Coupé des réalités depuis plus d’une décennie, le territoire sous administration de l’ex-rébellion retrouve son lustre d’antan, avec le retour progressif de l’administration, dans toute sa composante. Cependant, sur le terrain, beaucoup reste à faire pour l’actuel régime.
Après une décennie de tensions sociopolitiques, l’administration ivoirienne, dans toutes ses composantes, a marqué son grand retour dans toutes les zones ex-Centre, nord et ouest (Cno). À la faveur de la crise militaro-politique de septembre 2002, elle avait cessé d’exister dans lesdites zones, parce qu’occupées par l’ex-rébellion, ou du moins, fonctionnait avec un minimum de services. La crise postélectorale ayant pris fin avec l’arrestation de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, un nouveau gouvernement, celui du président Alassane Ouattara, s’est installé. Ainsi, l’on a assisté à un grand mouvement de redéploiement des différents services de l’administration de Côte d’Ivoire dans les régions du Nord, de l’Ouest et du Centre. La sécurité, de l’éducation, de la santé, de la justice, à celui de l’économie, de l’administration publique et privée, des infrastructures économiques, pour ne citer que ceux-là, tous ces services sont de retour. Au plan sécuritaire, la police, la gendarmerie et les forces républicaines ont été redéployées sur toute l’étendue du territoire national. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir ces agents de forces de l’ordre dans les commissariats, les brigades de police et de gendarmerie, vaquant à leurs nombreuses tâches journalières. D’autres ont investi les routes afin de réguler la circulation et de contrôler les véhicules, traduisant ainsi l’expression d’une sécurisation des biens et des personnes. Cela semble apporter un grand ‘‘ouf’’ de soulagement aux populations des ex-zones Cno, qui durant dix années avaient perdu tout contact avec ces forces régulières. Cette présence des grands commandements de l’armée ivoirienne (commandant de la gendarmerie, de la 3ème région militaire, des sapeurs pompiers, préfet de police, directeurs régionaux des douanes et des eaux et forêts) est regain de confiance pour celles-ci. Les différents corridors sont aujourd’hui animés par les services de police, douane, gendarmerie, eaux et forêts et des forces républicaines. Certes, des difficultés d’ordre matériel et logistique demeurent mais la volonté de sécurisation des populations et de leurs biens est présente, au vu de ce qui a déjà été fait et continue de l’être.
L’administration judiciaire et douanière bien en place
L’administration judiciaire de Bouaké qui ne traitait que des cas de délivrance d’actes de l’état-civil et administratif (certificat de nationalité, jugement supplétif, casier judiciaire…), comme dans d’autres localités de la zone Cno, a, depuis quelques jours, commencé ses premières audiences correctionnelles avec la rétrocession de la maison d’arrêt et de correction, marquant donc l’ouverture de la justice pénale. Toute chose qui contribuera, au dire du procureur de la République près le tribunal de Première instance de Bouaké, Adou Richard Christophe, à mettre fin à ‘‘l’impunité et aux justices privées’’. Au plan administratif, tout est on ne peut plus représenté. La présence du corps préfectoral en témoigne fortement. Les différents préfets et sous-préfets, à l’image de celui de la région du Gbèkè, Aka Konin, ont entrepris un vaste programme de rétrocession des bâtiments des différents services de l’Etat. A ce jour, ce sont les locaux de la douane, de la préfecture de police, de la gendarmerie, du 3ème bataillon, du génie, des sapeurs pompiers militaires, des différents commissariats, de l’Infas, de la station régionale de la radio Bouaké et bien d’autres qui ont été rétrocédés. Il en est de même dans plusieurs autres localités (Korhogo, Ferké, Odienné…) des ex-zones Cno. Par ailleurs, les services publics, notamment, la douane, le Trésor public et les impôts ont repris du travail, avec des résultats plus ou moins encourageants, selon les responsables desdits services. Depuis son arrivée, la douane de Bouaké a fait en moins de trois mois une recette de plus de 3 milliards FCFA. Aussi a-t-elle entrepris de grandes reformes allant dans le sens de rassurer les opérateurs économiques de la région.
