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Société Publié le mercredi 21 décembre 2011 | L’Inter

Situation socio-politique : Des policiers menacent de se soulever / Les raisons de leur colère

Tension à l’École nationale de Police (ENP). Des policiers ayant fraîchement terminé leur formation, sont à couteaux-tirés avec la direction de leur école. Le nouveau directeur de l’École, le Général Yao Brou Alain, a décidé de consigner ces ex-pensionnaires de l'ENP jusqu'à nouvel ordre. Mécontents, ces policiers menacent de se rebeller contre leur hiérarchie.

De quoi s'agit-il ? Selon les informations reçues d'un groupe de ces agents des forces de l'ordre, 1350 élèves-policiers entrés à l’École nationale de Police le 03 mai 2010, devaient en principe achever leur formation et faire leur sortie officielle en juin 2011. Mais, compte tenu de la crise postélectorale, le baptême de la promotion a été repoussé une première fois au 18 octobre 2011 ; puis en novembre 2011; et finalement le 07 décembre dernier. Entre-temps, depuis juillet 2011, ces nouveaux policiers n'étaient plus en régime interne. C'est-à-dire qu'ils ne sont plus pensionnaires de l'école, et certains ont même loué des maisons avec leur bourse (environ 130.000 FCFA), quand d'autres sont retournés en famille, en attendant la cérémonie officielle de leur sortie et leurs affectations.

Mais contre toute attente, ces néo-policiers ont été rappelés la semaine dernière par le nouveau directeur de l’École de Police pour leur signifier que la remise de leurs épaulettes et leur prise de service sont reportées sine die. Et qu'ils doivent regagner à nouveau l’établissement en régime de pensionnat, pour reprendre la formation initiale avec les 300 éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), envoyés à l’École nationale de Police fin septembre 2011.

Au départ, ces nouveaux policiers ont tenté de s'opposer à cette décision du Général Yao Brou Alain. Mais face aux menaces de radiation et autres sanctions, ils ont dû faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ces agents des forces de l'ordre ont néanmoins plaidé auprès de la direction de l'école pour conserver leur régime externe (vivre hors de l'établissement et venir suivre la formation tous les matins), mais cela leur a été refusé. De plus, leur bourse selon eux sera amputée de la somme de 40.000 FCFA pour la nourriture mensuelle à «l'internat de l'école», et ils doivent débourser 15.000 FCFA pour payer le matelas sur lequel ils doivent dormir. «Ce qui ne se faisait pas par le passé», soutiennent-ils. Depuis dimanche dernier, ces policiers se concertent par petits groupes pour envisager la conduite à adopter face à ces mesures, que certains ont décidé du reste de contourner.

Ils ont payé les 15.000 FCFA pour leur couchette, ont accepté sans broncher de perdre près du tiers de leur bourse, mais ils ne dorment pas dans l'école. Toute la journée d'hier, nous avons tenté d'entrer en contact avec la direction de l’École nationale de Police pour avoir sa version des faits, en vain. Après plusieurs coups de fil infructueux, nous nous sommes rendus dans l'établissement à Cocody, pour essayer de rencontre l'administration. Sans succès.

Anassé ANASSE
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