Après la signature de l’accord révisé de siège de la Bad à Abidjan, le 27 novembre, entre les responsables de la banque et la Côte d’Ivoire, l’on s’attend à un retour imminent de l’institution sur son site d’origine. Mais à en croire un confrère, ce retour ne devrait pas intervenir avant 2015. La raison, plusieurs conditions préalables sont à réunir.
Six mois après son investiture et sept mois après la mise en place de du gouvernement, le président Ouattara a obtenu de la Banque africaine de développement (Bad) de rapatrier son siège à son lieu d’origine à Abidjan.
La signature d’accord matérialisant ce retour au bercail a été signé le 27 novembre entre les autorités ivoiriennes et une délégation de la Bad, conduite par son président, Donald Kaberuka. Cet accord dit accord de siège révisé prend en compte toutes les exigences émises par la banque pour revenir sur ses pas. Et en cela, les autorités ivoiriennes, comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, lors de la signature d’accord, n’ont pas ménagé leurs efforts pour satisfaire l’institution financière. Mais à en croire le confrère Jeune Afrique, qui rapporte l’information, le retour de la Bad ne devrait pas intervenir avant juin 2015, soit à la fin du mandat du président Ouattara.
Du moins, c’est la position affichée lors de la 46ème Assemblée générale de la banque tenue au Portugal qui demeure. Et plusieurs arguments militeraient en faveur de cette thèse. A commencer par la réhabilitation du siège, qui depuis la relocalisation à Tunis, n’a pas connu d’entretien véritable. La Côte d’Ivoire a concédé, à titre définitif et gracieux le siège bâti sur 4 777 m2 à la Bad, avec en bonus une superficie de 5 360 m2 pour son extension. Mais le vrai problème reste, révèle le confrère, l’abondante présence d’amiante dans les deux tours jumelles de dix huit étages, qui nécessitent d’importants travaux.
Outre cela, d’importants travaux d’investissements informatiques et de communication doivent être menés afin d’accueillir les agents de l’institution. Autre volet, non des moindres, c’est la cité de la Bad, d’environ 200 logements, à Cocody dont la banque demande qu’on y donne un coup de jeunesse. Et là n’est pas la seule épine à sortir du pied des autorités ivoiriennes. Pendant son séjour tunisien, la banque a recruté de nouveaux personnels. Le nombre total se chiffre à environ 1.800 personnes. Nombre d’entre eux n’ont pas connu la Côte d’Ivoire et y viendront pour la première fois. Non seulement, il va falloir créer des conditions d’assurance sécuritaire.
Etant entendu que le pays sort d’une décennie de crise sociopolitique. Ce que l’Etat a déjà entrepris, mais aussi faire face à la demande de logement que va poser ce retour de l’important personnel de la Bad. Et quand bien même ces conditions seraient remplies dans un délai raisonnable, le dernier mot reviendrait au Conseil des gouverneurs de la Bad. Le 27 novembre au Palais présidentiel du Plateau, Donald Kaberuka, président de la Bad, a dit, après la signature de l’accord de siège révisé, que « sous réserve de ce que diront les instances de la banque, plus rien ne devrait s’opposer au retour en Côte d’Ivoire ». Et d’ajouter qu’il souhaitait voir l’institution regagner le plus tôt possible les bords de la lagune Ebrié.
En effet, le Conseil des gouverneurs de la Bad est l’organe suprême de l’institution. Composé de ministres et de hauts responsables des institutions économiques et financières des pays membres, il prend des décisions clés sur la conduite de l’institution, ses orientations stratégiques et ses instances dirigeantes. Il devra se prononcer sur le retour effectif de la Bad, parce que les conditions de sécurité restent une des préoccupations de la banque. D’autant que le calendrier arrêté en juin à Lisbonne n’a nullement été remis en cause.
K. Anderson
Légende :
Encadré
La colère des Tunisiens
C’est en 2003 que le siège de la Bad a été relocalisé à Tunis suite à la tentative de coup d’Etat muée en rébellion. Depuis lors, la Côte d’Ivoire a connu des hauts et des bas, avant de retrouver une stabilité propice au retour de l’institution à son siège originel. Mais si les Ivoiriens saluent ce retour, les Tunisiens restent très remontés à l’idée de voir partir la Bad, avec tous les privilèges que sa présence favorisait. Ils n’ont pas été enthousiastes lorsqu’en juin à Lisbonne, Donald Kaberuka a annoncé le retour imminent de la Bad à Abidjan. Alors que les autorités ivoiriennes faisaient des pieds et des mains pour ramener la Bad, la Tunisie ne ménageait pas d’efforts pour la maintenir. C’est donc naturellement que la confirmation du départ de l’institution leur laisse un goût amer.
