Sauf avis contraire, 125 agents du Port autonome d’Abidjan (Paa) recevront le vendredi 30 décembre leur lettre de licenciement. C’est le «cadeau» de fin d’année que leur offre leur directeur général, Hien Sié. La décision a été annoncée mardi 20 décembre aux délégués du personnel et responsables syndicaux de l’entreprise au cours d’une réunion convoquée à cet effet au 6e étage de l’immeuble qui abrite la direction générale du poumon économique de la Côte d’Ivoire. Le motif brandi par la direction générale pour faire la purge dans l’entreprise est d’ordre économique. En clair, le port autonome d’Abidjan rencontre des difficultés de tresorerie. Les agents concernés sont issus de toutes les directions et départements de l’entreprise. Les sources proches du dossier indiquent cependant que ces derniers qui sont déjà répertoriés par la Direction des affaires administratives et financières (Daaf) ne sont pas encore informés. Ils le seront dès le lundi 29 décembre à la première heure. Une situation que les syndicats et délégués du personnel ne cernent pas. «Au moment où le Directeur général licencie nos camarades pour motif économique, il recrute d’autres agents. Cette fois-ci, des cadres supérieurs et autres directeurs de l’administration publique pour en faire d’eux, ses conseillers techniques ou conseillers tout court», disent-ils en chœur. Pour eux, ce licenciement pour cause économique ne tient pas la route, si ce n’est qu’une chasse aux sorcières. «C’est une chasse aux sorcières. Les arguments de la direction générale ne tiennent pas», ajoutent ces agents désabusés. Qui expliquent que, ce n’est pas la première fois que leurs collègues sont licenciés de cette façon. La première fois, c’était au mois de mai. Une centaine de personnes ont été mises au dehors sous prétexte que leur contrat qui était à durée déterminée était arrivé à expiration. Face à ce vent de licenciement, les syndicats et autres délégués du personnel se disent très inquiets. «Une véritable psychose plane au port. Parce que, nous ne savons pas les agents qui seront renvoyés dans les mois à venir», lancent-ils. A la direction générale du port autonome, le comité de direction reste muet sur la question. Cependant, un membre de ce comité a fait cas de la situation financière difficile que traverse l’entreprise. «Les comptes sont au rouge», dit-il sous le couvert de l’anonymat. En tout cas, la pilule sera très amère pour ces 125 agents qui ne termineront pas l’année 2011 en beauté.
Joseph Atoumgbré
Joseph Atoumgbré