Le pire, il faut le dire, a été évité de justesse à Sikensi, plus précisément à Katadji. Vendredi dernier, le calme qui était revenu après les évènements du 26 décembre dernier, a été mis à rude épreuve. Des jeunes autochtones de ce village s’en sont pris dans la nuit du vendredi à samedi, à un allogène burkinabé du nom de Sanfo Boukary. Si ce dernier a eu la vie sauve, ainsi que sa famille, sa maison quant à elle, a subi les affres de la colère des jeunes du village qui y ont mis le feu. Conséquence : la maison et son contenu sont partis en fumée. Ce jour-là, en effet, à la veille de l’enterrement de l’un des leurs, mort lors des évènements du 26 décembre dernier, les jeunes érigent des barrages pour filtrer les entrées et sorties du village. Tout se passe bien, jusqu’à ce que pour une raison encore inconnue, un groupe de jeunes surexcités fasse mouvement vers le domicile de Sanfo Boukary. Ils y mettent le feu. Un acte que les allogènes s’expliquent difficilement, surtout qu’avec le rituel fait il y a quelques jours pour conjurer le mauvais sort, la paix était revenue. «Nous avons payé un lourd tribut à ces évènements. Nous appelons au calme et au retour définitif de la paix», explique Pierre Frederick Bazongon, président de l’Amicale des Burkinabés de l’extérieur pour le développement (ABEB). Du côté des autorités municipales et préfectorales, l’on parle plutôt «d’un acte isolé qui n’aurait rien à avoir avec les affrontements qui ont fait plusieurs morts et d’importants dégâts». Certes, mais l’acte posé pourrait porter un coup au processus de paix à Sikensi.
TL
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