A l'instar de nombreux pays de l'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire a des problèmes d'électricité et d'eau potable. Selon des sources fiables et concordantes, à Abidjan comme à l'intérieur du pays, le non accès à l'eau et à l'électricité dans certaines localités est essentiellement lié à des questions d'infrastructures et de financement.
Une étude réalisée en juillet 2011 en Côte d'Ivoire par un économiste ivoirien et portant sur les actions d'amélioration et réformes nécessaires à apporter au cadre des affaires et de l’investissement, donne des raisons fondamentales des difficultés constatées dans les secteurs de l'eau et de l'électricité. Cette étude effectuée suite à des investigations auprès d'acteurs clés du secteur indique que depuis 1994, le surplus de la production d'électricité était exporté grâce à une interconnexion du réseau électrique national avec ceux des pays de la sous-région (Burkina Faso, Ghana, Mali...). Ainsi, les besoins de la consommation nationale brute d'électricité étaient relativement couverts jusqu'en 2007. Cependant, des alertes avaient été lancées quant à l'accroissement des besoins des populations ivoiriennes et à la nécessité de mettre en place des infrastructures en place en vue d'augmenter la capacité de production du pays. Ce, parce que le pays pourrait connaître un déficit énergétique à partir de 2009. En effet, on enregistre une insuffisance des investissements, au regard d'une forte demande occasionnant la saturation des capacités de production et de transport d'énergie électrique; une offre non sécurisante vu le matériel vieillissant ; une grande dépendance de production en thermique par rapport à l’hydraulique. Sans oublier que l'Autorité nationale de régulation de l'Électricité (Anaré) doit pouvoir vérifier exactement le niveau des coûts de production révélé par les offreurs que sont les opérateurs du secteur électrique. Cela, parce qu'un faible ou mauvais contrôle donne lieu à des prix élevés des infrastructures de raccordement au réseau interconnecté et de l’abonnement ainsi qu'à des installations anarchiques et une fraude élevée notamment dans les quartiers précaires.
Offre en électricité pas appréciée
L'étude souligne que même si la production nette du système électrique interconnecté est de 5 758 GWh en 2009, en hausse de 2,3% par rapport à 2008 (5 627 GWh), de sérieux délestages débutent effectivement en 2009 à cause du sous-équipement et de la sous-production en électricité. A fin décembre 2009, le temps moyen de coupure globale du réseau est de 52 h 21 mn en hausse contre 14 h 23 mn en 2008. L'étude rapporte des informations du Cires (Centre ivoirien de Recherches économiques et sociales) révélant que la contrainte de limite de capacité des ouvrages a contribué à hauteur de 22 h 48 mn de ce temps moyen de coupure en 2009. Et, la situation va en s'aggravant. Les conséquences de la combinaison de la restriction de l'offre d'électricité et de sa faible qualité due aux variations de tension sont les préjudices subis par les opérateurs économiques. « En effet, la qualité est juste moyenne, les coupures très fréquentes et très longues, occasionnant des pertes de l'ordre de 5 % des ventes des entreprises, dont 40% d'entre elles identifient les conditions actuelles d'offre d'électricité comme une contrainte majeure », a signifié l'économiste. Par ailleurs, quoique l'électricité haute tension, utilisée surtout par l'industrie, dont le prix varie entre 36,91 francs Cfa/KWh (aux heures de pointe), et 27,72 francs Cfa (aux heures creuses), soit beaucoup moins chère le KWh d'électricité basse tension, à usage ménager de 81,17 francs Cfa, le prix de l'électricité demeure élevée non seulement pour les populations ivoiriennes mais aussi pour l'ensemble des entreprises ivoiriennes. Tous désapprouvent la qualité de l'offre d'électricité. Lorsqu'on ajoute à cet état, les difficultés d'approvisionnement en eau potable, la situation est intenable.
