Hussen Swesi est le chargé d’Affaires de l’Ambassade de la Libye en Côte d’Ivoire. Il exerce cette fonction depuis deux mois. Dans cette interview qu’il nous a accordée à Abidjan, la première depuis qu’il occupe ce poste, il nous parle de son pays après le départ de Mouammar Kadhafi du pouvoir. Il nous situe également sur les rapports entre le Conseil national de transition (Cnt), présidé par Moustafa Abdel Jalil et la République de Côte d’Ivoire.
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Après l’arrivée du Conseil national de la transition au pouvoir en Libye, quelle est la situation de votre pays ?
Hussen Swesi : La Libye se porte très bien. Sur le plan économique, la Libye a repris sa production pétrolière. Nous avons atteint les 70% de la production précédente, c’est-à-dire, sous le régime de Kadhafi. D’ici trois mois, ce pays va retrouver ses pleines capacités de production. S’agissant de la sécurité, je voudrais rassurer qu’elle se renforce. En effet, il y a deux mois de cela, j’étais en Libye, j’ai pu constater ce progrès. Je suis sûr que les prochains jour,s elle va s’améliorer. Je voudrais ajouter, par ailleurs, que 42 ans avant, la Libye n’avait pas de texte régissant la citoyenneté, la nation libyenne. Mais aujourd’hui, le Cnt s’attèle à mettre une constitution en place et enclenché les différents outils de la démocratie.
S’agissant de la promotion de la démocratie, à quand la présidentielle ?
H.S : Il faut savoir que ce n’est pas le Cnt qui demande la démocratie en Libye. C’est le peuple qui l’exige. Le Cnt travaille à la promotion du peuple libyen. Le Cnt est là pour une période déterminée qui n’excède pas 10 mois et pendant ce temps, il doit mettre en place la constitution, qui va nous déterminer le programme électoral. Ensuite, nous auront un calendrier qui va nous permettre d’avoir la liberté d’expression.
Quelles sont les actions menées pour la réconciliation entre les pro-Kadhafi et ceux du pouvoir en place ?
H.S : La réconciliation nationale est la priorité du président actuel du Cnt et de son Premier ministre. Son programme est similaire à celui de la Côte d’Ivoire. Il faut la réconciliation avant tout. Mais elle doit se faire dans le cadre de la justice avant de mettre tout programme en œuvre. Ceux qui ont volé les deniers publics doivent répondre de leurs actes. Une justice pour les victimes. Toutefois, je voudrais souligner qu’elle est déjà en marche. Le mois passé dans le sud de Tripoli, il y avait un conflit entre deux tribus. C’est le Premier ministre lui-même en personne qui est intervenu. Nous n’abandonnons pas ceux qui ne sont pas avec le pouvoir. Le président du Cnt et le Premier ministre dirigent eux eux-mêmes ce programme de réconciliation nationale. Ils le font avec l’appui des autorités religieuses et des chefs de tribu. Je tiens à dire que ces derniers jouent un rôle important dans le processus de réconciliation.
Quel sort est réservé au fils de Kadhafi, Saïf al-Islam dans ce processus de réconciliation?
H.S : A ma connaissance, la Cour pénale internationale a demandé qu’on juge le fils de Kadhafi. Le procureur Ocampo est allé à Tripoli, il avait donné son accord. En cas de début du procès de Saïf al-islam en Libye, nous ne le feront pas à l’insu des organisations des Droits de l’Homme. Il y aura une justice équitable. Ses droits ne seront pas bafoués.
Quels sont les rapports entre le Cnt et la Côte d’Ivoire ?
H.S : Je voudrais remercier le Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Alassane Ouattara d’avoir reconnu très vite le gouvernement du Cnt en Libye. Je sais que le Président ivoirien a connu des moments difficiles suite à la crise post-électorale, mais sa reconnaissance a été d’un grand apport pour les autorités libyennes. Les relations sont excellentes entre le Cnt et les autorités ivoiriennes. Il y a quelques semaines de cela, une avons reçu une note spéciale à la Côte d’Ivoire, des Affaires étrangères libyennes. Cette note dit que tous les documents, engagements, contrats et autres, signés entre la Côte d’Ivoire et la Libye sont valables. La Libye va respecter ses engagements. La Libye ne va guère interrompre sa coopération en quelque domaine que ce soit avec la Côte d’Ivoire. Les relations continuent. Dans le cadre des autres projets, les sociétés libyennes en Côte d’Ivoire telles que Bsic, Grenn, Oil Libya…la Libye va poursuivre sa coopération avec la Côte d’Ivoire. Nous comptons les renforcer d’ailleurs. Je tiens à vous dire qu’il y a en ce moment de nombreux investisseurs qui se bousculent aux portes de la Côte d’Ivoire pour venir y investir. Des investisseurs Libyens sont en route pour Abidjan. Pour ma part, je tiens à rassurer que nous sommes prêts a accueillir les investisseurs, les hommes d’affaires ivoiriens. Qu’ils viennent visiter la Libye et y investir. Que les ivoiriens viennent en Libye et ils verront.
