Comme prévu par l’Accord de Pretoria qui en définit la composition, lequel accord a été entériné par l’Accord politique de Ouagadougou (Apo), le mandat de la Commission électorale indépendante (Cei) telle que structurée, prend fin avec la tenue des législatives. Sa composition devrait donc changer.
La Commission électorale indépendante (Cei) a rempli son mandat. Après plusieurs années d’atermoiement, la Côte d’Ivoire, sous sa houlette, est enfin parvenue à se donner un président de la République et une Assemblée nationale. Comme le stipulent les différents accords (notamment celui de Pretoria qui a été entériné par l’accord signé à Ouagadougou) qui définissent sa composition actuelle, la mission de la Cei, dans sa présente configuration essentiellement politique, s’arrête-là. En effet, selon l’accord de Pretoria (voir en encadré l’extrait relatif à la Cei), son mandat doit prendre fin avec l’organisation des élections générales. C’est ledit accord qui a défini la clé de répartition au sein de la Cei. Ensuite, pour s’assurer le contrôle de l’institution, l’ex-président Laurent Gbagbo a remanié la loi en prévoyant des représentants pour certains ministères et corps occupés par ses proches. C’est pourquoi des leaders du camp au pouvoir ont ri lorsque le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) a estimé, la veille des législatives, que la Cei est monopolisée par les houphouétistes. Sur un plateau-télé, Maurice Kakou Guikahué leur avait répondu en caricaturant de la manière suivante : « il y avait un monsieur qui s’appelait Laurent Gbagbo qui, en tant que président, a nommé son représentant. Il y en a un autre aujourd’hui qui s’appelle Alassane Ouattara qui a proposé quelqu’un. Au ministère de l’Intérieur, Désiré Tagro qui était proche de Laurent Gbagbo avait son représentant. Actuellement, c’est Hamed Bakayoko qui est proche d’Alassane Ouattara qui est là. Il se fait représenter par celui qu’il veut ». Le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, avait soutenu, le 24 août dernier, que « la composition de la Commission électorale indépendante est restée conforme à la lettre et à l’esprit de l’Accord de Pretoria ». Selon lui donc, les revendications de l’ancien camp au pouvoir n’étaient pas fondées dans la mesure où il était signataire de l’Accord de Pretoria. Or, ce compromis a décidé du nombre de postes par partis.
Revenons-en à la question de la recomposition de la Cei ! Comme dit plus haut, les accords prévoient qu’elle se fasse après la tenue de la dernière élection générale. Et, les leaders des partis politiques en parlent. La sortie la plus directe sur le sujet remonte au 18 décembre dernier à Gagnoa. Maurice Kacou Guikahué, délégué départemental du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a confié que la Cei doit être recomposée. « La Cei est en fin de mission », a-t-il soutenu, à l’occasion de la réunion-bilan des législatives dans sa circonscription électorale.
Voici une sortie qui va réjouir la société civile. Elle qui a toujours reproché à l’institution chargée d’organiser les élections sa composition trop politique. En vain, elle a réclamé le tiers des postes au sein de la commission. Instruite des textes, elle estime que c’est l’heure ou jamais que ses revendications aboutissent. Interrogé, hier, le coordonnateur national de la Coalition de la société civile pour la paix et le développement démocratique en Côte d’Ivoire (Cosopci), Traoré Wodjo Fini, soutient que les acteurs politiques doivent respecter les textes qu’ils ont librement signés ; lesquels textes exigent la recomposition de la Cei après la présidentielle et les législatives. Pour lui, cela doit impérativement se faire avant les municipales. De l’avis du coordonnateur de la Cosopci, cette recomposition doit « prendre en compte toutes les composantes de la population ivoirienne. Ce sont les partis politiques, les syndicats, le secteur privé et les organisations de la société civile ». S’il est écouté, on devrait avoir, pour les municipales, une Cei avec un nouveau visage. Mais relookée jusqu’à quel niveau ?
Bamba K. Inza
La Commission électorale indépendante (Cei) a rempli son mandat. Après plusieurs années d’atermoiement, la Côte d’Ivoire, sous sa houlette, est enfin parvenue à se donner un président de la République et une Assemblée nationale. Comme le stipulent les différents accords (notamment celui de Pretoria qui a été entériné par l’accord signé à Ouagadougou) qui définissent sa composition actuelle, la mission de la Cei, dans sa présente configuration essentiellement politique, s’arrête-là. En effet, selon l’accord de Pretoria (voir en encadré l’extrait relatif à la Cei), son mandat doit prendre fin avec l’organisation des élections générales. C’est ledit accord qui a défini la clé de répartition au sein de la Cei. Ensuite, pour s’assurer le contrôle de l’institution, l’ex-président Laurent Gbagbo a remanié la loi en prévoyant des représentants pour certains ministères et corps occupés par ses proches. C’est pourquoi des leaders du camp au pouvoir ont ri lorsque le Congrès national de la résistance pour la démocratie (Cnrd) a estimé, la veille des législatives, que la Cei est monopolisée par les houphouétistes. Sur un plateau-télé, Maurice Kakou Guikahué leur avait répondu en caricaturant de la manière suivante : « il y avait un monsieur qui s’appelait Laurent Gbagbo qui, en tant que président, a nommé son représentant. Il y en a un autre aujourd’hui qui s’appelle Alassane Ouattara qui a proposé quelqu’un. Au ministère de l’Intérieur, Désiré Tagro qui était proche de Laurent Gbagbo avait son représentant. Actuellement, c’est Hamed Bakayoko qui est proche d’Alassane Ouattara qui est là. Il se fait représenter par celui qu’il veut ». Le président de la Cei, Youssouf Bakayoko, avait soutenu, le 24 août dernier, que « la composition de la Commission électorale indépendante est restée conforme à la lettre et à l’esprit de l’Accord de Pretoria ». Selon lui donc, les revendications de l’ancien camp au pouvoir n’étaient pas fondées dans la mesure où il était signataire de l’Accord de Pretoria. Or, ce compromis a décidé du nombre de postes par partis.
Revenons-en à la question de la recomposition de la Cei ! Comme dit plus haut, les accords prévoient qu’elle se fasse après la tenue de la dernière élection générale. Et, les leaders des partis politiques en parlent. La sortie la plus directe sur le sujet remonte au 18 décembre dernier à Gagnoa. Maurice Kacou Guikahué, délégué départemental du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), a confié que la Cei doit être recomposée. « La Cei est en fin de mission », a-t-il soutenu, à l’occasion de la réunion-bilan des législatives dans sa circonscription électorale.
Voici une sortie qui va réjouir la société civile. Elle qui a toujours reproché à l’institution chargée d’organiser les élections sa composition trop politique. En vain, elle a réclamé le tiers des postes au sein de la commission. Instruite des textes, elle estime que c’est l’heure ou jamais que ses revendications aboutissent. Interrogé, hier, le coordonnateur national de la Coalition de la société civile pour la paix et le développement démocratique en Côte d’Ivoire (Cosopci), Traoré Wodjo Fini, soutient que les acteurs politiques doivent respecter les textes qu’ils ont librement signés ; lesquels textes exigent la recomposition de la Cei après la présidentielle et les législatives. Pour lui, cela doit impérativement se faire avant les municipales. De l’avis du coordonnateur de la Cosopci, cette recomposition doit « prendre en compte toutes les composantes de la population ivoirienne. Ce sont les partis politiques, les syndicats, le secteur privé et les organisations de la société civile ». S’il est écouté, on devrait avoir, pour les municipales, une Cei avec un nouveau visage. Mais relookée jusqu’à quel niveau ?
Bamba K. Inza