ivoiriens n’ont pas bougé. Pas une mouche n’a volé. Un peu comme le 18 février 1992, quand le chef du Fpi, Front populaire ivoirien, a été arrêté. Le pays a continué son chemin sans une obole de larme pour Gbagbo. Un épisode qui a marqué l’homme. Certains de ceux qui en savent sur sa personnalité expliquent par là les atrocités infligées aux ivoiriens. Gbagbo n’aurait pas digéré l’indifférence de ses concitoyens devant son arrestation. Les ivoiriens entre soulagement et recherche de bien être ont entendu le communiqué par lequel le parti de Gbagbo a réagi. En effet, les camarades du dernier arrivé des pensionnaires du tribunal pénal international, CPI ont vigoureusement protesté. C’est le moins qu’ils pouvaient faire. Le FPi a dénoncé un enlèvement politique, parlé de sa sortie du dialogue républicain et annoncé l’arrêt de toute participation au processus de réconciliation national. Le parti de l’ancien chef de l’état fait avec ce qu’il possède : la parole. Il s’agit d’aligner des phrases dures et de contenter l’égo des militants. En tout cas de ceux encore engainés dans l’illusion d’un retour prophétique de l’enfant choisi. Au FPi, tout est chevillé à la capacité de se bomber la poitrine et de bander les muscles. Même quand la cause est entendue. L’ère Gbagbo est refermée. Mais, pour espérer ramasser les miettes, les prétendants doivent s’afficher gbagoïstes et faire de la cause perdue de l’ancien président le principe non négociable du retour du clan dans la république. Un parti qui a l’histoire du FPI, comptable des crimes odieux et des destructions massives dans le pays sait que la justice en ces temps de changement est un passage obligé. Il sait également que son ancien champion ne peut échapper aux nombreuses tueries et massacres perpétrés par son camp dont le moins choquant n’est pas l’assassinat des femmes à Abobo avec un char tirant à bout portant sur les femmes marchant les mains nues. Les exigences des camarades de parti visaient à garder la sympathie des ultras. Ces cadres et militants dont l’avis compte pour s’emparer des rênes du parti. Au fond, le FPI est le grand perdant dans l’affaire. Même s’il savait que son inspirateur et financier ne reviendrait plus au devant de la scène politique ivoirienne, le parti espérait un jugement de Gbagbo au pays avant celui du TPI. Une telle comparution aurait permis de mobiliser les énergies, de travailler à se faire une virginité en jouant les victimes d’un pouvoir oppresseur, (les marches et autres actions de sabotage n’auraient pas été sans réaction de l’autorité), de gagner du temps pour exploiter le nom et les actes liées au procès Gbagbo. Le transfert à La Haye de son principal capital politique, c’est la terre qui se dérobe sous les pieds des actuels responsables du FPI. Les Miaka Ouréto, Laurent Akoun, et autres savent que la bagarre sera impitoyable pour être à la barre. Ils sont bien convaincus que la bataille aboutira à prendre le gouvernail d’un navire sans capitaine et sans matelots. En somme la tête du serpent étant coupée, le corps bouge encore. Mais la bête hideuse, FPI, qui marqua en martyrisant les ivoiriens toutes ces dix dernières années vit ses derniers sanglots. Les populations ne verseront pas une larme sur la dépouille du FPI. Ce parti ne le mérite pas. Vraiment pas du tout !

D. Al Seni
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