Hier mercredi 21 décembre, le gouvernement du Premier ministre, Guillaume Soro, a tenu sa réunion hebdomadaire du conseil des ministres au Palais présidentiel au Plateau sous la présidence du chef de l’Etat, Se Alassane Ouattara. Sur cette réunion, n’a soufflé aucun vent d’adieu ou d’au revoir. Tout s’est déroulé "como de costumbre". D’ailleurs, le conseil des ministres se réunira dès la semaine prochaine, plus précisément le mercredi 28 décembre et probablement tout au long du mois de janvier. Le gouvernement Soro II reste en place, Alassane Ouattara a décidé de jouer les prolongations avant de départager Bédié et Soro sur la question de la Primature. Le suspense court, court et courra encore…
C’est peu dire que d’affirmer que le président de la République est embarrassé par l’équation qui se dresse devant lui. En tenant coûte que coûte à organiser les législatives le 11 décembre, Alassane Ouattara avait, en réalité, voulu évacuer tous les problèmes politiques majeurs pour se consacrer en 2012 à ses grands chantiers d’infrastructures et à ses réformes. Malheureusement, ses prévisions sont brouillées par les impondérables de la vie politique. Et le chef de l’Etat doit faire avec. De fait, Alassane Ouattara se trouve confronté à une difficulté, voire un dilemme. Au Pdci, il avait solennellement promis le poste de Premier ministre. A Guillaume Soro, il doit trouver un point de chute. L’un comme l’autre ont joué un rôle déterminant dans sa victoire à la présidentielle et dans la conquête du pouvoir d’Etat. Alassane Ouattara doit régler ce problème en ménageant les susceptibilités. Pour éviter de faire des frustrés entre alliés. Le Pdci et son président ont été exemplaires en terme de grand soutien politique à Ouattara lors du second tour de la présidentielle de 2010. Aujourd’hui au pouvoir, il ne veut pas donner de lui l’image de quelqu’un qui ne tient pas parole. Surtout que déjà, le Pdci a fait preuve de bon sens et d’esprit de sacrifice en acceptant, par deux fois, de renoncer à la Primature pour lui donner les coudées franches dans le cadre de la crise post-électorale. Mais les militants du Pdci avec à leur tête le président Bédié attendent, patiemment, de voir l’issue de l’affaire.
De l’autre côté, l’on estime que Soro Guillaume a beaucoup fait militairement pour Ouattara, et qu’il ne peut être remercié comme ça, sans contrepartie. Or, l’actuel Premier ministre est à la Primature et ne serait pas prêt à partir sans condition. D’aucuns affirment même que Guillaume Soro tiendrait à rester là où il est. Alassane Ouattara, qui n’est pas prêt à engager un bras de fer avec personne, a entrepris alors de manœuvrer, de faire du temps, son allié.
Après les législatives, les prolongations
Ceux, qui avaient cru que la fin des élections législatives donnerait lieu immédiatement à la formation d’un nouveau gouvernement ou à tout le moins à un remaniement ministériel, doivent se raviser. Car, face au dilemme Pdci-Forces nouvelles, le chef de l’Etat refuse de forcer les portes des solutions, il va jouer les habiles manœuvriers. Il ne dit pas non au Pdci et à Bédié, il ne dit pas non plus oui à Soro et aux Forces nouvelles. Il laisse tout en place, pour l’instant.
Selon des sources dignes de foi, le chef de l’Etat pourrait ainsi laisser la situation en l’état jusqu’à l’ouverture de la première session ordinaire de la nouvelle Assemblée nationale prévue fin avril. Et c’est à cette date qu’il prendra une décision. Fin avril n’étant pas loin du 08 mai 2012, c’est-à-dire la date à laquelle Soro Guillaume aura 40 ans révolus, et donc apte à briguer la présidence de l’Assemblée nationale, Alassane Ouattara serait donc tenté d’attendre cette échéance pour trouver un point de chute au patron des Forces nouvelles. L’autre option serait de renégocier avec le Pdci et Bédié au sujet de la Primature. Certes dans la position qu’il tient actuellement, le président Bédié a décidé de ne rien faire qui puisse gêner ou déranger le président de la République, son jeune frère Alassane Ouattara. On voit donc mal M. Bédié frapper du poing sur la table ou formuler des exigences à Ouattara. C’est la Côte d’Ivoire qui souffrirait d’un autre clash entre les deux hommes et par ricochet entre les deux grands partis alliés : le Pdci-Rda et le Rdr. Pour autant, le chef de l’Etat s’est imposé comme ligne de conduite de ne pas installer son aîné dans l’embarras. Car, le problème ici, ce n’est pas Bédié, mais les militants du Pdci-Rda qui comprendraient difficilement qu’après avoir renoncé par deux fois, la Primature leur soit en définitive retirée au profit des alliés militaires de Ouattara. Comme on le voit, le problème semble plus complexe qu’il ne paraît, et le chef de l’Etat est obligé de trouver la bonne solution pour départager les deux camps. Pour l’heure, le temps joue pour lui. Le Conseil constitutionnel n’a pas encore vidé sa saisine sur les demandes en annulation du scrutin du 11 décembre dans certaines circonscriptions. Pourquoi se presser de mettre en place un gouvernement alors que ni le Conseil constitutionnel ni l’Onuci n’ont validé ou certifié les résultats proclamés par la Cei. Le chef de l’Etat joue serré, dans ce qui ressemble à un trou de souris, mais il a des marges de manœuvres.