Les services de santé redonnent de l’espoir aux populations
En matière de santé, l’on a assisté au retour d’un important personnel composé d’enseignants et d’étudiants de médecine qui, au dire du directeur général du Chu de Bouaké, le professeur Boa Yapo Félix, contribuera au renforcement de l’effectif et de la qualité des prestations. Malgré quelques soucis financiers et matériels, les différents centres de santé de la zone fonctionnent tant bien que mal, la politique de gratuité des soins poursuivant son cours.
L’enseignement au ralenti mais effectif dans le secondaire
Au plan éducatif, en dépit de quelques petits flottements dans le supérieur (université de Bouaké et l’Ures de Korhogo) tout porte à croire que le fonctionnement de l’école est au beau fixe. Cela s’est traduit par le retour des étudiants de l’Infas de Bouaké sur leur site d’antan, malgré le fait que les cours n’ont pas encore débuté. Les lycées et collèges, même confrontés à différents problèmes (insuffisance d’enseignants avec le retrait des volontaires non pris en compte par les Coges), continuent de fonctionner. De l’Ouest (Man, Guiglo, Bangolo…) au Nord (Korhogo, Ferké, Dabakala, Boundiali, Niakara, Ouangolo, Tingrela…) en passant par le Centre (Bouaké, Béoumi, Sakassou, Katiola, Botro, Brobo…), le retour de l’administration scelle le processus de normalisation du pays.
Un nouveau souffle pour l’économie
Ce vaste mouvement de redéploiement a consacré la reprise de la vie économique, notamment, dans les secteurs du commerce, du transport et des infrastructures économiques, de l’agriculture et du tourisme. La présence de ces différentes directions régionales dans les ex-zones Cno en dit long sur cette avancée notable. A cela s’ajoutent les structures bancaires publiques et privées dans ces zones-ci. En l’espace de six mois, l’on pourrait dire que la vie reprend son sens dans les régions Centre, Nord et Ouest, marquant ainsi la pacification du pays. Toutefois, beaucoup reste à faire pour booster véritablement le développement longtemps resté fébrile.
DH DE BRAZZA
(Correspondant régional)
Après une décennie de tensions sociopolitiques, l’administration ivoirienne, dans toutes ses composantes, a marqué son grand retour dans toutes les zones ex-Centre, nord et ouest (Cno). À la faveur de la crise militaro-politique de septembre 2002, elle avait cessé d’exister dans lesdites zones, parce qu’occupées par l’ex-rébellion, ou du moins, fonctionnait avec un minimum de services. La crise postélectorale ayant pris fin avec l’arrestation de l’ex-chef de l’Etat, Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, un nouveau gouvernement, celui du président Alassane Ouattara, s’est installé. Ainsi, l’on a assisté à un grand mouvement de redéploiement des différents services de l’administration de Côte d’Ivoire dans les régions du Nord, de l’Ouest et du Centre. La sécurité, de l’éducation, de la santé, de la justice, à celui de l’économie, de l’administration publique et privée, des infrastructures économiques, pour ne citer que ceux-là, tous ces services sont de retour. Au plan sécuritaire, la police, la gendarmerie et les forces républicaines ont été redéployées sur toute l’étendue du territoire national. Aujourd’hui, il n’est pas rare de voir ces agents de forces de l’ordre dans les commissariats, les brigades de police et de gendarmerie, vaquant à leurs nombreuses tâches journalières. D’autres ont investi les routes afin de réguler la circulation et de contrôler les véhicules, traduisant ainsi l’expression d’une sécurisation des biens et des personnes. Cela semble apporter un grand ‘‘ouf’’ de soulagement aux populations des ex-zones Cno, qui durant dix années avaient perdu tout contact avec ces forces régulières. Cette présence des grands commandements de l’armée ivoirienne (commandant de la gendarmerie, de la 3ème région militaire, des sapeurs pompiers, préfet de police, directeurs régionaux des douanes et des eaux et forêts) est regain de confiance pour celles-ci. Les différents corridors sont aujourd’hui animés par les services de police, douane, gendarmerie, eaux et forêts et des forces républicaines. Certes, des difficultés d’ordre matériel et logistique demeurent mais la volonté de sécurisation des populations et de leurs biens est présente, au vu de ce qui a déjà été fait et continue de l’être.
