En prélude au 5ème congrès de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire qui se tiendra ce samedi 17 décembre 2011, au Groupe de recherches sur les traditions orales à Cocody-Danga, Foua Ernest de Saint-Sauveur, président sortant de cette association, revient sur les ratés de son mandat en espérant passer la main à d’autres compétences afin que se réalise son vœu en faveur de l’association.
Plusieurs fois reporté, le 5è congrès de l’AECI se tiendra ce samedi, pouvez-vous expliquer les raisons qui fondent aujourd’hui sa tenue ?
Le bureau que je dirige est en place depuis 2004 pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois et cela revient à dire que notre mandat est échu depuis 2010. Malheureusement, à cause de la crise, nous n’avons pas pu tenir le congrès dans le délai prescrit par les textes. Il s’agira pour nous de revisiter les textes, voire leur adaptabilité aux exigences du jour et renouveler les instances. Puis réfléchir à comment élaborer une nouvelle dynamique pour l’association des écrivains de Côte d’Ivoire. Comment faire en sorte que notre écriture soit plus présente afin que nous soyons plus présents sur la scène culturelle et littéraire ivoirienne.
Quel est le thème qui oriente ce congrès ?
Le thème majeur et principal de ce congrès est «l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (Aeci) et la renaissance ivoirienne». Ou encore, «Comment l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire se positionne-t-elle dans le vaste et ambitieux programme national de renaissance de la Côte d’Ivoire ?» Il est important que dans tous les secteurs d’activités, l’on pense à se remettre dans la dynamique de l’avancée, du progrès, des réflexions prospectives, dans la dynamique de ce qui amène davantage de sérénité, d’émulation, de compétitivité. Nous avons aussi le devoir de nous investir – les écrivains et penseurs – dans ce registre de redynamisation de la vie en Côte d’Ivoire à travers ce que nous savons faire, ce qui nous est cher, à savoir l’écrit, la pensée, la parole qui doit être positive, constructive et dynamique. Une parole qui rassemble et qui tienne compte de la diversité de nos populations, des exigences des temps modernes, de notre apport à la mondialisation. Et aussi comment en tant qu’écrivains, créateurs, intellectuels ivoiriens, nous pouvons être utiles à notre pays et apporter notre écho au processus de réconciliation nationale, de paix sociale et de progrès.
Êtes-vous satisfait de votre mandat ?
Je pense ne pas avoir eu le mandat que j’aurais souhaité avoir. Personnellement, c’est un regret mais ce n’est pas par manque de volonté. Nous avons dû tenir compte d’un contexte de crise qui n’a pas favorisé la promotion du livre, des écrits, des idées novatrices, consensuelles, de paix et de progrès. Malheureusement, d’autres idées destructives ont prévalu et ont fait que nous avons dû observer une certaine forme de léthargie. Aujourd’hui, nous estimons donc qu’il est temps de passer la main à d’autres compétences parce que nul n’est irremplaçable dans tous les registres d’activités humaines. Chacun fait sa part en tenant compte de l’environnement. Puis vient le temps de passer la main à d’autres pour qu’il y ait cette dynamique de progrès qui reste très importante. L’essentiel c’est que la collectivité aille positivement de l’avant, qu’elle respire, qu’elle vive mieux et soit sereine. C’est pour cela que nous avons cru utile d’organiser ce congrès pour passer la main et apporter, en tant que «Past président», nos expériences, dynamismes et enthousiasmes à ceux qui seront là et qui voudront bien nous solliciter pour d’éventuels conseils.
Dans quel état d’esprit passez-vous la main?
J’ai hérité d’un grand nombre de choses comme, par exemple, la maison des écrivains. C’est une réalisation majeure dans la vie de notre association et j’aurais voulu rendre cette maison fonctionnelle. C'est-à-dire faire en sorte que ce soit le lieu de rencontre des écrivains, le lieu d’activités autour du livre. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire. La maison se trouve encore à l’étape embryonnaire et tout ce que je souhaite à mon successeur, c’est d’avoir les moyens de bâtir cette maison et de la rendre fonctionnelle. Pour qu’elle soit un lieu de rencontres, un lieu de brassages, d’échanges non seulement pour les écrivains mais pour tous ceux qui aiment le livre. C’est un point que j’aurais aimé réussir mais la vie est ainsi faite et on ne réussit pas toujours ce qu’on veut réussir. J’espère du lieu où je serai, de la place que j’occuperai désormais – en retrait du bureau exécutif, pouvoir apporter le peu que je peux pour que ce projet de la maison des écrivains devienne effectif. On ne vit pas seulement de regrets, il faut aussi comptabiliser les aspects positifs, dynamiques de ce qu’on a vécu. Et j’ai vécu de bons moments à la tête de cette association qui m’a permis d’être au service des écrivains ivoiriens, des écrivains de Côte d’Ivoire. Cela m’a permis de connaître leurs préoccupations et d’essayer d’animer la vie culturelle et littéraire en Côte d’Ivoire. Je l’ai fait avec les hauts et les bas que j’ai énoncés, c’est la vie et il faut maintenant passer à une autre étape.