Akwaba Saint-Clair
C’est peu dire que d’affirmer que le président de la République est embarrassé par l’équation qui se dresse devant lui. En tenant coûte que coûte à organiser les législatives le 11 décembre, Alassane Ouattara avait, en réalité, voulu évacuer tous les problèmes politiques majeurs pour se consacrer en 2012 à ses grands chantiers d’infrastructures et à ses réformes. Malheureusement, ses prévisions sont brouillées par les impondérables de la vie politique. Et le chef de l’Etat doit faire avec. De fait, Alassane Ouattara se trouve confronté à une difficulté, voire un dilemme. Au Pdci, il avait solennellement promis le poste de Premier ministre. A Guillaume Soro, il doit trouver un point de chute. L’un comme l’autre ont joué un rôle déterminant dans sa victoire à la présidentielle et dans la conquête du pouvoir d’Etat. Alassane Ouattara doit régler ce problème en ménageant les susceptibilités. Pour éviter de faire des frustrés entre alliés. Le Pdci et son président ont été exemplaires en terme de grand soutien politique à Ouattara lors du second tour de la présidentielle de 2010. Aujourd’hui au pouvoir, il ne veut pas donner de lui l’image de quelqu’un qui ne tient pas parole. Surtout que déjà, le Pdci a fait preuve de bon sens et d’esprit de sacrifice en acceptant, par deux fois, de renoncer à la Primature pour lui donner les coudées franches dans le cadre de la crise post-électorale. Mais les militants du Pdci avec à leur tête le président Bédié attendent, patiemment, de voir l’issue de l’affaire.
De l’autre côté, l’on estime que Soro Guillaume a beaucoup fait militairement pour Ouattara, et qu’il ne peut être remercié comme ça, sans contrepartie. Or, l’actuel Premier ministre est à la Primature et ne serait pas prêt à partir sans condition. D’aucuns affirment même que Guillaume Soro tiendrait à rester là où il est. Alassane Ouattara, qui n’est pas prêt à engager un bras de fer avec personne, a entrepris alors de manœuvrer, de faire du temps, son allié.
Après les législatives, les prolongations
Ceux, qui avaient cru que la fin des élections législatives donnerait lieu immédiatement à la formation d’un nouveau gouvernement ou à tout le moins à un remaniement ministériel, doivent se raviser. Car, face au dilemme Pdci-Forces nouvelles, le chef de l’Etat refuse de forcer les portes des solutions, il va jouer les habiles manœuvriers. Il ne dit pas non au Pdci et à Bédié, il ne dit pas non plus oui à Soro et aux Forces nouvelles. Il laisse tout en place, pour l’instant.
Selon des sources dignes de foi, le chef de l’Etat pourrait ainsi laisser la situation en l’état jusqu’à l’ouverture de la première session ordinaire de la nouvelle Assemblée nationale prévue fin avril. Et c’est à cette date qu’il prendra une décision. Fin avril n’étant pas loin du 08 mai 2012, c’est-à-dire la date à laquelle Soro Guillaume aura 40 ans révolus, et donc apte à briguer la présidence de l’Assemblée nationale, Alassane Ouattara serait donc tenté d’attendre cette échéance pour trouver un point de chute au patron des Forces nouvelles. L’autre option serait de renégocier avec le Pdci et Bédié au sujet de la Primature. Certes dans la position qu’il tient actuellement, le président Bédié a décidé de ne rien faire qui puisse gêner ou déranger le président de la République, son jeune frère Alassane Ouattara. On voit donc mal M. Bédié frapper du poing sur la table ou formuler des exigences à Ouattara. C’est la Côte d’Ivoire qui souffrirait d’un autre clash entre les deux hommes et par ricochet entre les deux grands partis alliés : le Pdci-Rda et le Rdr. Pour autant, le chef de l’Etat s’est imposé comme ligne de conduite de ne pas installer son aîné dans l’embarras. Car, le problème ici, ce n’est pas Bédié, mais les militants du Pdci-Rda qui comprendraient difficilement qu’après avoir renoncé par deux fois, la Primature leur soit en définitive retirée au profit des alliés militaires de Ouattara. Comme on le voit, le problème semble plus complexe qu’il ne paraît, et le chef de l’Etat est obligé de trouver la bonne solution pour départager les deux camps. Pour l’heure, le temps joue pour lui. Le Conseil constitutionnel n’a pas encore vidé sa saisine sur les demandes en annulation du scrutin du 11 décembre dans certaines circonscriptions. Pourquoi se presser de mettre en place un gouvernement alors que ni le Conseil constitutionnel ni l’Onuci n’ont validé ou certifié les résultats proclamés par la Cei. Le chef de l’Etat joue serré, dans ce qui ressemble à un trou de souris, mais il a des marges de manœuvres.
Akwaba Saint-Clair