On le savait. La non retransmission en direct du match de gala opposant hier les membres du gouvernement aux dirigeants de la FIF (Fédération Ivoirienne de Football) allait faire des vagues. Et cela n'a pas tardé. Deux heures après le match, une tête est déjà tombée. Celle du directeur de la diffusion de la RTI, Bruno N'Doua. Il a été suspendu aussitôt de ses fonctions par le directeur général de la RTI (Radiodiffusion Télévision Ivoirienne). L'annonce a été faite au journal de 20h, par la présentatrice Habiba Dembélé. En agissant ainsi, il est clair qu'Aka Sayé Lazare prend les devants, face à ce qui constitue un vrai camouflet pour la télévision ivoirienne. Surtout que de millions de téléspectateurs en Côte d'Ivoire et même à l'extérieur du pays piaffaient d'impatience de voir ce match à la fois inédit et insolite. Le patron de la RTI y voit même implicitement, derrière ce raté, un sabotage qui ne dit pas son nom. C'est pourquoi, il a diligenté une équipe, comme le stipule le communiqué, « pour identifier tous les agents impliqués dans cette action». En tout cas, l'échec du direct, tant annoncé, a fâché bon nombre d'Ivoiriens qui ne cachaient pas leur dépit, surtout que cette retransmission avait été annoncée à grands renforts publicitaires. Certains ne cachaient pas leur colère de ne pas voir les images du match à l'heure indiquée sur le petit écran. Pour beaucoup d'entre eux, c'est une « honte » pour la RTI. Finalement, le match sera retransmis en léger différé avec une bonne heure de retard. Même si, on a pu voir en fin de compte les exploits des membres du gouvernement (vainqueur 3-0), avec à la clé un but du chef de l'Etat, Alassane Ouattara, et un doublé du Premier ministre Guillaume Soro, le mal était déjà fait…
Y. Sangaré
