La secte radicale islamiste Boko Haram, après les attaques contre les chrétiens, a décidé de ruiner même les fondements de la nation nigériane. Aucune intégration n’est possible, selon elle.
L’intolérance religieuse menace le Nigeria. La secte islamiste Boko Haram remet l’unité nationale en cause en fixant un ultimatum de trois jours aux chrétiens pour quitter le Nord du pays. Comme si dans un pays, les sudistes ne devraient vivre qu’au Sud et les nordistes au Nord. Tout comme les populations de l’Est à l’Est et celles de l’Ouest à l’Ouest. Abul Qaqa, un des responsables de l’organisation terroriste, a lancé clairement un appel au repli identitaire. “Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud (majoritairement chrétien) à revenir dans le Nord car nous avons la preuve qu’ils vont être attaqués”, a-t-il indiqué. Le porte-parole de Boko Haram critiquait ainsi la visite du président Jonathan samedi dans l’église prise pour cible. La secte islamiste a revendiqué, il y a quelques jours, une série d’attentats qui ont visé le jour de Noël des églises et les services secrets dans le nord-est du Nigeria, y faisant 39 morts et un kamikaze. Multipliant les signes de défiance à l’autorité de l’Etat, Boko Haram a menacé, hier, d’affronter les troupes nigérianes suite à la décision prise par le président Goodluck Jonathan de décréter l’Etat d’urgence dans certaines zones ciblées par ces attaques terroristes.
Auto-défense des chrétiens
La fermeture des frontières terrestres avec le Niger, le Tchad et le Cameroun a été annoncée, dans la foulée, pour mieux contrôler les mouvements des combattants islamistes. La ville de Maïduguri, au nord-est du pays, est proche de ces trois frontières. Les évêques catholiques ont appelé samedi le président nigérian à recourir à des experts étrangers pour aider les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram. La communauté chrétienne nigériane a menacé de recourir à l’auto-défense, si les violences se poursuivaient. Le choix ciblé des églises chrétiennes semble rapprocher ces attentats des actes terroristes perpétrés souvent par les talibans et l’Aqmi. Dénonçant la Constitution nigériane calquée sur les valeurs occidentales, Boko Haram souhaite instaurer la charia et un État islamique dans tout le Nigeria. La charia est un code de conduite inspiré du Coran. Il est instauré dans les Etats où les musulmans sont majoritaires dans le Nord du Nigeria. Sa radicalisation dans l’ensemble du Nigeria, telle qu’exigée par la secte Boko Haram, semble cacher des velléités séparatistes. Comme Aqmi, la secte islamiste Boko Haram mène la plupart de ses attentats terroristes contre des églises chrétiennes. Cela, à l’occasion des fêtes religieuses qui attirent une forte affluence des fidèles. Le mouvement a également revendiqué la vague d’attaques sanglantes la veille de Noël 2010, qui avaient visé plusieurs églises et, avec les représailles, avaient fait des dizaines de morts à Jos. Selon un spécialiste du terrorisme, «le choix ciblé des églises chrétiennes est assurément un message à destination de la communauté sudiste nigériane». Le Nigeria est un État fédéral qui compte 50 % de musulmans et presque autant de chrétiens, lesquels vivent surtout dans le sud. Depuis 1999, douze États fédéraux du nord, à majorité musulmane, ont instauré la charia. En attaquant des églises chrétiennes, la secte qui revendique la généralisation de la charia dans l’ensemble du Nigeria voudrait sûrement intimider les chrétiens à renoncer à leur foi, au mieux à se convertir à l’islam. Pourquoi ? Selon la doctrine de cette secte, «l’éducation occidentale est un péché». D’où le nom de la secte en haoussa «Boko Haram». Le fondateur de cette secte est Mohammed Yusuf, prédicateur radical, à Maïduguri. Il a été exécuté par balles dans son fief, le 30 juillet 2009. Au moment où il créait Boko Haram en 2002, Mohammed Yusuf accusait le christianisme de «véhiculer l’éducation occidentale» et exigeait la «radicalisation de la charia dans l’ensemble du Nigeria». Le mouvement radical est actuellement sans direction officielle.
