L’Ong Sos Transparence a fait une lecture du dernier rapport sur les États corrompus, donnant la Côte d’Ivoire en mauvaise posture. Le président livre ici les raisons du mauvais classement de la Côte d’Ivoire.
« La Côte d’Ivoire est parmi les huit groupes de pays corrompus»
Le dernier rapport sur la corruption des États donne un résultat inquiétant pour la Côte d’Ivoire.
En effet, la Côte d’Ivoire se trouve dans le rouge. Elle est classée parmi les huit groupes de pays les plus corrompus au monde. Depuis près de dix ans, nous ne nous sommes pas améliorés dans le domaine de la lutte contre la corruption. Depuis deux ans, l’indice de corruption du pays oscille entre 1,9 et 2.7, ce qui est mauvais. Pour ce dernier rapport, le pays se retrouve à la 154ème place sur 183 pays. Au niveau de la zone Cedeao, c’est le 15ème pays le plus corrompu sur les 16. Et dans la zone Uemoa, la Côte d’Ivoire est classée 8ème ex aequo avec la Guinée Bissau.
Qu’est-ce qui explique ce mauvais rang ?
En général, les pays les plus corrompus sont ceux qui traversent une crise et ceux qui sont en voie de développement. Nous sommes dans ce canevas. Ceci dit, la décennie de crise que nous venons de traverser a participé à exacerber cette perception de l’indice.
Peut-on imputer cette situation aux gouvernants ?
En grande partie, parce que ce sont les gouvernants qui doivent nous conduire au bonheur. Chez nous, il y a trois façons de lutter contre la corruption. La première, c’est d’avoir une forte volonté politique. Ensuite, il faut mettre en place des mesures de contrôle et d’assainissement qui obligent tous les détenteurs de pouvoir à rendre compte à un moment donné de leur gestion. Enfin, il faut inculquer la notion de transparence et de bonne gouvernance dans tous les domaines.
Quelle place occupait la Côte d’Ivoire sur l’indice de perception avant la crise ?
Entre 1999 et 2000, la Côte d’Ivoire était entre 2.6 et 2.7. En 2002, peu avant la crise, elle est passée à 2.7. Depuis lors, le pays est redescendu à 1.9. C’est pour dire qu’avant la crise on était légèrement bien placé.
Le nouveau pouvoir veut faire de la bonne gouvernance son cheval de batail, quel commentaire pouvez-vous en faire ?
Nous avons de l’espoir au vu des premières actions. Le gouvernement a décidé d’adopter un code d’éthique qui engage tous les membres du gouvernement. C’est déjà un acte fort. Nous constatons également que les postes au niveau de l’administration sont octroyés par appel à candidature. Mais nous sommes obligés d’aller vers l’intégration. Aujourd’hui, à l’intérieur de tous les organismes sous-régionaux, il y a des structures de lutte contre la corruption. Dans la Cedeao, un travail a été fait au niveau des marchés publics. Il va bientôt y avoir un observatoire général pour la gestion des marchés publics.
Qu’est-ce qui doit être fait pour que la Côte d’Ivoire soit mieux classée ?
Il faut mettre en place des organes de lutte contre la corruption. Mais à côté, nous avons détecté deux éléments. La sanction négative, c'est-à-dire qu’il faut sanctionner ceux qui vont contre l’intérêt général, vers la corruption. Et la sanction positive, c'est-à-dire encourager ceux qui travaillent. Au niveau des marchés publics, il y a des gens qui font convenablement leur travail et qu’il faut encourager.
Quel regard jetez-vous sur le racket sur les routes ?
Cela fait partie des petits rackets, c’est un facteur négatif. Quand un étranger arrive dans le pays c’est ce qu’il subit en premier. Ça plombe l’économie parce que ça crée des faux frais. Il faut que le ministère de l’Intérieur prenne des mesures concrètes.
Le blanchiment d’argent est de plus en plus à l’ordre du jour, que pouvez-vous nous en dire ?
Dans la loi des finances en Côte d’Ivoire, l’on ne devait pas pouvoir faire de transaction en espèce au delà 250 000 Fcfa. Mais la réalité est tout autre. Récemment, j’ai vu dans une étude que le blanchiment d’argent en Côte d’Ivoire se fait en grande partie dans l’immobilier. Dans le code bancaire, une personne privée ne doit pas faire des dépôts au-delà de 2,5 millions par jour. C’est donc tout un système qui doit être mis en place.
Pensez-vous que les populations ivoiriennes sont suffisamment bancarisées pour faire des transactions par chèque ?
C’est justement ce mécanisme qui va amener les gens à ouvrir des comptes dans les banques.
Quels sont les domaines qui sont les plus exposés à la corruption en Côte d’Ivoire ?
Depuis dix ans, nous n’avons pas fait d’étude. Mais, en 2001, la Jeune chambre d’Abidjan a fait une étude et c’était la justice qui venait en tête des secteurs corrompus, ensuite la police et la douane.