L’administration judiciaire et douanière bien en place
L’administration judiciaire de Bouaké qui ne traitait que des cas de délivrance d’actes de l’état-civil et administratif (certificat de nationalité, jugement supplétif, casier judiciaire…), comme dans d’autres localités de la zone Cno, a, depuis quelques jours, commencé ses premières audiences correctionnelles avec la rétrocession de la maison d’arrêt et de correction, marquant donc l’ouverture de la justice pénale. Toute chose qui contribuera, au dire du procureur de la République près le tribunal de Première instance de Bouaké, Adou Richard Christophe, à mettre fin à ‘‘l’impunité et aux justices privées’’. Au plan administratif, tout est on ne peut plus représenté. La présence du corps préfectoral en témoigne fortement. Les différents préfets et sous-préfets, à l’image de celui de la région du Gbèkè, Aka Konin, ont entrepris un vaste programme de rétrocession des bâtiments des différents services de l’Etat. A ce jour, ce sont les locaux de la douane, de la préfecture de police, de la gendarmerie, du 3ème bataillon, du génie, des sapeurs pompiers militaires, des différents commissariats, de l’Infas, de la station régionale de la radio Bouaké et bien d’autres qui ont été rétrocédés. Il en est de même dans plusieurs autres localités (Korhogo, Ferké, Odienné…) des ex-zones Cno. Par ailleurs, les services publics, notamment, la douane, le Trésor public et les impôts ont repris du travail, avec des résultats plus ou moins encourageants, selon les responsables desdits services. Depuis son arrivée, la douane de Bouaké a fait en moins de trois mois une recette de plus de 3 milliards FCFA. Aussi a-t-elle entrepris de grandes reformes allant dans le sens de rassurer les opérateurs économiques de la région.
Les services de santé redonnent de l’espoir aux populations
En matière de santé, l’on a assisté au retour d’un important personnel composé d’enseignants et d’étudiants de médecine qui, au dire du directeur général du Chu de Bouaké, le professeur Boa Yapo Félix, contribuera au renforcement de l’effectif et de la qualité des prestations. Malgré quelques soucis financiers et matériels, les différents centres de santé de la zone fonctionnent tant bien que mal, la politique de gratuité des soins poursuivant son cours.
L’enseignement au ralenti mais effectif dans le secondaire
Au plan éducatif, en dépit de quelques petits flottements dans le supérieur (université de Bouaké et l’Ures de Korhogo) tout porte à croire que le fonctionnement de l’école est au beau fixe. Cela s’est traduit par le retour des étudiants de l’Infas de Bouaké sur leur site d’antan, malgré le fait que les cours n’ont pas encore débuté. Les lycées et collèges, même confrontés à différents problèmes (insuffisance d’enseignants avec le retrait des volontaires non pris en compte par les Coges), continuent de fonctionner. De l’Ouest (Man, Guiglo, Bangolo…) au Nord (Korhogo, Ferké, Dabakala, Boundiali, Niakara, Ouangolo, Tingrela…) en passant par le Centre (Bouaké, Béoumi, Sakassou, Katiola, Botro, Brobo…), le retour de l’administration scelle le processus de normalisation du pays.
Un nouveau souffle pour l’économie
Ce vaste mouvement de redéploiement a consacré la reprise de la vie économique, notamment, dans les secteurs du commerce, du transport et des infrastructures économiques, de l’agriculture et du tourisme. La présence de ces différentes directions régionales dans les ex-zones Cno en dit long sur cette avancée notable. A cela s’ajoutent les structures bancaires publiques et privées dans ces zones-ci. En l’espace de six mois, l’on pourrait dire que la vie reprend son sens dans les régions Centre, Nord et Ouest, marquant ainsi la pacification du pays. Toutefois, beaucoup reste à faire pour booster véritablement le développement longtemps resté fébrile.
DH DE BRAZZA
(Correspondant régional)