Bakayoko Youssouf
L’intolérance religieuse menace le Nigeria. La secte islamiste Boko Haram remet l’unité nationale en cause en fixant un ultimatum de trois jours aux chrétiens pour quitter le Nord du pays. Comme si dans un pays, les sudistes ne devraient vivre qu’au Sud et les nordistes au Nord. Tout comme les populations de l’Est à l’Est et celles de l’Ouest à l’Ouest. Abul Qaqa, un des responsables de l’organisation terroriste, a lancé clairement un appel au repli identitaire. “Nous souhaitons aussi appeler nos frères musulmans du Sud (majoritairement chrétien) à revenir dans le Nord car nous avons la preuve qu’ils vont être attaqués”, a-t-il indiqué. Le porte-parole de Boko Haram critiquait ainsi la visite du président Jonathan samedi dans l’église prise pour cible. La secte islamiste a revendiqué, il y a quelques jours, une série d’attentats qui ont visé le jour de Noël des églises et les services secrets dans le nord-est du Nigeria, y faisant 39 morts et un kamikaze. Multipliant les signes de défiance à l’autorité de l’Etat, Boko Haram a menacé, hier, d’affronter les troupes nigérianes suite à la décision prise par le président Goodluck Jonathan de décréter l’Etat d’urgence dans certaines zones ciblées par ces attaques terroristes.
Auto-défense des chrétiens
La fermeture des frontières terrestres avec le Niger, le Tchad et le Cameroun a été annoncée, dans la foulée, pour mieux contrôler les mouvements des combattants islamistes. La ville de Maïduguri, au nord-est du pays, est proche de ces trois frontières. Les évêques catholiques ont appelé samedi le président nigérian à recourir à des experts étrangers pour aider les forces de sécurité dans la lutte contre Boko Haram. La communauté chrétienne nigériane a menacé de recourir à l’auto-défense, si les violences se poursuivaient. Le choix ciblé des églises chrétiennes semble rapprocher ces attentats des actes terroristes perpétrés souvent par les talibans et l’Aqmi. Dénonçant la Constitution nigériane calquée sur les valeurs occidentales, Boko Haram souhaite instaurer la charia et un État islamique dans tout le Nigeria. La charia est un code de conduite inspiré du Coran. Il est instauré dans les Etats où les musulmans sont majoritaires dans le Nord du Nigeria. Sa radicalisation dans l’ensemble du Nigeria, telle qu’exigée par la secte Boko Haram, semble cacher des velléités séparatistes. Comme Aqmi, la secte islamiste Boko Haram mène la plupart de ses attentats terroristes contre des églises chrétiennes. Cela, à l’occasion des fêtes religieuses qui attirent une forte affluence des fidèles. Le mouvement a également revendiqué la vague d’attaques sanglantes la veille de Noël 2010, qui avaient visé plusieurs églises et, avec les représailles, avaient fait des dizaines de morts à Jos. Selon un spécialiste du terrorisme, «le choix ciblé des églises chrétiennes est assurément un message à destination de la communauté sudiste nigériane». Le Nigeria est un État fédéral qui compte 50 % de musulmans et presque autant de chrétiens, lesquels vivent surtout dans le sud. Depuis 1999, douze États fédéraux du nord, à majorité musulmane, ont instauré la charia. En attaquant des églises chrétiennes, la secte qui revendique la généralisation de la charia dans l’ensemble du Nigeria voudrait sûrement intimider les chrétiens à renoncer à leur foi, au mieux à se convertir à l’islam. Pourquoi ? Selon la doctrine de cette secte, «l’éducation occidentale est un péché». D’où le nom de la secte en haoussa «Boko Haram». Le fondateur de cette secte est Mohammed Yusuf, prédicateur radical, à Maïduguri. Il a été exécuté par balles dans son fief, le 30 juillet 2009. Au moment où il créait Boko Haram en 2002, Mohammed Yusuf accusait le christianisme de «véhiculer l’éducation occidentale» et exigeait la «radicalisation de la charia dans l’ensemble du Nigeria». Le mouvement radical est actuellement sans direction officielle.
Bakayoko Youssouf