Que devient, aujourd’hui, la compagnie Afriquiyah Airways ?
H.S : Actuellement, Afriquiyah dessert certains pays tels que la Jordanie, la Tunisie. La ligne sera bientôt renforcée. Je tiens à dire que nous avons également Libya Airlines, Air Libya. Pour le moment, ce qui nous préoccupe, c’est l’aspect sécuritaire. Nous mettons le maximum pour renforcer la sécurité. Au niveau politique, renforcer la démocratie avant d’aborder certains sujets tels que les compagnies aériennes.
Justement à ce niveau, quelle est la méthode d’approche du désarmement des ex-combattants ?
H.S : Le Cnt sensibilise, par le truchement des médias, à l’apaisement à la paix sociale. Le Cnt demande aux ex-combattants de venir déposer les armes qu’ils détiennent. Mais, les armes lourdes ont toutes été récupères. Nous mettons tout en œuvre pour récupérer ce qui reste comme armes légères.
Quel est votre souhait ?
H.S : Je tiens à demandé au peuple frère ivoirien de se pardonner mutuellement. Le pardon entre les différentes communautés religieuses, ethniques. La Côte d’Ivoire est en train de redevenir telle qu’elle était avant. Nous appelions ce pays à l’époque ‘’Petit Paris d’Afrique’’. Je souhaite que la Côte d’Ivoire redevienne ce ‘’Petit Paris d’Afrique’’. Je profite de cette occasion pour inviter les autorités ivoiriennes, c’est un grand souhait, que la Côte d’Ivoire nous envoie une délégation officielle à visiter la Libye de telle sorte qu’elle soit le premier en Afrique à visiter notre pays après sa libération totale. Je souhaite que la première délégation officielle vienne de la Côte d’Ivoire. A l’endroit des Libyens dans le monde, je leur demande de travailler dans le bon sens de donner une bonne image de marque de leur pays. Je leur demande également de se pardonner. Que ceux qui se disaient pro-Kadhafi ou Pro-Cnt se donnent la main comme cela se passe en Côte d’Ivoire et qu’ils se pardonnent mutuellement. Qu’ils se considèrent comme des frères. Au monde entier, je tiens à dire que la Libye va redevenir comme il était, et avec un plus. Il y aura une démocratie totale et elle est ouverte au monde entier.
Réalisée par K.A.Parfait
kaparfait@yahoo.fr
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Après l’arrivée du Conseil national de la transition au pouvoir en Libye, quelle est la situation de votre pays ?
Hussen Swesi : La Libye se porte très bien. Sur le plan économique, la Libye a repris sa production pétrolière. Nous avons atteint les 70% de la production précédente, c’est-à-dire, sous le régime de Kadhafi. D’ici trois mois, ce pays va retrouver ses pleines capacités de production. S’agissant de la sécurité, je voudrais rassurer qu’elle se renforce. En effet, il y a deux mois de cela, j’étais en Libye, j’ai pu constater ce progrès. Je suis sûr que les prochains jour,s elle va s’améliorer. Je voudrais ajouter, par ailleurs, que 42 ans avant, la Libye n’avait pas de texte régissant la citoyenneté, la nation libyenne. Mais aujourd’hui, le Cnt s’attèle à mettre une constitution en place et enclenché les différents outils de la démocratie.
S’agissant de la promotion de la démocratie, à quand la présidentielle ?
H.S : Il faut savoir que ce n’est pas le Cnt qui demande la démocratie en Libye. C’est le peuple qui l’exige. Le Cnt travaille à la promotion du peuple libyen. Le Cnt est là pour une période déterminée qui n’excède pas 10 mois et pendant ce temps, il doit mettre en place la constitution, qui va nous déterminer le programme électoral. Ensuite, nous auront un calendrier qui va nous permettre d’avoir la liberté d’expression.
Quelles sont les actions menées pour la réconciliation entre les pro-Kadhafi et ceux du pouvoir en place ?
H.S : La réconciliation nationale est la priorité du président actuel du Cnt et de son Premier ministre. Son programme est similaire à celui de la Côte d’Ivoire. Il faut la réconciliation avant tout. Mais elle doit se faire dans le cadre de la justice avant de mettre tout programme en œuvre. Ceux qui ont volé les deniers publics doivent répondre de leurs actes. Une justice pour les victimes. Toutefois, je voudrais souligner qu’elle est déjà en marche. Le mois passé dans le sud de Tripoli, il y avait un conflit entre deux tribus. C’est le Premier ministre lui-même en personne qui est intervenu. Nous n’abandonnons pas ceux qui ne sont pas avec le pouvoir. Le président du Cnt et le Premier ministre dirigent eux eux-mêmes ce programme de réconciliation nationale. Ils le font avec l’appui des autorités religieuses et des chefs de tribu. Je tiens à dire que ces derniers jouent un rôle important dans le processus de réconciliation.
