Malabo et Bata (Guinée Equatoriale), Libreville et Franceville (Gabon) vont focaliser, à compter de cet après-midi, l’attention des sportifs du monde. Car la grand’messe du football africain à savoir la 28ème Can, démarre incessamment. Au nombre des candidats à la succession des Pharaons d’Egypte, 16 pays dont 3 favoris : le Ghana, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. Pour notre pays, l’intérêt de l’épreuve dépasse l’enjeu sportif. C’est qu’au terme d’une crise politique infernale et aigue de près de dix ans ayant connu son épilogue en avril 2011, la Can du Gabon et de la Guinée Equatoriale, apparait comme la panacée pour recoudre le tissu social ivoirien en lambeaux. Plus que de représentants de l’emblème tricolore (orange-blanc-vert), le capitaine Didier Drogba et ses camarades deviennent donc ciment, levier, baromètre ou fer de lance d’une Côte d’Ivoire à la recherche de son unité à travers sentiers et chantiers de sa reconstruction et de sa réconciliation. Dès lors, la Can 2012 devient difficile pour les pachydermes ivoiriens au regard de l’implication du président Ouattara, de la mobilisation du gouvernement, des attentes des Ivoiriens et de la forte pression induite. Mais comme à l’impossible, nul n’est tenu, les Eléphants supportent leur statut de favoris et d’ambassadeurs légitimes de leur pays. Il ne leur reste plus qu’à disputer la compétition avec abnégation, rage de vaincre et une sacrée dose de chance pour probablement triompher le 11 février prochain. Pour le sacre, ils en ont le profil. L’effectif définitif est un équilibre de valeurs et d’expérience. De nouveaux jeunes sont présents: Ya Konan, Max Gradel, Coulibaly Kafoumba. Des anciens peu médiatisés : Chico, Lolo Igor, Angoua Brou, Bamba Souleymane et autres. Sans oublier les ténors issus de bons clubs européens dont les têtes de file : Drogba et Yaya. A en croire les spécialistes, les Eléphants font peur sur papier. Reste à traduire cette cote dans les matches à l’effet de produire des résultats probants. L’attaque conduite par Didier Drogba et ses lieutenants Gervinho et Doumbia Seydou porte l’espoir de tout un peuple en quête de bonheur. Le milieu ne manque pas d’arguments. Ce secteur sera articulé autour de Touré Yaya, élu récemment meilleur joueur africain et qui se trouvait à son meilleur niveau à Manchester City avant de rejoindre ses coéquipiers. Il bénéficiera de l’abattage de Tioté Cheick, crédité également d’une belle saison en Angleterre. La défense composée de Boka, Eboué, Kolo et Zokora peut tenir bon devant n’importe quelle division offensive adverse si ses éléments jouent appliqués et rugueux. Les Eléphants sont moins nantis dans le but. Cependant ses locataires Copa Barry, Yeboah Daniel et Gnahouan Gérard peuvent réussir des prouesses. Quelques flottements n’empêchent pas les Eléphants d’avoir le profil du vainqueur. Il suffit simplement que les onze sur le terrain se montrent conquérants. Pour ce faire, le coach Zahoui François devra faire les meilleurs choix, gérer leur mental, et envisager chaque match avec sa spécificité.
dieusmonde tadé
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