Football (CAN 2012) : Les stars qui rateront la CAN

Quelle saveur aura la 28è édition de la Coupe d’Afrique des nations sans les stars camerounaises, béninoises, togolaises, égyptiennes, nigérianes, ivoiriennes ? Tour d’horizons sur les grands absents de la grande fête du football africain.

Samuel Eto’o (Cameroun) : Le meilleur buteur de l’histoire

C’est à la veille de ses 16 ans (mars 1997) que Samuel Eto’o Fils a débuté sa longue et riche carrière avec les Lions Indomptables. Depuis, jusqu’à sa récente suspension de 15 matches par la Fédération camerounaise de football, il n’a plus quitté la tanière. Mieux, il en est même devenu le capitaine depuis la retraite de Rigobert Song. Tour à tour, l’attaquant d’Anzhi Makhachkala de Russie a disputé les CAN 2000, 2002, 2004, 2006, 2008 et 2010. Au passage, Samuel Eto’o a remporté 2 CAN (2000, 2002) et reste le meilleur buteur de l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations avec un total de 16 buts. Il a détrôné Laurent Pokou (14 buts), lors de la CAN 2008.

Emmanuel Adebayor (Togo) : Il ne connaît pas la CAN

2001-2002. Le jeune attaquant du Sporting club de Lomé à Nyékonakpoé commence la grande aventure avec la sélection togolaise junior. L’année d’après, Emmanuel Adebayor débarque avec son mètre 93 au FC Metz (France) puis à l’AS Monaco avant de prendre la route de l’Angleterre (Arsenal) en 2006. Sa seule et unique CAN qu’il aurait dû et pu disputer est celle de 2010 en Angola. Malheureusement, le Front de libération de l’enclave de Cabinda attaquera le car togolais avant la compétition. Au final, les Eperviers renonceront à disputer la CAN. Le 12 avril 2010, Adebayor a déclaré : « je suis toujours hanté par les évènements dont j’ai été témoin lors de cet horrible après-midi dans le bus de l’équipe du Togo. C’est un moment que je n’oublierai jamais et que je ne veux plus jamais revivre… ». Et, il a pris sa retraite internationale avant de revenir sur sa décision le 15 novembre 2011.

Stéphane Sessegnon (Bénin) : Le “Pelé” béninois à quai

C’est en 2006 que Stéphane Sessegnon, d’origine ivoirienne, opte pour les Ecureuils du Bénin. Après avoir disputé les CAN 2008 au Ghana et 2010 en Angola, sans jamais franchir le cap du premier tour, le capitaine béninois restera cette année à quai. Pour le plus grand bonheur de son club, Sunderland (Angleterre).

Ahmed Hassan (Egypte) : Il a gagné 4 CAN

Capitaine discret et emblématique des Pharaons d’Egypte depuis 2006, Ahmed Hassan pèse 178 sélections. Le record mondial ! Il a déjà connu, à quatre reprises (1998, 2006, 2008, 2010), les délices de la victoire dans la plus prestigieuse des compétitions africaines des nations. D’autres à sa place n’auraient cessé de s’en vanter. Lui, non. Ahmed Hassan est d’une modestie déconcertante. Cette année, l’infatigable égyptien ne soulèvera pas le trophée de vainqueur de la CAN. La faute au Mena du Niger qui a sorti les Pharaons lors des éliminatoires.

Yakubu Aiyegbeni (Nigeria) : Il ne jouera pas sa 3è

L’enfant de Benin City formé dans le club nigérian de Julius Berger, Yakubu Aiyegbeni, n’a malheureusement jamais marqué l’histoire de la CAN. Sa première sélection remonte au 22 avril 2000 lors de Nigeria-Erythrée : 4-0. Et en 54 rencontres disputées, il totalise 20 buts.

Après avoir disputé les épreuves de 2008 et de 2010, Yakubu Aiyegbeni n’aura pas la chance de voir Libreville, Franceville, Malabo et Bata. Avouons-le, « Yak’ » n’a pas le même rendement avec son club anglais de Blackburn qu’avec les Super Eagles du Nigeria. Dommage.

Michaël Essien (Ghana) : Le calvaire du « bison »

Pauvre Essien ! Le milieu défensif ghanéen n’en a toujours pas fini avec ses ennuis de santé. Il traîne toujours une grave blessure au genou depuis plusieurs mois. Conséquence ?

Michaël Essien (29 ans) suivra la CAN et ses coéquipiers depuis son divan à Londres. De Liberty FC d’Accra à Chelsea en passant par Bastia et Lyon, le « bison » en a vu des vertes et des pas mûres. En effet, depuis 1999 et les U17 ghanéens, Essien n’a plus quitté les Black Stars.

Mahamadou Diarra (Mali) : La faute à qui ?

Les Aigles du Mali attaqueront la prochaine CAN sans leur guide, Mahamadou Diarra. Le milieu défensif de 30 ans, formé au centre Salif Kéita (1997-1998) et qui pèse 5 CAN (2002, 2004, 2006, 2008, 2010) paie cash son manque de compétition. En effet, l’enfant de Bamako est sans club depuis son départ du Real Madrid le 28 janvier 2011. Après six mois à vite oublier avec l’AS Monaco, il maintient la forme avec la réserve de Lyon (France).

C’est avec beaucoup de regrets que le sélectionneur malien, Alain Giresse, a dû se passer de ses services. Intraitable dans le jeu aérien, « Djila » n’a pourtant pas son pareil pour lancer les offensives et aurait pu apporter sa grande expérience aux Aigles.

Aruna Dindane (Côte d’Ivoire) : Les Eléphants, c’est fini !

Depuis le Mondial sud-africain, en 2010, l’attaquant de Lekhwiya (Qatar) a volontairement pris ses distances avec la sélection ivoirienne qu’il fréquente depuis 2000. A l’instar de son ami et coéquipier de club, Baky Koné, il a tiré un trait sur les Eléphants. Aruna Dindane (31 ans) qui a raté la CAN 2006, en raison du décès d’une de ses filles (Raïssa), était bien présent au Ghana (2008) et en Angola (2010). Son palmarès se limite à une demi-finale et un quart de finale douloureux contre l’Algérie, fin janvier 2010. En 68 matches officiels avec les Eléphants, Aruna Dindane totalise 18 buts. Ce sera tout !

Guy-Florentin Yaméogo