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Sport Publié le mercredi 14 décembre 2011 | Nord-Sud

Enquete : Absence CAN 2012, drames, accidents… / Le football togolais dans l’abîme

Où va le football togolais ? Les malheurs à répétitions interpellent. Il urge de vite trouver la solution définitive à toute cette tragédie qui n’a que trop duré.

Ça recommence ! L’actualité du football togolais est redevenue morose et très émotionnelle. Qui a jeté un mauvais sort au football du pays de Faure Eyadéma ? C’est à croire qu’au Togo, football et faits divers sont devenus une combinaison qui marche fort. Pour s’en convain­cre, il faut (bien) ouvrir les yeux. La répétitivité des drames ne laisse plus personne indifférent. En quatre ans, le Togo a enterré une vingtaine de ses enfants, morts à cause du football. Il faut remonter au Mondial allemand 2006 où l’affaire des primes avait sali, et le nom du Togo, et celui de toute l’Afrique. Finalement, la FIFA avait pris sur elle de régler le problème. A la base. Survint à la Coupe d’Afrique des nations 2010, en Angola, le drame de Cabinda.

L’exemple de la Côte d’Ivoire dans le viseur ?

Mitraillés par des éléments du Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC) dans leur car qui quittait la République démocratique du Congo pour l’Angola, des morts et des blessés ont été enregistrés. Il y a quelques jours, le car de l’équipe de l’Etoile filante de Lomé, en route pour Sokodé pour croiser le fer avec le Semassi dans le cadre de la 5è journée du championnat, s’est renversé à Gléi faisant une dizaine de morts. Plusieurs blessés sont encore hospitalisés au pavillon militaire du CHU-Tokoin de Lomé. Invité sur le plateau de la télévision nationale, il y a quelques jours, le ministre des Sports togolais, Christophe Tchao, n’a pas caché son pessimisme. Pour lui, outre les débats pédagogiques, c’est le côté mystique qui devrait être évoqué. Sans blague ! « Dans les états généraux que nous comptons organiser, une cellule consacrée au spirituel sera installée. Il faut que chacun de son côté chrétien, musulman ou animiste) apporte sa pierre pour savoir si les différents drames que connaît le football togolais sont liés à un quelconque sort jeté contre notre football ». Le problème est que les responsables fédéraux veulent gérer comme bon leur semble les affaires du football togolais même si tout le monde voit bien que le chauffeur du véhicule FTF va droit dans le mur. Et dans la rue, Flavien Koffi, maçon, dit ne plus être intéressé par le football de son pays. Carrément ! A la Fédération togolaise de football, Gabriel Améyi et ses collaborateurs, adossés à la FIFA et  toujours soucieux de leur autonomie vis-à-vis des pouvoirs publics, estiment être les seuls à même d’organiser de telles assises. Et on tourne en rond. L’ex-président de la Fédération togolaise de football, Tata Avlessi, lui, a sa petite idée sur la question. « Le football togolais, je ne souhaite plus en parler… Je suis plus que déçu des comportements des uns et des autres. Il faut copier l’exemple de la Côte d’Ivoire où les règles sont bien définies et où les choses se passent bien. Au Togo, il y a trop de palabres », regrette-t-il. Il n’a pas tort puisqu’entre le ministère des Sports et la Fédération togolaise de football, le torchon brûle. Depuis la rencontre Guinée Bissau-Eperviers, comptant pour les éliminatoires du Mondial 2014, la mauvaise gestion de l’argent par Gabriel Améyi a été pointée du doigt. Au final, plus personne ne lui fait confiance. Or la confiance, c’est comme la virginité d’une fille. Lorsqu’elle est perdue, elle est perdue… Le championnat national de football qui a repris après une année de silence a déjà mal à la tête. Passé de 14 à 18 clubs à une vitesse grand V, sans matches de barrages (Incroyable !), il est déjà confronté à de sérieux problèmes de subvention et d’assurance. Bref, déjà quatre clubs se sont retirés. D’autres promettent le faire dans les prochains jours.

Une crise profonde…

A la faveur des phases finales de la Coupe Gnassingbé Eyadéma à Lomé, le week-end dernier, l’argent décaissé par l’Etat (70 millions F Cfa) a été géré en amont. Même l’UFOA a eu du mal à voir la couleur de cet argent. Ministère, UFOA et FTF se sont malheureusement marchés sur les pieds. A titre d’exemple, alors que le ministère des Sports annonçait à travers un communiqué que les rencontres étaient gratuites, l’UFOA a réagi quelques heures après pour donner les prix des tickets d’entrée au Stade municipal de Lomé (300, 500, 1000 F Cfa). Il se raconte que la FIFA enverra un superviseur dès la mi-janvier afin de gérer l’administration du football togolais, en grosse difficulté. Toujours selon des confidences, le président de la FTF, Gabriel Améyi, ne se serait guère gêné pour faire de sa maîtresse, la secrétaire de la fédération. Ne riez pas… Comme on le voit, le football togolais a besoin d’une vraie thérapie. Le ministre des Sports, Christophe Tchao, réussira-t-il à relancer le débat avec les états généraux du football togolais? A travers ces états généraux qu’il propose, les différents acteurs du football togolais tairont leurs différences et donneront un nouveau souffle au football. C’est ce qu’on espère. La question que tout le monde se pose est de savoir si les acteurs du football togolais aspirent vraiment au changement. Notre confrère de Radio Nostalgie Lomé, Patrick Dégbévi, jure que « les problèmes de personnes empoisonnent la vie au football togolais… ». Vrai ou faux ?

Guy-Florentin Yaméogo, envoyé spécial à Lomé
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