Manque d'eau potable durable
Selon des informations fiables proches du ministère du Plan et du Développement, la Côte d'Ivoire dispose d'un réseau hydrométrique national performant pour l'évaluation quantitative des eaux de surface. Le volume d'eau globale mobilisable est d'environ 77 milliards de m3/an dont près de 39 milliards de m3 d'eaux de surface et environ 38 milliards de m3 d'eaux souterraines. Malheureusement, le pays rencontre des difficultés pour évaluer les eaux souterraines et les ressources du bassin sédimentaire (nappe d'Abidjan) menacées à long terme par l'urbanisation et les pollutions. Malheureusement encore, le niveau d'approvisionnement en eau potable est insuffisant. En effet, plus de 77% des populations urbaines et plus de 50% des personnes vivant en milieu rural subissent des perturbations sévères. Selon une source proche de la Banque mondiale, cette pénurie d'eau est traduite par un cumul de plus de 28 heures de coupures en moyenne dans certains mois, avec une fréquence de sept (7) interruptions de services d'eau dans le mois. Cette situation de rationnement en eau est évidemment dénoncée par les populations et entreprises en Côte d'Ivoire. Quatre (4) principales causes sont évoquées pour expliquer le déficit. Il s'agit entre autres du défaut de continuité de service d’eau potable dans les grandes villes, prioritairement à Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa, Abengourou et Odienné; l’absence d’études sur la sécurisation de l’alimentation en eau potable des populations de Côte d’Ivoire; la défaillance du dispositif de maintenance des équipements d’alimentation en eau potable du milieu rural ; l’absence de synergie d’actions entre le secteur de l’hydraulique humaine et d’autres secteurs (énergie, urbanisme, mines et environnement). Nous avons appris dans nos recherches que cette dernière cause favoriserait la pollution des nappes et des eaux de surface et peut entraîner des surcoûts de production et de traitement de l’eau brute et le ralentissement de la ré-alimentation des nappes. L'autre conséquence de cette absence de synergie est la destruction des sites de captage et des stations d’observation hydrométriques ainsi que des actions négatives sur la planification des infrastructures d’hydraulique humaine. Aux causes sont adjointes la vétusté et la saturation des installations ainsi que l'insuffisance des ressources financières concourant à la dégradation de la continuité du service.
Au regard de ce qui précède relativement à l'eau potable et à l'électricité, des décisions adéquates sont attendues du gouvernement ivoirien. Pour l'électricité, le développement de nouvelles sources d’énergies (solaires, éoliennes, etc.) ; la maintenance et l’entretien des infrastructures de production (centrales thermiques), de transport et de distribution ; et l'accroissement des investissements sont jugés nécessaires. Le renforcement des capacités et pouvoirs du régulateur afin d’aboutir si possible à une baisse des prix est souhaitée par de nombreux clients. En ce qui concerne l'eau, d’ici 2012, des mesures adéquates sont souhaitées. Il s'agit, entre autres, d'investissements dans de nouveaux forages (nappes inexploitées) pour garantir la disponibilité et aussi veiller à la non pollution des nappes existantes, de réforme institutionnelle traduite par la création d’agences de bassins; d'une assiette de redevance pour optimiser l’exploitation économique de la ressource en eau.
Hermance K-N
Une étude réalisée en juillet 2011 en Côte d'Ivoire par un économiste ivoirien et portant sur les actions d'amélioration et réformes nécessaires à apporter au cadre des affaires et de l’investissement, donne des raisons fondamentales des difficultés constatées dans les secteurs de l'eau et de l'électricité. Cette étude effectuée suite à des investigations auprès d'acteurs clés du secteur indique que depuis 1994, le surplus de la production d'électricité était exporté grâce à une interconnexion du réseau électrique national avec ceux des pays de la sous-région (Burkina Faso, Ghana, Mali...). Ainsi, les besoins de la consommation nationale brute d'électricité étaient relativement couverts jusqu'en 2007. Cependant, des alertes avaient été lancées quant à l'accroissement des besoins des populations ivoiriennes et à la nécessité de mettre en place des infrastructures en place en vue d'augmenter la capacité de production du pays. Ce, parce que le pays pourrait connaître un déficit énergétique à partir de 2009. En effet, on enregistre une insuffisance des investissements, au regard d'une forte demande occasionnant la saturation des capacités de production et de transport d'énergie électrique; une offre non sécurisante vu le matériel vieillissant ; une grande dépendance de production en thermique par rapport à l’hydraulique. Sans oublier que l'Autorité nationale de régulation de l'Électricité (Anaré) doit pouvoir vérifier exactement le niveau des coûts de production révélé par les offreurs que sont les opérateurs du secteur électrique. Cela, parce qu'un faible ou mauvais contrôle donne lieu à des prix élevés des infrastructures de raccordement au réseau interconnecté et de l’abonnement ainsi qu'à des installations anarchiques et une fraude élevée notamment dans les quartiers précaires.
