Ce n’est sûrement pas la grande sérénité dans le camp de Soro Guillaume, ex-chef de l’aile politique de la rébellion armée, premier ministre ivoirien : Ndlr). Dans des milieux politiques et …diplomatiques, on pense et on raconte qu’une éventuelle inculpation par la Cour pénale internationale (Cpi) des ex-chefs de guerre de l’ex-rébellion armée en Côte d’Ivoire et même du premier ministre Soro ne relèverait pas de l’utopie. « C’est sûr que tout ce qui se dit, parfois sans preuve ou sans fondement, est ressenti comme une forte pression dans le cas de Soro », nous a laissé entendre une source bien introduite chez les Forces nouvelles. Cette pression a été d’ailleurs corsée, lorsque le premier ministre Soro, interrogé par des journalistes, lors de son séjour aux Etats unis d’Amérique, où il a rencontré les procureurs de cette Cour, Ocampo et Bensouda, a été amené à se prononcer sur son éventuel transfèrement à la Cpi. « Toute personne inculpée, de quelque bord que ce soit, nous prenons l’engagement de procéder à son transfèrement », a dit Soro. « Y compris vous-même, si vous êtes inculpé ? », interroge un autre journaliste. Et Soro de répondre, l’air agacé : « Si c’est votre souhait, il n’y a pas de problème. Je ne suis pas juge, vous ne l’êtes pas non plus, laissons la justice faire son travail». Récemment, le haut magistrat, Luis Ocampo, procureur de la Cpi avait exprimé sa détermination, sur une chaîne de télévision étrangère, à s’intéresser à des dossiers contenant des crimes contre l’humanité. « …nous sommes dans une nouvelle époque. Plus de crime impuni, plus d’atrocité impunie (…) nous faisons des investigations pour tous les crimes commis et nous présentons différents dossiers dès que nous avons obtenu des preuves et des évidences », avait-il déclaré. Ces propos du procureur font dire à bien d’observateurs qu’en Côte d’Ivoire, la Cpi n’entend pas, dans ses investigations, se limiter à la seule période de la crise post-électorale. Elle pourrait prendre en compte, dans sa démarche, les événements qui ont suivi la tentative de prise du pouvoir par le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (Mpci, mouvement armé, baptisé Forces nouvelles) en 2002. Cette bande organisée avait pour chef politique, l’actuel premier ministre ivoirien Soro Guillaume. La prise du pouvoir par les armes, s’étant soldée par un échec, s’est muée en une guerre d’occupation. Soro et ses chefs de guerre avaient fini par contrôler 60% du territoire ivoirien, avec comme quartier général, Bouaké, la deuxième ville la plus importante du pays. Des massacres, des atrocités de toutes natures avaient été enregistrés. Pour certains analystes, si la Cpi ouvre les yeux sur ces tristes événements, cela pourrait mettre en difficulté Soro et ses hommes. Mais avant, la Cpi, nous apprend-on, entend regarder de près ce qui s’est passé à Duékoué, lors de la crise post électorale en 2010. Au sujet des faits, divers témoignages accablent aussi bien le camp Gbagbo que le camp Soro, dont la quasi-totalité des chefs de guerre ont rejoint Ouattara dans son combat contre Laurent Gbagbo, le président déchu.
Selon des sources bien informées, la Cpi qui clame, réclame et revendique son impartialité nourrit la secrète intention d’équilibrer sa démarche en Côte d’Ivoire. Si elle a frappé dans le camp Gbagbo en cueillant Laurent Gbagbo lui-même, il n’est pas à exclure qu’elle ne lève le bâton contre le camp Ouattara où Soro semble être le chef de fil. Parallélisme des formes oblige ? Sûrement !
A. BOUABRE
Selon des sources bien informées, la Cpi qui clame, réclame et revendique son impartialité nourrit la secrète intention d’équilibrer sa démarche en Côte d’Ivoire. Si elle a frappé dans le camp Gbagbo en cueillant Laurent Gbagbo lui-même, il n’est pas à exclure qu’elle ne lève le bâton contre le camp Ouattara où Soro semble être le chef de fil. Parallélisme des formes oblige ? Sûrement !
A. BOUABRE