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Politique Publié le samedi 21 janvier 2012 | Le Temps

La fièvre monte à Yopougon : «L’avenir de la Côte d’Ivoire, c’est le Fpi»

© Le Temps Par DR
Activités des partis politiques : Le FPI organise son 1er meeting après la crise post-électorale.
Dimanche 04 septembre 2011 - Place Inch`allah (Koumassi) : A l`initiative du député Jules Yao Yao, le FPI (Front Populaire Ivoirien) organise son premier meeting.
Place Ficgayo de Yopougon, un soir de jeudi 19 janvier 2012. L’espace bien vaste, sert de terrain de foot à plusieurs jeunes de la commune. En tout cas, il y a beaucoup de monde. Dans la foulée, un couple de passage entame une causerie bien à propos. «Voila la Place Ficgayo. C’est ici que la Fpi tient son meeting du samedi prochain», lance l’homme à la femme qui sûrement, découvre pour la première fois cet espace, répond avec quelques inquiétudes. «Ah bon, c’est ici ! Mais tu penses qu’il aura beaucoup d’homme à ce meeting», demande-t-elle à son compagnon. «Tu doutes de quoi ! On parle de Yopougon. Après ce qu’on a vécu, nous avons un défi à relever», explique le jeune homme à sa compagne qui se laisse quelquefois habiter par le doute. Effectivement comme il le dit, la plus grande commune de Côte d’Ivoire a un défi à relever dans cette situation de crise politique. Car il est su de tout le monde que cette cité a payé un lourd tribut dans le conflit post électoral que la Côte d’Ivoire a connu avec ses milliers de morts et de déplacés ou d’exilés. «Nous avons un devoir de responsabilité vis-à-vis du peuple ivoirien.

Yopougon doit montrer qu’elle reste Yopougon, bastion des mouvements démocratiques. C’est pourquoi nous serons à ce meeting de ce samedi quoi qu’il arrive», précise F.D. un jeune patriotique bien connu dans les milieux politiques de la cité. Zokou Wilson. entrepreneur de son état ne dit pas autre chose. Il attendait impatiemment ce samedi. «Si nous restons dans notre coin chacun, on nous tuera et il n’y aura rien. Nous avons donc le devoir de nous lever pour dire non à tout ce qui se passe. C’est incroyable ce qu’on voit. De plus en plus, le pouvoir montre aux Ivoiriens qu’il n’est pas là pour les Ivoiriens. Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir», lâche-t-il dans un maquis dans le secteur de Yop Sidéci. «Le temps de la peur est passé. On ne peut pas vivre constamment dans la terreur», ajoute-t-il totalement confiant. «Monsieur le journaliste, écrivez que le samedi, on sera à la Place Ficgayo pour dire à Gbagbo que quel que soit ce qui va lui arriver, nous serons toujours avec lui. Nous, on ne le trahira jamais», conclut notre jeune entrepreneur en bâtiment.

Et il n’est pas le seul à vivre dans la fièvre de ce meeting qui fait déjà trembler le pouvoir. Au point que la presse du Rhdp bascule dans la panique. Certaines publications à la solde du pouvoir ne sont pas gênées de prêcher le faux, pour justifier une annulation du meeting par le pouvoir. Car malgré les apparences, il y a la peur de Gbagbo. Alors que la Fpi qui organise ce meeting a été suffisamment clair, en parlant de cet évènement qui s’annonce grand, vu l’engouement qu’il suscite. Le pouvoir veut bien procéder par intimidation pour venir à bout des patriotes. Car ce samedi est un moment de vérité. «Il y a eu plusieurs meeting du Fpi qui ont été annulés sans raison par le pouvoir. On ne peu pas comprendre que le pouvoir puisse faire venir des jeunes badauds pour casser tout, ou faire venir ses Frci pour empêcher la tenue d’une manifestation qu’il a pourtant autorisée.

Dans quel pays sommes-nous ? Et à quel jeu joue ce pouvoir ?», font remarquer des jeunes patriotes. «Nous ne pouvons pas, poursuit-il, rester là et assister sans rien faire, pendant qu’on nous empêche de parler. Ce qui s’est passé au Baron est un signal. Le pouvoir est passé par des hommes liges pour annuler une cérémonie qu’il a pourtant autorisée. Durant combien temps nous allons demeurer dans cette situation ?» Dans le secteur de Selmer, le meeting de ce samedi est au cœur de certaines causeries et discussions. Etant donné que la Place Ficgayo est juste à quelques encablures. «Le samedi, on fait la fête à Gbagbo à la Place Ficgayo. J’espère que vous serez là. Nous allons faire mentir Choi. Nous allons lui montrer que l’avenir de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique c’est le Fpi.», fait remarquer un jeune cadre qui habite le quartier. Il était depuis longtemps dans la perspective de ce rendez-vous historique.

«Ce sera sans manquer ma copine». Lance une jeune fille à sa copine. «Est-ce que c’est toi qui vas nous demander ça?», répond de ce fait l’autre. Du côté de Toit-rouge, c’est presque la même chanson. C’est vrai que le secteur a douloureusement subi les hommes de Ouattara, mais les patriotes sont déterminés à relever le défi de la mobilisation. «Toit-rouge a toujours répondu à l’appelle de la Côte d’Ivoire. Chaque fois que le pays nous appelle, nous avons été là. Le samedi, je vous promets qu’on sera encore là», confie la main sur le cœur, un jeune. «Nous avons beaucoup de camarades qui ont pris le chemin de l’exil, parce que leur sécurité est menacée. D’autres ont carrément été tués par les Frci parce qu’ils sont des partisans de Gbagbo. Mais ça ne nous fait pas peur. Nos maillots sont déjà prêts. Nous avons apprêter nos tenues à l’effigie de Gbagbo. Nous allons les porter le samedi», annonce fièrement K Konan enseignant dans un grand lycée abidjanais. Et il n’est pas le seul à attendre ce rendez-vous. Un peu plus loin, du moins sur la route, K.J un jeune chauffeur de taxi communal appelé woro-woro affiche sans peur son patriotisme.

Il joue alors à fond dans sa voiture, «Y a rien en face», le titre patriotique du groupe Les Galliets. «Que celui qui n’est pas d’accord n’emprunte pas mon taxi, c’est tout. Si c’est pour ça qu’on veut appeler les Frci pour me tuer, je suis prêt. Gbagbo nous a parlé, mais on ne l’a pas écouté. Voila qu’aujourd’hui, il n’a pas encore fait un an qu’on le regrette. Même nos amis du Rhdp regrettent Gbagbo, mais aucun n’aura le courage de le dire… Le samedi, on va montrer au Rhdp que nous ne sommes pas morts. Personne ne peut tuer le Fpi et le mouvement Patriotique. C’est un esprit que Gbagbo a mis en chaque Ivoirien». Comme on le voit, ce samedi, la Place Ficgayo pourrait donc refuser du monde. Il s’agit quand même de la Côte d’Ivoire. Et de Gbagbo, l’homme qui même en prison continu de faire peur à la mafia occidentale qui attaque le pays.

Guehi Brence
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