En quittant la présidence de l’AECI, quel est votre vœu ?
Que tous les amis du livre (écrivains, lecteurs, les éditeurs, les libraires, tous ceux qui d’un degré à un autre essaient de promouvoir la lecture, les activités de lecture auprès des enfants et des populations) tendent vers la concrétisation de la culture du livre (qui tient compte d’un facteur clé) qui nous manque en Côte d’Ivoire. Il faut faire en sorte que le livre soit familier à l’Ivoirien, aux jeunes et aux enfants. Et qu’on offre le livre comme on offre les sucettes ou des jouets aux enfants ou des présents aux amis. C’est un vœu cher mais je sais bien, sans être naïf, que cette culture du livre va s’asseoir progressivement, mais il faudra que nous soyons constants, déterminés. Que nous soyons en synergie pour que nous puissions progressivement asseoir cette culture du livre tant souhaitée.
Quel appel lancez-vous à l’endroit des amis du livre?
Par essence, l’écrivain est un personnage solidaire et individualiste. Et la démarche collective n’a pas toujours favorisé les rassemblements que nous souhaitons nombreux autour des activités du livre. Je souhaite vraiment que les écrivains sortent un peu de leur attachement à la solitude et qu’ils s’ouvrent aux autres et aux activités de la cité. Parce qu’au fond, ils n’écrivent pas pour eux. Peut-être au départ écrivent-ils pour une auto-satisfaction mais après il faut aller vers le public auquel est destiné ce message. Il faut se rassembler pour être plus fort et défendre ses intérêts, il faut se détacher de cet atavisme qui veut que l’écrivain soit un personnage autocentré, égoïste ou égocentrique. C’est le vœu cher que j’émets pour que les écrivains s’impliquent de façon pleine dans les activités de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire. Quand ils seront plus nombreux, ils seront plus forts pour imposer les pensées dont ils font la promotion et qui sont des pensées positives. Il y a un nombre important de personnalités qui écrivent et qui ne se reconnaissent pas toujours dans les activités de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire.
Réalisée par Koné Saydoo, coll Larissa G.
Plusieurs fois reporté, le 5è congrès de l’AECI se tiendra ce samedi, pouvez-vous expliquer les raisons qui fondent aujourd’hui sa tenue ?
Le bureau que je dirige est en place depuis 2004 pour un mandat de trois ans, renouvelable une fois et cela revient à dire que notre mandat est échu depuis 2010. Malheureusement, à cause de la crise, nous n’avons pas pu tenir le congrès dans le délai prescrit par les textes. Il s’agira pour nous de revisiter les textes, voire leur adaptabilité aux exigences du jour et renouveler les instances. Puis réfléchir à comment élaborer une nouvelle dynamique pour l’association des écrivains de Côte d’Ivoire. Comment faire en sorte que notre écriture soit plus présente afin que nous soyons plus présents sur la scène culturelle et littéraire ivoirienne.
Quel est le thème qui oriente ce congrès ?
Le thème majeur et principal de ce congrès est «l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (Aeci) et la renaissance ivoirienne». Ou encore, «Comment l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire se positionne-t-elle dans le vaste et ambitieux programme national de renaissance de la Côte d’Ivoire ?» Il est important que dans tous les secteurs d’activités, l’on pense à se remettre dans la dynamique de l’avancée, du progrès, des réflexions prospectives, dans la dynamique de ce qui amène davantage de sérénité, d’émulation, de compétitivité. Nous avons aussi le devoir de nous investir – les écrivains et penseurs – dans ce registre de redynamisation de la vie en Côte d’Ivoire à travers ce que nous savons faire, ce qui nous est cher, à savoir l’écrit, la pensée, la parole qui doit être positive, constructive et dynamique. Une parole qui rassemble et qui tienne compte de la diversité de nos populations, des exigences des temps modernes, de notre apport à la mondialisation. Et aussi comment en tant qu’écrivains, créateurs, intellectuels ivoiriens, nous pouvons être utiles à notre pays et apporter notre écho au processus de réconciliation nationale, de paix sociale et de progrès.
Êtes-vous satisfait de votre mandat ?
