Les organisations de la société civile ivoirienne, la Conférence épiscopale, le Forum des confessions religieuses, le Conseil supérieur des Imams (COSIM), les maires et élus locaux regroupés au sein de l’UVICOCI, les leaders traditionnels ivoiriens, à travers le Forum des Rois et le Conseil supérieur des Rois et chefs traditionnels et des partis politiques (PDCI, RDR, UDPCI, UDCY) ont présenté leurs vœux pour 2012 au chef de l’Etat, dans l’après-midi du jeudi 12 janvier 2012. Les porte-parole de ces délégations, Mgr Alexis Touabli Youlo, évêque du diocèse d’Agboville, par ailleurs président de la Conférence épiscopale et le Cheick Al Aïma Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des Imams (COSIM), ont exprimé les attentes des populations, en cette nouvelle année. Le ton a été donné par Mgr Alexis Touabli qui, dans son adresse, a présenté 2012 comme «une année qui porte en elle les joies et les espoirs, les inquiétudes et les angoisses des filles et des fils de la Côte d’Ivoire. Au-delà de la simple convenance en pareille circonstance, vos frères du Forum des confessions religieuses viennent vous exprimer leur espérance et leur optimisme quant à l’avenir de la Côte d’Ivoire qui a pris résolument et avec détermination le chemin de la réconciliation et de la paix (…) Au plan politique, nous sommes heureux de constater que les choses se décantent progressivement. Il faut cependant souligner que la crise qui a secoué notre pays a été éprouvante pour tous et à tous les niveaux. Les séquelles ne sont pas encore complètement cicatrisées. Au plan économique, nous apprécions à sa juste valeur la relance économique amorcée. Il faut cependant reconnaître que la pauvreté demeure une réalité. Au plan social, il y a encore beaucoup à faire pour retrouver la cohésion et l’harmonie sociale. Mais là aussi, nous gardons espoir et nous saluons la création et l’avènement de la Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation. La recherche de la paix incombe à nous tous, chacun à son niveau et selon la grâce qu’il a reçue. Cependant, la responsabilité première vous incombe en tant que premier Magistrat de notre pays. A ce titre, c’est à vous qu’il revient en premier lieu de faire en sorte que 2012 soit pour le peuple ivoirien l’année de la vérité, de la réconciliation et de la paix, une paix basée sur la justice, car sans la justice, il n’y a pas de paix véritable», a suggéré l’évêque du Diocèse d’Agboville. Mgr Alexis Touabli a été rejoint par l’Imam Boikary Fofana, qui d’entrée, a remercié le chef de l’Etat pour ses efforts en vue de la normalisation de la vie en Côte d’Ivoire, au sortir de la crise postélectorale, mais également pour la sollicitude en faveur de la communauté musulmane. «Cependant, l’organisation du Pèlerinage à la Mecque demeure un souci pour la communauté musulmane», a-t-il relevé. «Au plan de la sécurité des biens et des personnes, vous avez pris de grandes décisions dans le sens de la normalisation de la situation dont les effets sont perceptibles aujourd’hui. La sécurité des biens et des personnes est maintenant une réalité en Côte d’Ivoire. Le chemin est encore long, mais beaucoup a été fait en si peu de temps», a constaté le Cheick Boikary avant d’insister sur la cherté de la vie et l’application effective des mesures arrêtées pour lutter contre le chômage des jeunes. «En ce début d’année 2012, nous prions Allah afin que toutes les politiques mises en place par chacun des compartiments ministériels de votre gouvernement, en matière de l’emploi des jeunes, puissent se traduire rapidement dans les faits, afin de faire sortir notre jeunesse de l’oisiveté pour en faire une jeunesse responsable qui participe au développement de notre beau pays. Ce sera certainement un autre moyen de lutter non seulement contre la pauvreté, mais également contre la délinquance juvénile, source d’insécurité pour notre société», a plaidé le président du COSIM. «Au moment où nous entamons cette nouvelle année 2012, il nous paraît opportun de revenir sur les conditions de vie de nos populations. La vie est chère en Côte d’Ivoire et nous savons compter sur votre engagement pour apporter une amélioration sensible aux conditions de vie des ménages qui en ont grandement besoin», a souhaité le Guide religieux. La réconciliation, selon le Cheik Boika ry Fofana, passe par la négociation qui, à l’en croire, est un art. «Négocier est un art dont les règles relèvent tout à la fois de la souplesse et de la rigueur (…) Cela implique donc une capacité d’adaptation particulière autour des valeurs d’attention, d’humilité et de patience, dispositions utiles pour aller à la réconciliation et à l’union des cœurs en Côte d’Ivoire, gage d’une paix durable fondée sur les valeurs de pardon mutuel, de tolérance et de justice vraie», a-t-il dit. En réponse à tous ces mots, le président Alassane Ouattara a remercié ses hôtes pour leurs «précieux» conseils, prières et bénédictions, durant la crise postélectorale. Alassane Ouattara a tenu à partager avec eux, les défis majeurs à relever pour 2012. «2011 a été une année difficile pour chacun et chacune de nous. Elle a aussi été une année charnière qui a vu l’avènement de la démocratie dans notre pays. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui en paix et au travail. Grâce à leur attachement aux valeurs de paix, de dialogue et de fraternité, nos compatriotes ne ménagent aucun effort pour se rassembler et se réconcilier. L’année 2012 est donc une année d’espoir puisque nous sommes résolument engagés sur la voie de la réconciliation et de la reconstruction (…) Je voudrais réitérer ma volonté de bâtir une Côte d’Ivoire stable, démocratique et créatrice d’emplois et de richesses (…)Nous comptons tout mettre en œuvre pour ouvrir des perspectives meilleures à tous les Ivoiriens, en particulier à la jeunesse, qui représente aujourd’hui plus des deux tiers de notre population», a indiqué le président de la République.
Olivier Dion
Olivier Dion