La confection du permis de conduire format «carte de crédit » est devenue un véritable casse-tête pour les usagers qui dénoncent de nombreux dysfonctionnements.
Se faire établir un permis de conduire est devenu périlleux. Les locaux de la Starten aux Deux-Plateaux ne désemplissent plus et la situation s’aggrave chaque jour un peu plus. C’est le constat, ce mercredi 11 janvier, lorsque notre équipe de reportage arrive sur les lieux à 11 heures. Des longues files d’attente sont formées à l’entrée de cette structure. Chaleur, fatigue, bousculade, corruption et colère sont au rendez-vous. A telle enseigne que les candidats au permis, format «carte de crédit», peuvent passer plusieurs heures dans cette position sans être satisfaits. Las d’attendre, certains ont formé de petits groupes sur les pelouses environnantes. Pour avoir accès aux locaux de la Starten, des usagers sont arrivés sur les lieux à 4 heures du matin.
Corruption et colère
Que de frustrations ! C’est le cas de Samy Nignan, jardinier. Cela fait près de 6 mois qu’il court en vain derrière ce document. «Cela fait pratiquement 6 mois que je défile ici et rien n’est encore fait. Le travail est très lent. On nous dit souvent que les machines sont en panne et pourtant, c’est le seul lieu de délivrance de permis. Venir ici très tôt le matin (4h du matin) ne résout pas forcément votre problème», s’offusque-t-il.
Et d’ajouter que 2.000 Fcfa remis à un intermédiaire ne lui ont pas permis d’entrer en possession de son permis. Mais, le cas de son petit-frère, Moïse Nignan est plus critique. Puisqu’il attend son permis depuis environ un an. Incroyable ! «Mon petit-frère vient souvent faire le rang à 5 h du matin, mais cela fait bientôt 12 mois, et jusque-là son permis ne lui est pas délivré. Ce n’est pas normal», raconte-t-il. Les usagers n’en finissent pas avec les récriminations contre le trio opérateurs (Biomédical, Interflex et Starten) impliqués dans le processus de fabrication et de délivrance du permis de conduire. Hermann Zorobi, évangéliste, venu pour le renouvellement de son permis, est dans tous ses états. «J’ai commencé les démarches depuis le 28 novembre 2011 et mon rendez-vous pour le retrait était prévu le 28 décembre. Mais vous voyez bien que nous sommes en janvier. C’est inacceptable», s’emporte-t-il.
D’ailleurs, ce dernier qui réside à Yopougon, dit ne plus être en mesure d’assurer, chaque jour, le transport aller-retour. «Je ne peux pas continuer à me déplacer pour rien. Nous pensons que l’Etat doit mettre de l’ordre ici», souligne M. Zorobi. Pour Nouh Soro, étudiant, ce dysfonctionnement constaté est dû à une complicité entre les différents opérateurs. «On a l’impression que les démarcheurs ou autres intermédiaires sont à la solde de certains agents chargés d’établir les permis. Ils encouragent la corruption et exigent un montant de 15.000 Fcfa aux usagers pour accélérer leurs dossiers», accuse-t-il visiblement remonté. Parce qu’il a passé plus de 4 heures dans les rangs et s’apprêtait à regagner son domicile à Yopougon.
Le ministère de tutelle qui reconnaît ces nombreux dysfonctionnements, tente de donner des explications. Selon Eugène Ano Kouadio, chargé de communication à la Société nationale de transports terrestres (Sonatt, maître d’ouvrage du projet), les raisons de ces engorgements monstrueux se situent à plusieurs niveaux. Pour lui, c’est un phénomène qui n’est pas nouveau. «Le délai avait été fixé au 31 décembre 2011. C’est pourquoi nous avons constaté un afflux massif des usagers vers les locaux de la Starten. Malgré une prolongation, la situation demeure difficile parce que de nombreux dossiers étaient en attente », réagit-il. A l’en croire, à cause de la crise postélectorale, le site de Sebroko a été totalement saccagé et il ne restait plus que celui des Deux-Plateaux. Toute chose qui a accentué les difficultés.
Pour lui, l’une des priorités de la Sonatt est de répondre aux besoins des usagers. C’est pourquoi, elle a procédé, depuis lundi, à l’ouverture d’un site provisoire dans les locaux de l’Office de la sécurité routière (Oser) à Vridi. «Nous avons ouvert, lundi dernier, un site provisoire dans les locaux de l’Oser pour accélérer les choses. L’innovation majeure, c’est que les permis seront délivrés dans un intervalle de 72 heures au maximum», rassure M. Ano.