K.A
Six mois après son investiture et sept mois après la mise en place de du gouvernement, le président Ouattara a obtenu de la Banque africaine de développement (Bad) de rapatrier son siège à son lieu d’origine à Abidjan.
La signature d’accord matérialisant ce retour au bercail a été signé le 27 novembre entre les autorités ivoiriennes et une délégation de la Bad, conduite par son président, Donald Kaberuka. Cet accord dit accord de siège révisé prend en compte toutes les exigences émises par la banque pour revenir sur ses pas. Et en cela, les autorités ivoiriennes, comme l’a souligné le ministre des Affaires étrangères, Daniel Kablan Duncan, lors de la signature d’accord, n’ont pas ménagé leurs efforts pour satisfaire l’institution financière. Mais à en croire le confrère Jeune Afrique, qui rapporte l’information, le retour de la Bad ne devrait pas intervenir avant juin 2015, soit à la fin du mandat du président Ouattara.
Du moins, c’est la position affichée lors de la 46ème Assemblée générale de la banque tenue au Portugal qui demeure. Et plusieurs arguments militeraient en faveur de cette thèse. A commencer par la réhabilitation du siège, qui depuis la relocalisation à Tunis, n’a pas connu d’entretien véritable. La Côte d’Ivoire a concédé, à titre définitif et gracieux le siège bâti sur 4 777 m2 à la Bad, avec en bonus une superficie de 5 360 m2 pour son extension. Mais le vrai problème reste, révèle le confrère, l’abondante présence d’amiante dans les deux tours jumelles de dix huit étages, qui nécessitent d’importants travaux.
Outre cela, d’importants travaux d’investissements informatiques et de communication doivent être menés afin d’accueillir les agents de l’institution. Autre volet, non des moindres, c’est la cité de la Bad, d’environ 200 logements, à Cocody dont la banque demande qu’on y donne un coup de jeunesse. Et là n’est pas la seule épine à sortir du pied des autorités ivoiriennes. Pendant son séjour tunisien, la banque a recruté de nouveaux personnels. Le nombre total se chiffre à environ 1.800 personnes. Nombre d’entre eux n’ont pas connu la Côte d’Ivoire et y viendront pour la première fois. Non seulement, il va falloir créer des conditions d’assurance sécuritaire.
Etant entendu que le pays sort d’une décennie de crise sociopolitique. Ce que l’Etat a déjà entrepris, mais aussi faire face à la demande de logement que va poser ce retour de l’important personnel de la Bad. Et quand bien même ces conditions seraient remplies dans un délai raisonnable, le dernier mot reviendrait au Conseil des gouverneurs de la Bad. Le 27 novembre au Palais présidentiel du Plateau, Donald Kaberuka, président de la Bad, a dit, après la signature de l’accord de siège révisé, que « sous réserve de ce que diront les instances de la banque, plus rien ne devrait s’opposer au retour en Côte d’Ivoire ». Et d’ajouter qu’il souhaitait voir l’institution regagner le plus tôt possible les bords de la lagune Ebrié.
En effet, le Conseil des gouverneurs de la Bad est l’organe suprême de l’institution. Composé de ministres et de hauts responsables des institutions économiques et financières des pays membres, il prend des décisions clés sur la conduite de l’institution, ses orientations stratégiques et ses instances dirigeantes. Il devra se prononcer sur le retour effectif de la Bad, parce que les conditions de sécurité restent une des préoccupations de la banque. D’autant que le calendrier arrêté en juin à Lisbonne n’a nullement été remis en cause.
K. Anderson
Légende :
Encadré
La colère des Tunisiens
C’est en 2003 que le siège de la Bad a été relocalisé à Tunis suite à la tentative de coup d’Etat muée en rébellion. Depuis lors, la Côte d’Ivoire a connu des hauts et des bas, avant de retrouver une stabilité propice au retour de l’institution à son siège originel. Mais si les Ivoiriens saluent ce retour, les Tunisiens restent très remontés à l’idée de voir partir la Bad, avec tous les privilèges que sa présence favorisait. Ils n’ont pas été enthousiastes lorsqu’en juin à Lisbonne, Donald Kaberuka a annoncé le retour imminent de la Bad à Abidjan. Alors que les autorités ivoiriennes faisaient des pieds et des mains pour ramener la Bad, la Tunisie ne ménageait pas d’efforts pour la maintenir. C’est donc naturellement que la confirmation du départ de l’institution leur laisse un goût amer.
K.A