Quel sort est réservé au fils de Kadhafi, Saïf al-Islam dans ce processus de réconciliation?
H.S : A ma connaissance, la Cour pénale internationale a demandé qu’on juge le fils de Kadhafi. Le procureur Ocampo est allé à Tripoli, il avait donné son accord. En cas de début du procès de Saïf al-islam en Libye, nous ne le feront pas à l’insu des organisations des Droits de l’Homme. Il y aura une justice équitable. Ses droits ne seront pas bafoués.
Quels sont les rapports entre le Cnt et la Côte d’Ivoire ?
H.S : Je voudrais remercier le Président de la République de Côte d’Ivoire Son Excellence Alassane Ouattara d’avoir reconnu très vite le gouvernement du Cnt en Libye. Je sais que le Président ivoirien a connu des moments difficiles suite à la crise post-électorale, mais sa reconnaissance a été d’un grand apport pour les autorités libyennes. Les relations sont excellentes entre le Cnt et les autorités ivoiriennes. Il y a quelques semaines de cela, une avons reçu une note spéciale à la Côte d’Ivoire, des Affaires étrangères libyennes. Cette note dit que tous les documents, engagements, contrats et autres, signés entre la Côte d’Ivoire et la Libye sont valables. La Libye va respecter ses engagements. La Libye ne va guère interrompre sa coopération en quelque domaine que ce soit avec la Côte d’Ivoire. Les relations continuent. Dans le cadre des autres projets, les sociétés libyennes en Côte d’Ivoire telles que Bsic, Grenn, Oil Libya…la Libye va poursuivre sa coopération avec la Côte d’Ivoire. Nous comptons les renforcer d’ailleurs. Je tiens à vous dire qu’il y a en ce moment de nombreux investisseurs qui se bousculent aux portes de la Côte d’Ivoire pour venir y investir. Des investisseurs Libyens sont en route pour Abidjan. Pour ma part, je tiens à rassurer que nous sommes prêts a accueillir les investisseurs, les hommes d’affaires ivoiriens. Qu’ils viennent visiter la Libye et y investir. Que les ivoiriens viennent en Libye et ils verront.
Que devient, aujourd’hui, la compagnie Afriquiyah Airways ?
H.S : Actuellement, Afriquiyah dessert certains pays tels que la Jordanie, la Tunisie. La ligne sera bientôt renforcée. Je tiens à dire que nous avons également Libya Airlines, Air Libya. Pour le moment, ce qui nous préoccupe, c’est l’aspect sécuritaire. Nous mettons le maximum pour renforcer la sécurité. Au niveau politique, renforcer la démocratie avant d’aborder certains sujets tels que les compagnies aériennes.
Justement à ce niveau, quelle est la méthode d’approche du désarmement des ex-combattants ?
H.S : Le Cnt sensibilise, par le truchement des médias, à l’apaisement à la paix sociale. Le Cnt demande aux ex-combattants de venir déposer les armes qu’ils détiennent. Mais, les armes lourdes ont toutes été récupères. Nous mettons tout en œuvre pour récupérer ce qui reste comme armes légères.
Quel est votre souhait ?
H.S : Je tiens à demandé au peuple frère ivoirien de se pardonner mutuellement. Le pardon entre les différentes communautés religieuses, ethniques. La Côte d’Ivoire est en train de redevenir telle qu’elle était avant. Nous appelions ce pays à l’époque ‘’Petit Paris d’Afrique’’. Je souhaite que la Côte d’Ivoire redevienne ce ‘’Petit Paris d’Afrique’’. Je profite de cette occasion pour inviter les autorités ivoiriennes, c’est un grand souhait, que la Côte d’Ivoire nous envoie une délégation officielle à visiter la Libye de telle sorte qu’elle soit le premier en Afrique à visiter notre pays après sa libération totale. Je souhaite que la première délégation officielle vienne de la Côte d’Ivoire. A l’endroit des Libyens dans le monde, je leur demande de travailler dans le bon sens de donner une bonne image de marque de leur pays. Je leur demande également de se pardonner. Que ceux qui se disaient pro-Kadhafi ou Pro-Cnt se donnent la main comme cela se passe en Côte d’Ivoire et qu’ils se pardonnent mutuellement. Qu’ils se considèrent comme des frères. Au monde entier, je tiens à dire que la Libye va redevenir comme il était, et avec un plus. Il y aura une démocratie totale et elle est ouverte au monde entier.
Réalisée par K.A.Parfait
kaparfait@yahoo.fr