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International Publié le lundi 19 décembre 2011 | Le Patriote

Nouvelles manifestations en Egypte : Le feu couve sous les pyramides

La situation en Egypte ne s’est pas apaisée malgré l’organisation pacifique du deuxième round des législatives. Bien au contraire, la contestation contre le conseil suprême des forces armées (CSFA) dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui, a remis le caquet. Agacés par l’intransigeance de cette frange de la population qui demande le départ du Maréchal et du conseil militaire au profit d’un comité des civils, les militaires sont passés à la répression. Le bilan des trois derniers jours depuis le vendredi est lourd. Une dizaine de morts et plus de 400 blessés enregistrés devant le cabinet du Premier ministre, non loin de la place. Tout comme Tantaoui, ce dernier est vomi par les manifestants qui l’accusent d’avoir été Premier ministre sous Moubarak. Selon ces jeunes qui ont repris la rue, Moubarak- Ganzoui-Tantawi, c’est bonnet blanc, blanc bonnet. Ces événements, d’une rare violence, ont porté un sérieux coup au conseil consultatif qui a justement été mis en place pour régler ce problème. C’est au moment où les personnalités de cette structure tentaient de trouver une solution à cette autre crise, que la situation a dégénéré sur le terrain. Selon un groupe de protestataires, l’armé et la police les auraient chargés. Et depuis, les alentours du cabinet de la primature sont devenus de véritables champs de bataille. Des bâtiments contigus au cabinet du Premier ministre, sont partis en fumée. Une situation qui a suscité des critiques et autres désapprobations de toutes parts. A commencer même par les propres membres du conseil consultatif. En effet, pour protester contre l’usage de la force face à la rue, huit membres de ce conseil ont démissionné. Refusant d’être comptables des meurtres et autres blessures consécutives à la répression des manifestants. Mais il n’y a pas que la démission des huit membres de ce conseil, il faut compter avec la condamnation d’une partie de la classe politique. Mohamed El Baradei, candidat à la prochaine élection présidentielle, s’est insurgé contre cette pratique qui selon lui, « n’est pas une manière de diriger un Etat », indiquait l’historique opposant au pouvoir d’Hosni Moubarak. D’autres prétendants au fauteuil laissé par Moubarak ont aussi donné de la voix pour dire non à la répression des manifestants. Hamadine Sabbahi et Abdallah El-Achaal sont de ceux là. Comme on le voit, le clivage entre le conseil consultatif du maréchal Tantaoui et les contestataires, le clivage ne cesse de s’agrandir. Et de plus en plus, plusieurs intellectuels, politiques et égyptiens ordinaires semblent partager la cause des manifestants du 25 novembre. Mais cette tendance est loin d’être la majorité des Egyptiens qui ne dit rien et par sa sortie massive lors des deux tours des législatives, semble légitimer la transition militaire. Ce qui certainement, a fait dire au Premier ministre et à d’autres observateurs de la vie politique égyptienne que ces mouvements sont le fruit « d’un jeu malsain de certains politiques qui rament à contre courant de la stabilité de l’Egypte », explique un diplomate égyptien, anciennement ministre des Affaires étrangères. Ce dernier explique que le vrai peuple égyptien s’est exprimé dans sa « grande et écrasante majorité lors des deux tours des scrutins législatives ». Cette position est partagée par l’actuel Premier ministre qui qualifie ces manifestants « d’éléments infiltrés » qui seraient armés. Car selon lui, les forces de l’ordre ne font pas usage d’armes à feu. Poursuivant, Kamal-El Ganzouri a affirmé que ceux qui protestent ces derniers jours, n’ont rien à avoir avec le mouvement de protestation du 25 janvier qui a eu raison de Moubarak le 11février dernier. « C’est une contre révolution », a accusé le nouveau chef du gouvernement égyptien lors d’une conférence de presse prononcée samedi dernier. Promettant par la même occasion, d’offrir au « grand peuple égyptien », la stabilité pour laquelle, il à mené la révolution. Le gouvernement Ganzouri et le conseil militaire se disent déterminés à conduire à bien la transition jusqu’en juin 2012 et permettre au peuple égyptien de se donner ses nouvelles autorités issues des urnes. La police et l’armée ont déjà fermé les voies qui débouchent sur la place Tarhir et affrontent des manifestants qui, malgré leur petit nombre, ne démordent toujours pas. Autant dire que le pays des pharaons est toujours sur des braises.

Koné Lassiné au Caire (Egypte)
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