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Politique Publié le mercredi 11 janvier 2012 | L’intelligent d’Abidjan

Interview / N’Dohi Yapi Raymond (Maire de Koumassi) : ’’En 2000 Apres les législatives du 11 décembre dernier, dans quel état d’esprit travaillez-vous actuellement ?

© L’intelligent d’Abidjan
N’Dohi Raymond maire de Koumassi
Vous permettez comme nous sommes en début d’année que je vous adresse nos vœux et à travers vous les responsables respectifs de votre organe. Je suis habitant de Koumassi et j’ai sollicité le suffrage des populations pour apporter un plus au poids dont je bénéficie toujours dans la conduite des affaires de la commune. Mais pour diverses raisons, les résultats n’ont pas été ce que nous souhaitions. Nous sommes dans un esprit à continuer le travail, à maintenir le même rapport que nous avons avec les populations. Je ne suis nullement ébranlé comme vous pouvez le constater. C’est une étape, ce n’est pas la fin. Je pense que tant que la vie continue, l’espoir est permis.

Qu’est-ce qui n’a pas marché pour que vous perdiez ces élections sur vos propres installations. D’autant plus que votre slogan de campagne était « à Koumassi, c’est N’Dohi, on connaît » ?
Vous savez une élection, ça se joue sur plusieurs plans. Nous nous sommes dit qu’il s’agissait d’une élection de sortie de crise. Nous sommes allés dans un esprit de paix. Nous voudrions des élections apaisées et nous sommes restés dans cette logique. Mais ceux qui ont suivi ces élections, ont vu ce qui s’est passé par la suite. L’irruption des FRCI, l’arrestation de nos superviseurs, les intimidations. Des pistolets qui sortent par ci-par là. Vous savez une élection, c’est un tout. Donc, je ne prends pas cette non- victoire comme un rejet de la population. C’est un ensemble de contours que nous n’avons peut être pas pu gérer. Parce que nous n’avions pas les moyens de les gérer autrement. Quand vous allez à une élection et que vos superviseurs sont arrêtés et transférés à la garde républicaine. Il faut aller chercher les raisons profondes qui animent ceux qui sont derrière ces arrestations.

Etes-vous en train de dire que le scrutin ne s’est pas bien déroulé ?
Les élections ne se sont pas déroulées dans les conditions de sécurisation requise. Je le dis haut et fort. Il y a des candidats qui ont brandi des pistolets contre le cortège d’autres candidats. Je pense que les conditions sécuritaires n’ont pas été requises pour que ces élections revêtent le caractère d’impartialité, de paix, de sécurité propre à garantir une élection selon les règles de l’art.

Pourquoi vous n’avez pas dénoncé cela dès les premières heures?
Nous l’avons dénoncé. Nous avons même écrit à la CEI pendant la campagne. Après la campagne aussi, nous avons saisi la direction de notre parti qui nous a parrainés.

Parlant du RHDP. Croyez-vous en la survie de cette alliance politique ? Quand on sait que vous et le candidat du RDR, vous ne vous êtes pas fait ‘’cadeau’’ ?
Je ne suis pas fondateur du RHDP, je suis militant du PDCI-RDA. Je suis le mot d’ordre de mon parti et il appartient à ceux qui sont les dirigeants du RHDP de parler de cela. Je sais qu’il y a des attitudes discourtoises vis-à-vis de certains membres de notre coalition politique. Mais l’avenir du RHDP, ce n’est pas moi qui le détiens.

Apres les législatives, le candidat Cissé Bancogo continue de faire des sorties pour attaquer votre gestion communale. Comment jugez-vous ce comportement d’un allié du RHDP ?
Ce n’est pas simplement le comportement d’un allié du RHDP parce que moi j’estime que Cissé Bacongo qui vient d’arriver sur le terrain communal est très mal placé pour juger ma gestion. S’il a des gestions à juger, qu’il juge la gestion depuis tout ce temps. Parce que je sais que avant moi, il y a eu quelqu’un qui se trouve être son directeur de campagne (ndlr Adou Assalé) et qui a laissé prés de quatre milliards de dettes. C’est établi et il y a des documents qui le prouvent, qui l’attestent et il y a eu un rapport de passation de charges qui le confirme. Donc qu’il fasse des sorties, ça traduit un peu le trait de caractère de l’homme. Bien avant et après la campagne, on a estimé qu’il devait consacrer son énergie à satisfaire les nombreuses promesses qu’il a faites aux populations. Et qu’il continue dans les violations, je pense que la réponse que nous lui apporterons, se saura dans les prochains jours. J’ai dit que nous étions à une élection de sortie de crise et ce que nous recherchons c’est la cohésion. Maintenant s’il y a des membres du gouvernement d’un parti au pouvoir qui estime qu’eux leur cohésion, c’est d’insulter et calomnier les autres, chacun de nous appréciera et les instances du pays en jugeront. Parce qu’on ne peut pas après une élection s’attaquer impunément à quelqu’un avec qui on n’est en alliance et sans fournir de preuves. O n dit, on n’a dit que ! Pour un professeur de droit, je trouve que c’est quand même léger et c’est vraiment un peu trop bas comme attitude

Dans une interview accordée à un journal de la place, votre adversaire-allié déclarait que vous vous promenez avec un sac d’argent ?
Dans ce cas, moi je dirai que lui, il se promène avec des conteneurs d’argent. Plus qu’en matière de dépenses, il en a fait plus que moi. Il a promis des maisons aux gens durant la campagne. Si moi, je me promène avec des sacs d’argent, c’est que lui, il se promène avec des conteneurs d’argent.

