Ça y est ! Le ballon roule sur les stades gabonais et équato-guinéens. C'est la grande fête du football africain et tous les yeux sont tournés vers l'Afrique. On va oublier un temps soit peu les guerres, la famine, les déplacés, la misère, les manquements graves aux droits de l'homme pour se concentrer sur le petit cuir qui fera courir 16 nations à la recherche d'une consécration. Cette CAN, comme les précédentes, n'échappera pas certainement à son lot de surprises et autres imprévus. Des favoris vont décevoir tout comme des tocards vont entrer en ordre. Les outsiders tiendront, bon en mal en, leur rôle. Mais le tout dans une ambiance africaine qui n'a rien véritablement de chaleureux. L'accueil dans les deux pays hôtes est des plus froids. Aucune chaleur comme on en a l'habitude avec les festivités en Afrique noire. La fièvre de l'amusement, de la solidarité et du partage tarde à monter. Dans certains quartiers de Malabo, Bata, Franceville ou encore à Libreville on sait à peine qu'un événement continental, devenu mondial, se déroule sous les pieds. Ce qui devrait être la célébration de l'unité africaine est loin d'être lancé sur les bons rails. Surtout que les immigrés africains, qui résident au Gabon et en Guinée Equatoriale, vivent avec la peur d'un rapatriement. Une opération « coup de poing » de plusieurs jours avait permis aux forces de sécurité gabonaises de mettre le grappin sur plus de 300 « sans papiers » africains. Ces derniers seront libérés, selon certaines sources, sous l'injonction du numéro 1 gabonais. Mais le mal était déjà fait. Les étrangers de Libreville, Franceville, Bata et Malabo se cachent. Ils n'iront pas, pour la grande majorité dans les travées des stades pour donner de la voix pour soutenir leur équipe. Ils resteront terrés chez eux pour ne se contenter que de la télévision. A moins que les autorités politiques leur donnent de véritables gages. En attendant, sur le terrain, les choses sérieuses ont commencé. Et les surprises attendues se sont invitées dans cette CAN dès le premier coup de sifflet. Le premier fait notable est venu du Nzalang de la Guinée Equatoriale. Sous la poussée de son public les Guinéens se sont transcendés pour arracher de la plus belle des manières la victoire face à la Libye (1-0). Mais, l'autre événement de cette première journée fut plus retentissent. Le Sénégal, super favori selon certains analystes, est tombé de haut face à la modeste mais athlétique formation zambienne. Hervé Renard a encore joué un tour à un grand du continent. Ces deux demies surprises (car sur le terrain les victoires sont méritées) ramène à une seule et vraie vérité. Celle de savoir « qu'à cœur vaillant il n'y a rien d'impossible ». Tout le monde doit s'en inspirer.
Koné Lassiné
Koné Lassiné