Offre en électricité pas appréciée
L'étude souligne que même si la production nette du système électrique interconnecté est de 5 758 GWh en 2009, en hausse de 2,3% par rapport à 2008 (5 627 GWh), de sérieux délestages débutent effectivement en 2009 à cause du sous-équipement et de la sous-production en électricité. A fin décembre 2009, le temps moyen de coupure globale du réseau est de 52 h 21 mn en hausse contre 14 h 23 mn en 2008. L'étude rapporte des informations du Cires (Centre ivoirien de Recherches économiques et sociales) révélant que la contrainte de limite de capacité des ouvrages a contribué à hauteur de 22 h 48 mn de ce temps moyen de coupure en 2009. Et, la situation va en s'aggravant. Les conséquences de la combinaison de la restriction de l'offre d'électricité et de sa faible qualité due aux variations de tension sont les préjudices subis par les opérateurs économiques. « En effet, la qualité est juste moyenne, les coupures très fréquentes et très longues, occasionnant des pertes de l'ordre de 5 % des ventes des entreprises, dont 40% d'entre elles identifient les conditions actuelles d'offre d'électricité comme une contrainte majeure », a signifié l'économiste. Par ailleurs, quoique l'électricité haute tension, utilisée surtout par l'industrie, dont le prix varie entre 36,91 francs Cfa/KWh (aux heures de pointe), et 27,72 francs Cfa (aux heures creuses), soit beaucoup moins chère le KWh d'électricité basse tension, à usage ménager de 81,17 francs Cfa, le prix de l'électricité demeure élevée non seulement pour les populations ivoiriennes mais aussi pour l'ensemble des entreprises ivoiriennes. Tous désapprouvent la qualité de l'offre d'électricité. Lorsqu'on ajoute à cet état, les difficultés d'approvisionnement en eau potable, la situation est intenable.
Manque d'eau potable durable
Selon des informations fiables proches du ministère du Plan et du Développement, la Côte d'Ivoire dispose d'un réseau hydrométrique national performant pour l'évaluation quantitative des eaux de surface. Le volume d'eau globale mobilisable est d'environ 77 milliards de m3/an dont près de 39 milliards de m3 d'eaux de surface et environ 38 milliards de m3 d'eaux souterraines. Malheureusement, le pays rencontre des difficultés pour évaluer les eaux souterraines et les ressources du bassin sédimentaire (nappe d'Abidjan) menacées à long terme par l'urbanisation et les pollutions. Malheureusement encore, le niveau d'approvisionnement en eau potable est insuffisant. En effet, plus de 77% des populations urbaines et plus de 50% des personnes vivant en milieu rural subissent des perturbations sévères. Selon une source proche de la Banque mondiale, cette pénurie d'eau est traduite par un cumul de plus de 28 heures de coupures en moyenne dans certains mois, avec une fréquence de sept (7) interruptions de services d'eau dans le mois. Cette situation de rationnement en eau est évidemment dénoncée par les populations et entreprises en Côte d'Ivoire. Quatre (4) principales causes sont évoquées pour expliquer le déficit. Il s'agit entre autres du défaut de continuité de service d’eau potable dans les grandes villes, prioritairement à Abidjan, Bouaké, Korhogo, Daloa, Abengourou et Odienné; l’absence d’études sur la sécurisation de l’alimentation en eau potable des populations de Côte d’Ivoire; la défaillance du dispositif de maintenance des équipements d’alimentation en eau potable du milieu rural ; l’absence de synergie d’actions entre le secteur de l’hydraulique humaine et d’autres secteurs (énergie, urbanisme, mines et environnement). Nous avons appris dans nos recherches que cette dernière cause favoriserait la pollution des nappes et des eaux de surface et peut entraîner des surcoûts de production et de traitement de l’eau brute et le ralentissement de la ré-alimentation des nappes. L'autre conséquence de cette absence de synergie est la destruction des sites de captage et des stations d’observation hydrométriques ainsi que des actions négatives sur la planification des infrastructures d’hydraulique humaine. Aux causes sont adjointes la vétusté et la saturation des installations ainsi que l'insuffisance des ressources financières concourant à la dégradation de la continuité du service.
Au regard de ce qui précède relativement à l'eau potable et à l'électricité, des décisions adéquates sont attendues du gouvernement ivoirien. Pour l'électricité, le développement de nouvelles sources d’énergies (solaires, éoliennes, etc.) ; la maintenance et l’entretien des infrastructures de production (centrales thermiques), de transport et de distribution ; et l'accroissement des investissements sont jugés nécessaires. Le renforcement des capacités et pouvoirs du régulateur afin d’aboutir si possible à une baisse des prix est souhaitée par de nombreux clients. En ce qui concerne l'eau, d’ici 2012, des mesures adéquates sont souhaitées. Il s'agit, entre autres, d'investissements dans de nouveaux forages (nappes inexploitées) pour garantir la disponibilité et aussi veiller à la non pollution des nappes existantes, de réforme institutionnelle traduite par la création d’agences de bassins; d'une assiette de redevance pour optimiser l’exploitation économique de la ressource en eau.
Hermance K-N