F.S (stagiaire)
Se faire établir un permis de conduire est devenu périlleux. Les locaux de la Starten aux Deux-Plateaux ne désemplissent plus et la situation s’aggrave chaque jour un peu plus. C’est le constat, ce mercredi 11 janvier, lorsque notre équipe de reportage arrive sur les lieux à 11 heures. Des longues files d’attente sont formées à l’entrée de cette structure. Chaleur, fatigue, bousculade, corruption et colère sont au rendez-vous. A telle enseigne que les candidats au permis, format «carte de crédit», peuvent passer plusieurs heures dans cette position sans être satisfaits. Las d’attendre, certains ont formé de petits groupes sur les pelouses environnantes. Pour avoir accès aux locaux de la Starten, des usagers sont arrivés sur les lieux à 4 heures du matin.
Corruption et colère
Que de frustrations ! C’est le cas de Samy Nignan, jardinier. Cela fait près de 6 mois qu’il court en vain derrière ce document. «Cela fait pratiquement 6 mois que je défile ici et rien n’est encore fait. Le travail est très lent. On nous dit souvent que les machines sont en panne et pourtant, c’est le seul lieu de délivrance de permis. Venir ici très tôt le matin (4h du matin) ne résout pas forcément votre problème», s’offusque-t-il.
Et d’ajouter que 2.000 Fcfa remis à un intermédiaire ne lui ont pas permis d’entrer en possession de son permis. Mais, le cas de son petit-frère, Moïse Nignan est plus critique. Puisqu’il attend son permis depuis environ un an. Incroyable ! «Mon petit-frère vient souvent faire le rang à 5 h du matin, mais cela fait bientôt 12 mois, et jusque-là son permis ne lui est pas délivré. Ce n’est pas normal», raconte-t-il. Les usagers n’en finissent pas avec les récriminations contre le trio opérateurs (Biomédical, Interflex et Starten) impliqués dans le processus de fabrication et de délivrance du permis de conduire. Hermann Zorobi, évangéliste, venu pour le renouvellement de son permis, est dans tous ses états. «J’ai commencé les démarches depuis le 28 novembre 2011 et mon rendez-vous pour le retrait était prévu le 28 décembre. Mais vous voyez bien que nous sommes en janvier. C’est inacceptable», s’emporte-t-il.
D’ailleurs, ce dernier qui réside à Yopougon, dit ne plus être en mesure d’assurer, chaque jour, le transport aller-retour. «Je ne peux pas continuer à me déplacer pour rien. Nous pensons que l’Etat doit mettre de l’ordre ici», souligne M. Zorobi. Pour Nouh Soro, étudiant, ce dysfonctionnement constaté est dû à une complicité entre les différents opérateurs. «On a l’impression que les démarcheurs ou autres intermédiaires sont à la solde de certains agents chargés d’établir les permis. Ils encouragent la corruption et exigent un montant de 15.000 Fcfa aux usagers pour accélérer leurs dossiers», accuse-t-il visiblement remonté. Parce qu’il a passé plus de 4 heures dans les rangs et s’apprêtait à regagner son domicile à Yopougon.
Le ministère de tutelle qui reconnaît ces nombreux dysfonctionnements, tente de donner des explications. Selon Eugène Ano Kouadio, chargé de communication à la Société nationale de transports terrestres (Sonatt, maître d’ouvrage du projet), les raisons de ces engorgements monstrueux se situent à plusieurs niveaux. Pour lui, c’est un phénomène qui n’est pas nouveau. «Le délai avait été fixé au 31 décembre 2011. C’est pourquoi nous avons constaté un afflux massif des usagers vers les locaux de la Starten. Malgré une prolongation, la situation demeure difficile parce que de nombreux dossiers étaient en attente », réagit-il. A l’en croire, à cause de la crise postélectorale, le site de Sebroko a été totalement saccagé et il ne restait plus que celui des Deux-Plateaux. Toute chose qui a accentué les difficultés.
Pour lui, l’une des priorités de la Sonatt est de répondre aux besoins des usagers. C’est pourquoi, elle a procédé, depuis lundi, à l’ouverture d’un site provisoire dans les locaux de l’Office de la sécurité routière (Oser) à Vridi. «Nous avons ouvert, lundi dernier, un site provisoire dans les locaux de l’Oser pour accélérer les choses. L’innovation majeure, c’est que les permis seront délivrés dans un intervalle de 72 heures au maximum», rassure M. Ano.
F.S (stagiaire)
