Il serait méprisant d’affirmer que certains pro-Gbagbo n’ont pas de raison de demeurer hors du pays. Tout comme Paul Bohoun Bouabré qui vient de rendre l’âme en exil, d’autres dignitaires de l’ancien régime, qui refusent de regagner leur patrie, ont des appréhensions humainement fondées. Surtout ceux qui, comme l’ex-argentier de Gbagbo, sont visés par des mandats d’arrêts de la justice ivoirienne. Mais une fois de plus, le cours de l’histoire les appelle à réfléchir profondément à la suite à donner à leur aventure. L’exil, on ne le dira jamais assez, n’est pas une vie facile. Ce décès d’un des ex-hommes forts du pouvoir Fpi en est une preuve. La vie, loin des siens, dans la crainte permanente d’un lendemain incertain, et peut-être même dans le dénuement, est de nature à affecter le moral et la santé de tout être humain. Au point de mourir d’un mal qu’il a pu maîtriser durant des années.
En effet, rarement, un sujet souffrant d’une insuffisance rénale diagnostiquée à temps meurt aussi vite de cette pathologie. A travers la Côte d’Ivoire, des milliers d’insuffisants-rénaux loin d’avoir les mêmes moyens que l’ancien ministre d’Etat vivent avec la maladie pendant longtemps, grâce à la dialyse. Bohoun Bouabré traitait sans doute son problème de reins depuis des années. Sans que l’on ne soupçonne son mal. Il aura donc fallu qu’il se retrouve en exil pour que son état de santé se dégrade aussi rapidement. Les autres exilés doivent tirer des leçons de son sort, et suivre l’exemple de leurs camarades déjà rentrés par vagues du Ghana. A chacune de ses sorties, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le leur demande fraternellement. Ceux qui ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire ont une nouvelle occasion de saisir cette main tendue. Même ceux attendus par la justice gagneraient à venir l’affronter courageusement. Au lieu de souffrir et mourir avec leur part de vérité. Loin de la patrie.
Cissé Sindou
En effet, rarement, un sujet souffrant d’une insuffisance rénale diagnostiquée à temps meurt aussi vite de cette pathologie. A travers la Côte d’Ivoire, des milliers d’insuffisants-rénaux loin d’avoir les mêmes moyens que l’ancien ministre d’Etat vivent avec la maladie pendant longtemps, grâce à la dialyse. Bohoun Bouabré traitait sans doute son problème de reins depuis des années. Sans que l’on ne soupçonne son mal. Il aura donc fallu qu’il se retrouve en exil pour que son état de santé se dégrade aussi rapidement. Les autres exilés doivent tirer des leçons de son sort, et suivre l’exemple de leurs camarades déjà rentrés par vagues du Ghana. A chacune de ses sorties, le chef de l’Etat, Alassane Ouattara, le leur demande fraternellement. Ceux qui ne font l’objet d’aucune poursuite judiciaire ont une nouvelle occasion de saisir cette main tendue. Même ceux attendus par la justice gagneraient à venir l’affronter courageusement. Au lieu de souffrir et mourir avec leur part de vérité. Loin de la patrie.
Cissé Sindou