Réalisée par K. Anderson
Lég : Issa Ouattara appelle les gouvernants à redoubler d’efforts dans la lutte contre la corruption.
« La Côte d’Ivoire est parmi les huit groupes de pays corrompus»
Le dernier rapport sur la corruption des États donne un résultat inquiétant pour la Côte d’Ivoire.
En effet, la Côte d’Ivoire se trouve dans le rouge. Elle est classée parmi les huit groupes de pays les plus corrompus au monde. Depuis près de dix ans, nous ne nous sommes pas améliorés dans le domaine de la lutte contre la corruption. Depuis deux ans, l’indice de corruption du pays oscille entre 1,9 et 2.7, ce qui est mauvais. Pour ce dernier rapport, le pays se retrouve à la 154ème place sur 183 pays. Au niveau de la zone Cedeao, c’est le 15ème pays le plus corrompu sur les 16. Et dans la zone Uemoa, la Côte d’Ivoire est classée 8ème ex aequo avec la Guinée Bissau.
Qu’est-ce qui explique ce mauvais rang ?
En général, les pays les plus corrompus sont ceux qui traversent une crise et ceux qui sont en voie de développement. Nous sommes dans ce canevas. Ceci dit, la décennie de crise que nous venons de traverser a participé à exacerber cette perception de l’indice.
Peut-on imputer cette situation aux gouvernants ?
En grande partie, parce que ce sont les gouvernants qui doivent nous conduire au bonheur. Chez nous, il y a trois façons de lutter contre la corruption. La première, c’est d’avoir une forte volonté politique. Ensuite, il faut mettre en place des mesures de contrôle et d’assainissement qui obligent tous les détenteurs de pouvoir à rendre compte à un moment donné de leur gestion. Enfin, il faut inculquer la notion de transparence et de bonne gouvernance dans tous les domaines.
Quelle place occupait la Côte d’Ivoire sur l’indice de perception avant la crise ?
Entre 1999 et 2000, la Côte d’Ivoire était entre 2.6 et 2.7. En 2002, peu avant la crise, elle est passée à 2.7. Depuis lors, le pays est redescendu à 1.9. C’est pour dire qu’avant la crise on était légèrement bien placé.
Le nouveau pouvoir veut faire de la bonne gouvernance son cheval de batail, quel commentaire pouvez-vous en faire ?
Nous avons de l’espoir au vu des premières actions. Le gouvernement a décidé d’adopter un code d’éthique qui engage tous les membres du gouvernement. C’est déjà un acte fort. Nous constatons également que les postes au niveau de l’administration sont octroyés par appel à candidature. Mais nous sommes obligés d’aller vers l’intégration. Aujourd’hui, à l’intérieur de tous les organismes sous-régionaux, il y a des structures de lutte contre la corruption. Dans la Cedeao, un travail a été fait au niveau des marchés publics. Il va bientôt y avoir un observatoire général pour la gestion des marchés publics.
Qu’est-ce qui doit être fait pour que la Côte d’Ivoire soit mieux classée ?
Il faut mettre en place des organes de lutte contre la corruption. Mais à côté, nous avons détecté deux éléments. La sanction négative, c'est-à-dire qu’il faut sanctionner ceux qui vont contre l’intérêt général, vers la corruption. Et la sanction positive, c'est-à-dire encourager ceux qui travaillent. Au niveau des marchés publics, il y a des gens qui font convenablement leur travail et qu’il faut encourager.
Quel regard jetez-vous sur le racket sur les routes ?
Cela fait partie des petits rackets, c’est un facteur négatif. Quand un étranger arrive dans le pays c’est ce qu’il subit en premier. Ça plombe l’économie parce que ça crée des faux frais. Il faut que le ministère de l’Intérieur prenne des mesures concrètes.
Le blanchiment d’argent est de plus en plus à l’ordre du jour, que pouvez-vous nous en dire ?
Dans la loi des finances en Côte d’Ivoire, l’on ne devait pas pouvoir faire de transaction en espèce au delà 250 000 Fcfa. Mais la réalité est tout autre. Récemment, j’ai vu dans une étude que le blanchiment d’argent en Côte d’Ivoire se fait en grande partie dans l’immobilier. Dans le code bancaire, une personne privée ne doit pas faire des dépôts au-delà de 2,5 millions par jour. C’est donc tout un système qui doit être mis en place.
Pensez-vous que les populations ivoiriennes sont suffisamment bancarisées pour faire des transactions par chèque ?
C’est justement ce mécanisme qui va amener les gens à ouvrir des comptes dans les banques.
Quels sont les domaines qui sont les plus exposés à la corruption en Côte d’Ivoire ?
Depuis dix ans, nous n’avons pas fait d’étude. Mais, en 2001, la Jeune chambre d’Abidjan a fait une étude et c’était la justice qui venait en tête des secteurs corrompus, ensuite la police et la douane.
Réalisée par K. Anderson
Lég : Issa Ouattara appelle les gouvernants à redoubler d’efforts dans la lutte contre la corruption.