C'est effectif. Depuis leur installation par le premier ministre Soro Guillaume au mois de Juillet et Août dernier, les gendarmes, policiers et douaniers ont totalement repris le service à Man, Touba et Odienné. Ceux ci ont intégré les différents commissariats de police et brigades de gendarmerie. Ils sont également visibles dans les différents corridors où ils procèdent aux contrôles d'identité et de pièces de véhicules. "Comme vous le constater, nous sommes à la tâche depuis octobre dernier. Nous recevons les plaintes de la population, nous établissons les attestations d'identité et autres", nous a confié un agent de police au premier arrondissement de Man. A l'en croire, tous les policiers sont à leur poste. "Seulement nous manquons d'équipements", s'empresse t il d'ajouter.
L'embargo imposé à la Côte d'Ivoire sous le régime précédent n'étant pas levé, l'état ne peut procéder au rééquipement des forces de l'ordre en ce moment. Tout l'équipement d'ordinaire affecté à l'armée et aux FDS a été remis aux milices et mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo. De ce fait, ce sont des gendarmes et policiers en patrouille qu'il nous est donné de voir dans ces villes. Cependant les populations ont vécu pendant plus de dix ans sans de vrais policiers et gendarmes. Elles ont en conséquence acquis des habitudes de non droit. Les gendarmes et policiers nouvellement affectés en sont donc conscients. "C'est pourquoi nous sensibilisons beaucoup", nous a confié un sous officier de gendarmerie. Pour ce gendarme les forces de l'ordre sont bel bien présents dans la vie des populations."Nous faisons des patrouilles. Pendant les fêtes de fin d'année, nous avons participé à l'opération araignée comme nous l'a demandé notre hiérarchie", a-t-il fait savoir. Du côté de la douane, même son de cloche. Selon un douanier plusieurs rencontres de sensibilisations ont eu lieu notamment avec les commerçants de ces villes.
Le retour à la normale dans toutes ces villes est perceptible partout dans l'administration. Plusieurs fonctionnaires qui avaient fuient à la faveur de la crise post électorale sont à présent de retour. Les différents appels du gouvernement à la reprise ont été entendus par ces derniers qui ont progressivement rejoint leurs postes de travail. En plus des agents de l'état nouvellement affectés. Cependant tous ces fonctionnaires nouvellement arrivés ont de plus en plus du mal à se trouver un toit. La crise continue de faire ses effets. Car de nombreuses habitations sont délabrées et envahies par la broussaille. En outre de nombreux propriétaires de maisons ont profité de l'arrivée massive de ceux ci pour augmenter les loyers des maisons. Celles de trois ou quatre pièces qui d'ordinaire n'excédaient pas 30 000 f, la location mensuelle, sont aujourd'hui à 50 000f. Parfois, plus.
Ils (les fonctionnaires et forces de l'ordre nouvellement arrivé) devront à présent gagner la confiance des populations. Car ils arrivent après plusieurs années de crise et de méfiance. Et des cas de suspicions de la part de populations parmi eux ne manquent pas. Certains parmi les agents de l'état sont accusés de propos déplacés de la part des populations. Parmi les forces de l'ordre aussi, quelques agents se montrent parfois indélicats. Même s'il faut reconnaître que d'autres- heureusement les plus nombreux- font leur boulot avec conscience. Et même beaucoup de sympathie. Leur ennemi redoutable reste cependant la rumeur.
Rahoul Sainfort (Correspondant )
L'embargo imposé à la Côte d'Ivoire sous le régime précédent n'étant pas levé, l'état ne peut procéder au rééquipement des forces de l'ordre en ce moment. Tout l'équipement d'ordinaire affecté à l'armée et aux FDS a été remis aux milices et mercenaires à la solde de Laurent Gbagbo. De ce fait, ce sont des gendarmes et policiers en patrouille qu'il nous est donné de voir dans ces villes. Cependant les populations ont vécu pendant plus de dix ans sans de vrais policiers et gendarmes. Elles ont en conséquence acquis des habitudes de non droit. Les gendarmes et policiers nouvellement affectés en sont donc conscients. "C'est pourquoi nous sensibilisons beaucoup", nous a confié un sous officier de gendarmerie. Pour ce gendarme les forces de l'ordre sont bel bien présents dans la vie des populations."Nous faisons des patrouilles. Pendant les fêtes de fin d'année, nous avons participé à l'opération araignée comme nous l'a demandé notre hiérarchie", a-t-il fait savoir. Du côté de la douane, même son de cloche. Selon un douanier plusieurs rencontres de sensibilisations ont eu lieu notamment avec les commerçants de ces villes.
Le retour à la normale dans toutes ces villes est perceptible partout dans l'administration. Plusieurs fonctionnaires qui avaient fuient à la faveur de la crise post électorale sont à présent de retour. Les différents appels du gouvernement à la reprise ont été entendus par ces derniers qui ont progressivement rejoint leurs postes de travail. En plus des agents de l'état nouvellement affectés. Cependant tous ces fonctionnaires nouvellement arrivés ont de plus en plus du mal à se trouver un toit. La crise continue de faire ses effets. Car de nombreuses habitations sont délabrées et envahies par la broussaille. En outre de nombreux propriétaires de maisons ont profité de l'arrivée massive de ceux ci pour augmenter les loyers des maisons. Celles de trois ou quatre pièces qui d'ordinaire n'excédaient pas 30 000 f, la location mensuelle, sont aujourd'hui à 50 000f. Parfois, plus.
Ils (les fonctionnaires et forces de l'ordre nouvellement arrivé) devront à présent gagner la confiance des populations. Car ils arrivent après plusieurs années de crise et de méfiance. Et des cas de suspicions de la part de populations parmi eux ne manquent pas. Certains parmi les agents de l'état sont accusés de propos déplacés de la part des populations. Parmi les forces de l'ordre aussi, quelques agents se montrent parfois indélicats. Même s'il faut reconnaître que d'autres- heureusement les plus nombreux- font leur boulot avec conscience. Et même beaucoup de sympathie. Leur ennemi redoutable reste cependant la rumeur.
Rahoul Sainfort (Correspondant )