Vive tension hier à Adjamé : Le maire Youssouf Sylla attaqué, sa voiture cabossée

Le maire de la commune d’Adjamé, Youssouf Sylla a passé des moments difficiles hier. Convoqué d’urgence à la direction de la décentration suite à un bras de fer avec son 5 è adjoint Fané Abou, son véhicule de commandement a été pris pour cible par les partisans de son adversaire. Les vitres de la voiture ont été brisées. Heureusement que le chauffeur du maire a trouvé les moyens pour mettre la vie de son patron hors de danger. Mais comment en est-on arrivé à cette situation tendue entre le premier magistrat et une partie de ses administrés? Tôt le matin, expliquent des sources, les portes d’accès à la mairie et les bureaux ont été fermés par le 5 è adjoint au maire pour réclamer la démission du maire qu’il accuse de vol et de détournement de fonds. Les agents venus au travail ont fait l’amer constat. Et la police municipale a été actionnée par le maire à l’effet d’ouvrir de force les portes. C’est en ce moment qu’une vive altercation éclate entre Abou Fané et Asta Savané agent de mairie, selon les témoignages. L’adjoint au maire aurait porté main à la dame. A notre arrivée sur les lieux, c’était la course poursuite dans la cour de la mairie. La bagarre entre les partisans du maire et ceux de son adversaire s’est généralisée. Les éléments du 3 è arrondissement sont intervenus pour calmer les esprits. Mais ce n’était que partie remise. Car quelques instants après, parents et enfants de la femme violentée débarquent et s’en prennent violemment à Abou Fané. Cette fois, c’est la gendarmerie qui est sollicitée et arrive à exfiltrer l’adjoint au maire des locaux de la mairie. Les choses s’empirent. Les partisans des deux camps prennent position. La police et la gendarmerie s’interposent entre les deux camps pour éviter le pire. Mais le camp Abou Fané déterminé à en découdre, pénètre dans la cour et paralyse tout. Pendant ce temps, le maire est convoqué manu-militari à la direction de la décentralisation. Interrogé, le secrétaire général de la mairie, Fofana Lassina a donné sa version des faits. «Ce matin (NDLR hier) très tôt le 5 è adjoint au maire a fait fermer la mairie. Une équipe d’inspection du ministère de l’Intérieur a mené une enquête ici. A la suite de l’enquête, il nous a été demandé de prendre un certain nombre de mesures, notamment la dissolution du service contrôle, qui incite les contribuables au payement des taxes. Nous avons pris un arrêté signé par le maire, comme demandé par la tutelle pour mettre en exécution la recommandation du ministre de l’Intérieur. Mais contre toute entente, l’adjoint au maire a écrit un courrier s’opposant à la mise en route de la mesure. On a eu une réunion de la municipalité. On a décidé de faire l’Etat des lieux de la gestion passée au lieu de statuer sur d’autres budgets. On a projeté une date et il a été demandé au maire Abou Fané de surseoir à son mot d’ordre de fermeture de la mairie qu’il avait lancé. Chose qu’il n’a pas respecté vu les évènements de ce matin», a-t-il expliqué. Après quoi, nous avons tenté de donner la parole au 5 è adjoint au maire. Cependant, les éléments de la sécurité du maire s’y opposent fermement menaçant même de nous «mettre à sang» (selon leur propre expression) si nous insistons. Nous sommes séquestré. Notre dictaphone a été confisqué pendant un long moment avant de nous être restitué. Pourquoi les services du maire ont agi de la sorte? Que veulent-ils cacher aux populations?
Lacina Ouattara