Pensez-vous qu’aux municipales cette alliance peut-être envisagée ?
Moi, je vous ai dit que je suis le mot d’ordre de mon parti, si mon parti décide d’aller en alliance, on ira en alliance. Il ne m’appartient pas de décider.

Le soutien du 1er ajoint au Maire à Cissé Bacongo aurait été selon des indiscrétions, l’un des facteurs de votre échec aux législatives du 11 décembre dernier ?
Je ne classe pas notre échec sur le comportement d’un individu. Cela dit, je pense que le 1er adjoint au maire, est un militant du PDCI. Si en dehors du PDCI, il est établi qu’il a apporté son soutien à un autre candidat, c’est dans sa conscience que cela doit pouvoir se juger. Moi, je suis militant du PDCI-RDA, j’ai conduit une liste du PDCI, j’ai eu le soutien de la plupart des militants du PDCI, le résultat n’a pas été ce qu’on a souhaité. Je m’en tiens à cela. Maintenant si un individu qui se dit PDCI va soutenir le RDR, ça c’est à sa conscience que cela s’adresse.

Votre échec lors des législatives inquiète par rapport aux élections à venir. Pensez-vous que vous avez encore la caution des populations de Koumassi d’autant plus que vous avez perdu dans les quartiers qui vous étaient favorables dont la Cité Houphouët- Boigny, Abri 2000 et autres?
Mon lieu de vote n’est pas constitué que de mes militants. J’habite un quartier, mais je ne suis pas le père de tout le monde dans ce quartier. Ce que je peux vous dire, c’est qu’une élection législative n’est pas une élection municipale. Comparaison n’est pas raison. En 2000, je n’ai pas gagné les législatives, en 2001, j’ai gagné les municipales. Je n’ai pas dit que l a même chose se reproduira mais il ya une différence à faire entre élection municipale et élection législative. Et la population le sait. En plus ce qu’il faut noter, c’est que pour ces élections là, les militants du PDCI ne sont pas sortis. Ce n’est pas qu’à Koumassi mais dans beaucoup d’endroits cela est démontré que les militants du PDCI ne sont pas sortis. Sinon Yamoussoukro n’aurait pas basculé dans la main du RDR. Ce que nous devons faire, c’est ce que nous avons déjà entrepris. Comment faire en sorte que nos militants sortent, nous sommes sûrs de pouvoir renverser la tendance. Maintenant comment nous allons y aller, encore une fois, je le dis ça c’est la direction du parti qui le décidera et nous nous alignerons sur la décision de la direction du parti.

Quel est le bilan que vous pouvez établir concrètement en 10 ans de gestion ?
Mes dix (10 ans) ans de gestion, ça se sent, ça se vit. Vous avez dit que certains quartiers me sont favorables, c’est parce que dans ces quartiers nous y avons travaillé. Nous avons pratiquement modifié la morphologie de ces quartiers. Parlant du quartier Houphouët-Boigny, nous avons fait en sorte qu’à Koumassi, l’esprit de paix règne, qu’il y ait la convivialité et je pense que les élections législatives ne doivent pas constituer le bilan de nos 10 ans de gestion à la tête de cette commune. Vous savez quand un pouvoir arrive, il est de notoriété que la tendance veuille donner une majorité à l’Assemblée nationale. Cela s’est produit quand le FPI est venu au pouvoir, aujourd’hui le RDR est au pouvoir et ça se reproduit. Nous pensons que n’ayant pas gagné le pouvoir, les militants du PDCI ont quelque part été un peu timorés. Chacun a pris conscience aujourd’hui que la municipalité représente un enjeu majeur pour la gestion du quotidien. Je suis certain que les militants sortiront pour que nous puissions renverser la tendance.

Un incendie s’est produit à la cité Houphouët-Boigny (Quartier campement) et nous avons pu voir les députés à la rescousse des populations sinistrées. On ne vous a vu nulle part. Qu’est ce qui explique cela ?
Nous, ce que nous faisons, nous ne le faisons pas sous les caméras de la télévision. Quand l’incendie s’est produit, je n’étais pas là. Et, ce que nous faisons, ce n’est pas sous les projecteurs de la télévision. C’est normal que ceux qui arrivent nouvellement se fassent voir. Sinon, nous avons toujours assisté les populations., je n’ai pas gagné les législatives, quelques mois après, j’ai remporté les municipales’’

Candidat malheureux aux législatives du 11 décembre dernier, le maire de Koumassi, N’Dohi Yapi Raymond explique dans cet entretien, les raisons de sa débâcle. Il dénonce par ailleurs l’attitude de son allié politique.
Réalisée par K.Ange
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