Les jeunes pêcheurs d’Ayamé veulent avoir la priorité sur les activités de pêche dans le lac d’Ayamé au détriment des pêcheurs maliens bozos. L’expression de ce sentiment n’a pas plu au ministre des Ressources animales et halieutiques, Adjoumani Kouassi Kobénan, qui n’a pas pu contenir sa colère, vendredi dernier, à l’Hôtel de Ville d’Ayamé, lors d’une séance de travail, dans un cafouillage monstre, avec ces jeunes, pour tenter de résoudre un conflit qui les oppose aux bozos. Les jeunes étaient si intransigeants que leurs aînés ont dû improviser une cérémonie pour présenter des excuses, le lendemain samedi 14 janvier, à Maféré, au ministre Adjoumani.
Au cours de cette cérémonie qui a réuni la chefferie, la coopérative de pêcheurs et les populations, le ministre des Ressources animales et halieutiques a proposé aux bozos de faire désormais des demandes de licences avant d’exercer l’activité de pêche. C’est l’envahissement du lac d’Ayamé par les pêcheurs bozos qui est à l’origine du conflit qui les oppose aux pêcheurs locaux. Le ministre a reconnu que le retour des bozos sur le lac sans autorisation et sans règlement du différend à l’origine de leur expulsion en 1998 d’Ayamé serait préjudiciable.
Le maire d’Ayamé, Blaise Louis Aka, n’a pas dit le contraire puisqu’il a avoué ne pas connaître le nombre de bozos exerçant dans le lac. «Même si les gens doivent pêcher, ils doivent respecter les us et coutumes. Les bozos arrivent au débarcadère, ils sont accueillis par leurs compatriotes, et le lendemain ils s’adonnent à l’activité de pêche», a-t-il déploré. Et d’ajouter : «L’autorité traditionnelle est bafouée par les arrivants, le problème devient un problème de la CEDEAO. Je dis aux jeunes de laisser l’Etat mettre les textes en application pour régler le conflit».
Le secrétaire général de la Coopérative des pêcheurs d’Ayamé (COPA), Richard Kolia, a, pour sa part, relevé que le souci des jeunes, c’est que la priorité leur soit accordée dans l’activité de pêche. Il a dit ne pas comprendre pourquoi la mairie d’Ayamé n’a pas été en mesure de légaliser le procès-verbal de l’élection du président de la coopérative qui a été déposé le 21 octobre dernier, auprès des services compétents. Pour lui, c’est dans l’attente de la délivrance de ce document que les bozos se sont mis à pêcher, provoquant le conflit qui s’est déclenché, le 7 janvier dernier. «Le chef du village a même interpellé les bozos quant à l’activité de pêche, en vain », a-t-il rappelé. Richard Kolia s’est étonné que les autorités ne reconnaissent pas la coopérative, alors que, selon les chiffres communiqués, elle a produit en 2008, 2009 et 2010, respectivement, 57197 kilogrammes 143360 kg et 147280 kg de poissons. Les jeunes, a-t-il révélé, avaient prévu d’organiser une manifestation si la mairie ne légalisait pas leur procès- verbal, qui leur ouvrir la voie pour obtenir les documents légaux relatifs à leur coopérative.
Le ministre Adjomani Kouassi, avant de faire des propositions pour résoudre le conflit, a fait l’état des lieux qui se résume en deux points. A savoir, l’inorganisation et les pratiques illégales de pêche. «Il faut reconnaître que l’Etat a des difficultés pour faire appliquer la réglementation», a-t-il avoué. Il a aussi rappelé les décisions qu’il a prises pour réguler l’activité de pêche dans la localité. «Des efforts sont actuellement faits pour équiper l’administration, notamment avec la mise en place des moyens adéquats de surveillance du lac. Cependant, le système de surveillance ne sera efficace qu’avec des moyens conséquents de patrouille (des hors-bords) permettant d’arraisonner les contrevenants» a-t-il indiqué. Il a félicité les pêcheurs allogènes qui contribuent à l’autosuffisance alimentaire en protéines animales d’origine halieutiques. «Les questions essentielles se situent au niveau du contrôle effectif des activités d’exploitation. Tous les pêcheurs du lac et autres plans d’eau intérieurs doivent être recensés et autorisés en fonction des possibilités de pêche de chaque plan d’eau», a-t-il argumenté. Le permis de pêche, la campagne de sensibilisation sur la réglementation des maillages et des méthodes de pêche autorisées, la déclaration des captures, la mise en place d’un comité de médiation et de gestion des conflits, le suivi des stratégies retenues, l’amélioration de la cohésion sociale sont les propositions du ministre Adjoumani Kouassi.
Lorsqu’il faisait connaître ses décisions, les jeunes avaient manifesté leur mécontentement. Ce qui a provoqué un cafouillage et la suspension de la cérémonie pendant environ une heure. La notabilité et les autorités politiques administratives se sont concertées. Il a fallu l’intervention de Nanan Bossan Angbaye Thomas, chef de chaise à Ayamé, pour ramener les jeunes sous les bâches. Les jeunes qui manifestaient leur mécontentement se sont aussi rendus au domicile du maire d’Ayamé. Car ils estiment que le maire soutient les bozos.
