Un coup d`épée dans l`eau ? En tout cas cela y ressemble fort. En effet, les commerçants déguerpis lors de l`opération ``pays propre``, initiée par le ministère de la salubrité urbaine, le 26 octobre 2011, ont commencé, depuis quelques temps, à retourner sur les anciens sites. Les raisons : l`insuffisance de nouveaux emplacements et des recasements qui ne rencontrent pas leur assentiment. « On n`a pas été recasé après qu`on ait été délocalisé lors de l`opération de déguerpissement. La mairie nous a indiqué des endroits qui ne font pas notre affaire. C`est le cas des sites du marché de gros, du troisième bataillon, des deux corridors (nord et sud) qui sont inappropriés. Les deux corridors sont éloignés de la ville. Le marché de gros est bondé. Quant au troisième bataillon, avec le retour des militaires, c`est difficile. Où aller donc ! Or c`est de cette activité que nous vivons. On ne peut donc pas attendre la mairie pour travailler. », a martélé Moussa Sangaré, commerçant de légumes. Pour sa part, Massandjé Traoré, commerçante de vivriers, a fait savoir que leur retour sur les sites d`origine est relatif à l`indifférence des autorités. « Cela fait déjà deux mois que les décideurs nous ont promis un lieu pour nous installer. Depuis lors, nous n`avons rien vu. On a des familles à nourrir, des enfants à scolariser et biens d`autres choses. Tous les commerçants de Bouaké ne peuvent pas aller sur le site de l`hôtel Harmattan parce qu`il est petit », a-t-elle déploré. Des cinq espaces qui avaient été désignés pour les accueillir après leur déguerpissement, seul le local de l`hôtel Harmattan a pu abriter plus d`une centaine de commerçants. La majorité n`a pu trouver un cadre adéquat. Ce qui a conduit petit à petit à l`occupation d`anciens sites. Aujourd`hui, il n`est pas rare de rencontrer les vendeurs aux abords des voies principales de la ville. Les environs de la préfecture de police, de la cathédrale Ste Thérèse, du marché de Bromakoté au quartier Sokoura et certains espaces sont chaque jour envahis par ces commerçants. « Nous voulons bien ne plus revenir sur ces lieux. Mais qu`on nous donne un espace qui nous permettra de nous épanouir dans nos activités », a souhaité dame Kamaté. Les commerçants dans leur majorité éprouvent donc toutes les peines du monde à trouver un site pour exercer leur activité en toute quiétude. Vivement que les travaux de reconstruction du marché central de Bouaké démarrent pour le bien-être des commerçants et des populations.
Coulibaly Souleymane, correspondant
Coulibaly Souleymane, correspondant