Je pense ne pas avoir eu le mandat que j’aurais souhaité avoir. Personnellement, c’est un regret mais ce n’est pas par manque de volonté. Nous avons dû tenir compte d’un contexte de crise qui n’a pas favorisé la promotion du livre, des écrits, des idées novatrices, consensuelles, de paix et de progrès. Malheureusement, d’autres idées destructives ont prévalu et ont fait que nous avons dû observer une certaine forme de léthargie. Aujourd’hui, nous estimons donc qu’il est temps de passer la main à d’autres compétences parce que nul n’est irremplaçable dans tous les registres d’activités humaines. Chacun fait sa part en tenant compte de l’environnement. Puis vient le temps de passer la main à d’autres pour qu’il y ait cette dynamique de progrès qui reste très importante. L’essentiel c’est que la collectivité aille positivement de l’avant, qu’elle respire, qu’elle vive mieux et soit sereine. C’est pour cela que nous avons cru utile d’organiser ce congrès pour passer la main et apporter, en tant que «Past président», nos expériences, dynamismes et enthousiasmes à ceux qui seront là et qui voudront bien nous solliciter pour d’éventuels conseils.
Dans quel état d’esprit passez-vous la main?
J’ai hérité d’un grand nombre de choses comme, par exemple, la maison des écrivains. C’est une réalisation majeure dans la vie de notre association et j’aurais voulu rendre cette maison fonctionnelle. C'est-à-dire faire en sorte que ce soit le lieu de rencontre des écrivains, le lieu d’activités autour du livre. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire. La maison se trouve encore à l’étape embryonnaire et tout ce que je souhaite à mon successeur, c’est d’avoir les moyens de bâtir cette maison et de la rendre fonctionnelle. Pour qu’elle soit un lieu de rencontres, un lieu de brassages, d’échanges non seulement pour les écrivains mais pour tous ceux qui aiment le livre. C’est un point que j’aurais aimé réussir mais la vie est ainsi faite et on ne réussit pas toujours ce qu’on veut réussir. J’espère du lieu où je serai, de la place que j’occuperai désormais – en retrait du bureau exécutif, pouvoir apporter le peu que je peux pour que ce projet de la maison des écrivains devienne effectif. On ne vit pas seulement de regrets, il faut aussi comptabiliser les aspects positifs, dynamiques de ce qu’on a vécu. Et j’ai vécu de bons moments à la tête de cette association qui m’a permis d’être au service des écrivains ivoiriens, des écrivains de Côte d’Ivoire. Cela m’a permis de connaître leurs préoccupations et d’essayer d’animer la vie culturelle et littéraire en Côte d’Ivoire. Je l’ai fait avec les hauts et les bas que j’ai énoncés, c’est la vie et il faut maintenant passer à une autre étape.
En quittant la présidence de l’AECI, quel est votre vœu ?
Que tous les amis du livre (écrivains, lecteurs, les éditeurs, les libraires, tous ceux qui d’un degré à un autre essaient de promouvoir la lecture, les activités de lecture auprès des enfants et des populations) tendent vers la concrétisation de la culture du livre (qui tient compte d’un facteur clé) qui nous manque en Côte d’Ivoire. Il faut faire en sorte que le livre soit familier à l’Ivoirien, aux jeunes et aux enfants. Et qu’on offre le livre comme on offre les sucettes ou des jouets aux enfants ou des présents aux amis. C’est un vœu cher mais je sais bien, sans être naïf, que cette culture du livre va s’asseoir progressivement, mais il faudra que nous soyons constants, déterminés. Que nous soyons en synergie pour que nous puissions progressivement asseoir cette culture du livre tant souhaitée.
Quel appel lancez-vous à l’endroit des amis du livre?
Par essence, l’écrivain est un personnage solidaire et individualiste. Et la démarche collective n’a pas toujours favorisé les rassemblements que nous souhaitons nombreux autour des activités du livre. Je souhaite vraiment que les écrivains sortent un peu de leur attachement à la solitude et qu’ils s’ouvrent aux autres et aux activités de la cité. Parce qu’au fond, ils n’écrivent pas pour eux. Peut-être au départ écrivent-ils pour une auto-satisfaction mais après il faut aller vers le public auquel est destiné ce message. Il faut se rassembler pour être plus fort et défendre ses intérêts, il faut se détacher de cet atavisme qui veut que l’écrivain soit un personnage autocentré, égoïste ou égocentrique. C’est le vœu cher que j’émets pour que les écrivains s’impliquent de façon pleine dans les activités de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire. Quand ils seront plus nombreux, ils seront plus forts pour imposer les pensées dont ils font la promotion et qui sont des pensées positives. Il y a un nombre important de personnalités qui écrivent et qui ne se reconnaissent pas toujours dans les activités de l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire.
Réalisée par Koné Saydoo, coll Larissa G.