Des décisions sont prises mais il faut les appliquer dans leur intégralité en vue de ramener la paix dans la localité. Le ministre Adjomani a promis de soutenir les jeunes pêcheurs ivoiriens.
Gomon Edmond envoyé spécial
Au cours de cette cérémonie qui a réuni la chefferie, la coopérative de pêcheurs et les populations, le ministre des Ressources animales et halieutiques a proposé aux bozos de faire désormais des demandes de licences avant d’exercer l’activité de pêche. C’est l’envahissement du lac d’Ayamé par les pêcheurs bozos qui est à l’origine du conflit qui les oppose aux pêcheurs locaux. Le ministre a reconnu que le retour des bozos sur le lac sans autorisation et sans règlement du différend à l’origine de leur expulsion en 1998 d’Ayamé serait préjudiciable.
Le maire d’Ayamé, Blaise Louis Aka, n’a pas dit le contraire puisqu’il a avoué ne pas connaître le nombre de bozos exerçant dans le lac. «Même si les gens doivent pêcher, ils doivent respecter les us et coutumes. Les bozos arrivent au débarcadère, ils sont accueillis par leurs compatriotes, et le lendemain ils s’adonnent à l’activité de pêche», a-t-il déploré. Et d’ajouter : «L’autorité traditionnelle est bafouée par les arrivants, le problème devient un problème de la CEDEAO. Je dis aux jeunes de laisser l’Etat mettre les textes en application pour régler le conflit».
Le secrétaire général de la Coopérative des pêcheurs d’Ayamé (COPA), Richard Kolia, a, pour sa part, relevé que le souci des jeunes, c’est que la priorité leur soit accordée dans l’activité de pêche. Il a dit ne pas comprendre pourquoi la mairie d’Ayamé n’a pas été en mesure de légaliser le procès-verbal de l’élection du président de la coopérative qui a été déposé le 21 octobre dernier, auprès des services compétents. Pour lui, c’est dans l’attente de la délivrance de ce document que les bozos se sont mis à pêcher, provoquant le conflit qui s’est déclenché, le 7 janvier dernier. «Le chef du village a même interpellé les bozos quant à l’activité de pêche, en vain », a-t-il rappelé. Richard Kolia s’est étonné que les autorités ne reconnaissent pas la coopérative, alors que, selon les chiffres communiqués, elle a produit en 2008, 2009 et 2010, respectivement, 57197 kilogrammes 143360 kg et 147280 kg de poissons. Les jeunes, a-t-il révélé, avaient prévu d’organiser une manifestation si la mairie ne légalisait pas leur procès- verbal, qui leur ouvrir la voie pour obtenir les documents légaux relatifs à leur coopérative.
Le ministre Adjomani Kouassi, avant de faire des propositions pour résoudre le conflit, a fait l’état des lieux qui se résume en deux points. A savoir, l’inorganisation et les pratiques illégales de pêche. «Il faut reconnaître que l’Etat a des difficultés pour faire appliquer la réglementation», a-t-il avoué. Il a aussi rappelé les décisions qu’il a prises pour réguler l’activité de pêche dans la localité. «Des efforts sont actuellement faits pour équiper l’administration, notamment avec la mise en place des moyens adéquats de surveillance du lac. Cependant, le système de surveillance ne sera efficace qu’avec des moyens conséquents de patrouille (des hors-bords) permettant d’arraisonner les contrevenants» a-t-il indiqué. Il a félicité les pêcheurs allogènes qui contribuent à l’autosuffisance alimentaire en protéines animales d’origine halieutiques. «Les questions essentielles se situent au niveau du contrôle effectif des activités d’exploitation. Tous les pêcheurs du lac et autres plans d’eau intérieurs doivent être recensés et autorisés en fonction des possibilités de pêche de chaque plan d’eau», a-t-il argumenté. Le permis de pêche, la campagne de sensibilisation sur la réglementation des maillages et des méthodes de pêche autorisées, la déclaration des captures, la mise en place d’un comité de médiation et de gestion des conflits, le suivi des stratégies retenues, l’amélioration de la cohésion sociale sont les propositions du ministre Adjoumani Kouassi.
Lorsqu’il faisait connaître ses décisions, les jeunes avaient manifesté leur mécontentement. Ce qui a provoqué un cafouillage et la suspension de la cérémonie pendant environ une heure. La notabilité et les autorités politiques administratives se sont concertées. Il a fallu l’intervention de Nanan Bossan Angbaye Thomas, chef de chaise à Ayamé, pour ramener les jeunes sous les bâches. Les jeunes qui manifestaient leur mécontentement se sont aussi rendus au domicile du maire d’Ayamé. Car ils estiment que le maire soutient les bozos.
Des décisions sont prises mais il faut les appliquer dans leur intégralité en vue de ramener la paix dans la localité. Le ministre Adjomani a promis de soutenir les jeunes pêcheurs ivoiriens.
Gomon Edmond envoyé spécial