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Politique Publié le mercredi 7 décembre 2011 | L’expression

Media/Le film de la libération des 3 journalistes de Notre Voie

© L’expression Par DR
Presse : Des journalistes du quotidien "Notre Voie" incarcérés.
Le 29 novembre 2011, trois journalistes du quotidien Notre Voie – César Etou, directeur de publication, Didier Dépry, secrétaire général de la rédaction, et Boga Sivori, chef du service politique , ont été inculpés pour "incitation au vol, aux pillages et à la destruction de biens d`autrui par voie de presse".
Après 13 jours de détention, les journalistes de Notre Voie ont été libérés hier

Le bras de fer entre la justice ivoirienne et le collectif des avocats de trois journalistes de Notre Voie incarcérés depuis le 24 novembre a tourné à l’avantage des derniers. Hier au terme de 45 minutes de comparution, la cour a requalifié les faits retenus contre nos collègues en délits de presse. Cette nouvelle donne a permis à César Etou, Didier Dépry et Boga Sivori de recouvrer la liberté. Retour sur une audience qui a tenu en haleine pendant quatre heures de temps toute la grande famille des medias ivoiriens, la presse internationale….

La longue attente des journalistes…

C’est à 13 h que la salle d’audience du palais de justice du plateau a ouvert ses portes au public. Nos confrères venaient d’arriver en compagnie des autres prisonniers qui comparaissaient ce jour. Assis au premier rang dans le box des accusés et dans l’ordre Boga Sivori habillé en chemise blanche, Didier Dépry arborant une chemise verte et César Etou en costume, ont bonne mine. Ils essayent de répondre, d’un geste de la main, aux salutations des nombreux journalistes qui ont pris d’assaut la salle. 13h 07, le juge de séance appelle le jeune Djakaridja .T à la barre. Il est reproché à ce dernier de s’être rendu coupable de tentative de vol à main armée. Au terme de 10 minutes de procès, l’accusé est condamné à 5 ans de prison ferme. C’est le début, d’un long processus où vont défiler 9 accusés pour répondre de vol et de tentative de vol. À 14 h 23, deux policiers suivis d’un membre du collectif des avocats des trois journalistes accompagnent le secrétaire général de Notre Voie, Didier Dépry, hors de la salle. Le journaliste revient dans la salle deux minutes après toujours en compagnie de ces gardiens. C’est finalement, à 14h 44 que le juge appelle nos collègues à la barre. Le chef du service politique de Notre Voie, Boga Sivori, est le premier à décliner son identité à la barre. Dès sa prise de parole, le journaliste dévoile sa ligne de défense avec cette précision au président du tribunal. « Je suis journaliste professionnel et détenteur de la carte professionnelle de journaliste », annonce t-il. Même défense pour Didier Dépry et César Etou lors de leur prise de parole. Par la suite, le juge rappelle les charges d’incitation au vol, de pillage et de destruction de bien d’autrui par voie de presse reprochés au trois journalistes et punies par les articles 69 de la loi n°204 du 14 décembre 2004 et des articles 174-175 du code pénale. Boga Sivori est rappelé à la barre pour répondre de son article intitulé : Pendant que les ivoiriens meurent de faim et de maladie. Ouattara s’offre 40 Mercédès. Devant les juges, le journaliste annonce avoir repris un article du mensuel panafricain, La lettre du continent. Mais le juge balaie cet argument. Selon lui le journal panafricain avait écrit « Ouattara se dote… », Alors que Notre Voie avait écrit « Ouattara s’offre… ». Mais Boga Sivori se dépêche d’apporter des précisions afin d’éclairer la cour. « Quand je dis que Ouattara s’offre, j’attend par cette phrase dire que l’Etat s’offre ces véhicules pour les membres du gouvernements. Le président Alassane incarne l’Etat de Côte d’Ivoire. Je voulais indiquer au gouvernement de mon pays qu’au lieu de payer ces voitures maintenant, on aurait pu utiliser cet argent pour payer des médicaments pour soigner les ivoiriens », a-t-il affirmé. Au tour de Didier Dépry de répondre de son article intitulé : Le franc CFA sera bel et bien dévalué. Le journaliste soutient qu’il n’a fait que jouer son rôle d’informateur et qu’il entendait ainsi participer au débat en cours sur une éventuelle dévaluation du F cfa. César Etou, Directeur de publication, est interpellé par les juges sur sa responsabilité dans la parution de ces articles. « Il existe un jeu de cache -cache entre les journalistes et les autorités. Nous cherchons à dévoiler ce qu’ils cachent. Dans les cas présents, les faits sont avérés en ce qui concerne l’achat des véhicules. Pour l’article sur la dévaluation, les autorités ont procédé de la même manière en 1993 avant d’annoncer la dévaluation le 1 janvier 1994 », s’est défendu César Etou.

… sera récompensé à l’annonce du verdict.

Après ces déclarations, les choses vont aller très vite pour nos collègues. Madame le procureur va annoncer à la Cour la requalification des faits en délits de presse. A sa suite, le président du tribunal va prononcer le non lieu et déclarer la relaxe pour nos confrères. Ces derniers devront néanmoins s’acquitter collectivement d’une amende de 400.000 F cfa. Mais pour Dago Michèle, l’un des avocats des trois journalistes, la justice en requalifiant les faits en délits de presse à prouver que ses clients n’était coupable de rien. Et qu’ils n’avaient pas à payer une amende en contradiction avec la loi. Les journalistes quand à eux s’avoueraient la libération de leurs collègues par des cris de joie. Selon Mam Camara, président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire(Unjci), la requalification des faits à sauver nos confrères. « Je remercie le président du tribunal et le procureur. Les confrères sont libres grâce à la requalification des faits en délits de presse. C’est une bonne chose », a-t-il indiqué.
Fofana Ali (Stagiaire)
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