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Politique Publié le samedi 21 janvier 2012 | Le Temps

Meeting du Fpi à la place Ficgayo : Des militants mobilisés et déterminés

© Le Temps
Meeting des pro-Gbagbo pour la libération de l`ex-président
Le meeting du Front populaire ivoirien, prévu pour ce matin à la place Ficgayo à Yopougon, est bel et bien maintenu. Les militants de La majorité présidentielle et les démocrates qui disent non aux dérives dictatoriales du pouvoir se donnent donc rendez-vous ce matin, pour dénoncer l’arbitraire. Ils n’ont pas cédé aux menaces et aux intimidations du régime en place, qui nous a donné, le mercredi 18 janvier 2012, lors de la présentation officielle du livre de Charles Blé Goudé intitulé : «Côte d’Ivoire : Traquenard électoral», une idée de la dimension de la peur qui continue de le hanter face à l’opposition.

En effet, alors que la cérémonie avait été autorisée en toute connaissance de cause par les autorités compétentes, que ne fut la surprise des organisateurs de voir descendre une escouade d’hommes en arme qui ont reçu l’ordre express de saisir tout le lot de livres qu’ils trouveraient sur les lieux. Ce qu’ils ont fait. Evidemment, le pouvoir comptait sur « l’effet dissuasif » de cet autre acte de répression barbare pour amener peut-être la direction du Fpi à renoncer à la rencontre de ce matin. Comme à l’accoutumée, ce sont les «risques de troubles à l’ordre public» qui sont mis au-devant du stratagème, pour justifier l’utilisation de la force armée contre l’opposition.

Malgré les intimidations
A Koumassi, ce sont des ex-rebelles en civil, infiltrés, qui ont battu à sang et grièvement blessé les militants du Fpi, alors qu’aucun n’incident n’avait été signalé lors de la manifestation pacifique du samedi 08 octobre 2011. A la place Cp1, le samedi 15 octobre 2011, le pouvoir a fait réprimer le meeting du Fpi.

Sous le prétexte qu’il « ne pouvait pas assurer la sécurité des manifestants » à ce meeting qui a été pourtant légalement organisée. Alors que la police et les forces de l’Onuci censées « consolider la sécurité et la paix en Côte d’Ivoire » s’étaient déployées sur les lieux. Dans le même temps, le même jour et à la même heure, le Rdr organisait aussi un meeting de soutien à « Ado Solutions », dans la même commune de Yopougon, à la place Ficgayo. Ce meeting-concert d’éloges bruyantes à Ouattara a, lui, été soigneusement encadré par la police qui a reçu l’ordre de veiller attentivement sur les militants du Rdr. Alors qu’à quelques pas de là, les hommes en armes du pouvoir passaient sauvagement à tabac les militants du Fpi à une manifestation pacifique.

Deux poids, deux mesures
Mais, malgré la répression, le meeting est un succès avant la lettre. Les jeunes et les femmes, sortis massivement, avaient déjà envahi les lieux, très tôt le matin. C’est cette mobilisation, qui allait en s’amplifiant au fur et à mesure que les militants arrivaient des dix communes d’Abidjan et même de l’intérieur, qui a été, selon nos sources, à la base de la décision du ministère l’Intérieur de faire disperser le précédent meeting du Fpi à la place Cp1 de Yopougon. On a donc trouvé le subterfuge du souci de «l’ordre public» pour réprimer la manifestation de l’opposition, pendant qu’on faisait encadrer et sécuriser le meeting que le Rdr tenait, juste à côté. Or, la direction du Fpi a toujours rassuré le pouvoir quant au caractère pacifique de ses manifestations.

Mais, mettons cette panique injustifiée du ministère de l’Intérieur sur le compte de la fébrilité du régime impopulaire de Ouattara<. Et prenons les choses du bon côté pour rappeler ce qui suit, au risque d’ennuyer ceux qui ne veulent pas entendre la vérité. Le ministère de l’Intérieur a autorisé, le samedi 15 octobre 2011, à la place Ficgayo, un meeting de soutien à «Ado Solutions». Ce meeting a été encadré et sécurisé par la police et par les forces de l’Onuci. Aujourd’hui samedi 21 janvier, le Fpi tient un meeting à cette même place Ficgayo, à un moment où le ministre Ahmed Bakayoko lui-même rassure en substance que : «la situation sécuritaire s’est amélioré en Côte d’Ivoire». Logiquement, la question de la «sécurisation» de la manifestation ne devrait plus être un souci parce que «les choses vont mieux».

Le ministre de l’Intérieur, qui a ainsi une «expérience» de la sécurisation d’un meeting à la place Ficgayo, devrait donc pouvoir faire plus aisément son travail. C`est-à-dire veiller sur la sécurité de tous les Ivoiriens, sans exception. Et non de façon sélective sur les militants du Rdr et les partisans du pouvoir. Le ministre Ahmed Bakayoko doit donc pouvoir faire sécuriser le meeting du Fpi ce samedi 21 janvier 2012, à la place Ficgayo, comme il a si remarquablement fait sécuriser le meeting du Rdr le samedi 15 octobre 2011, à cette même place Ficgayo. Les Droits et les libertés étant les mêmes pour tous les citoyens ivoiriens, pour toutes les associations et les groupements politiques. Le ministre de l’Intérieur est donc face à l’histoire.

K. Kouassi Maurice
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