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Sport Publié le jeudi 26 janvier 2012 | Le Nouveau Réveil

CAN 2012 : Koné Lassina dit Pereira (actuel entraîneur de Panthère Fc de Malabo) : « Avec le Burkina, les Eléphants doivent abandonner le jeu-spectacle pour marquer des buts »

© Le Nouveau Réveil Par DR
Football: CAN 2012 / Côte d`ivoire 1 - 0 Soudan
CAN 2012: Côte d`ivoire - Soudan, Guinee Equatorial (Malabo)
Le coach Koné Lassina dit Pereira est bien connu du milieu sportif pour avoir entrainé des clubs ivoiriens, notamment l’Africa sports d’Abidjan, la Soa, le Sewé de San Pedro. Il a aussi été l’ex-entraineur de plusieurs équipes africaines, par exemple, le Stade malien. Aujourd’hui, il est l’entraineur de Panthère Fc de Malabo. Dans cette interview, il parle de la Can et des chances des Eléphants de Côte d’Ivoire.
Pereira, comment êtes-vous arrivé à Malabo après avoir fait de nombreux pays africains dont la Côte d’Ivoire ?
Tout est parti de notre match contre Renacimento en 2006 quand j’étais à l’Africa sports d’Abidjan. Après le match, j’ai été approché. Malheureusement, j’étais sous contrat avec l’Africa sports. J’ai donc laissé partir certains Ivoiriens comme Koné Tiassé, Koutouan, Toto Bi Hervé et bien d’autres. J’ai gardé le contact avec la Guinée équatoriale. Ensuite, je suis allé au Burkina pour L’Aspa Yeninga. Durant mon séjour là-bas, j’ai été encore approché. Au moment où je devais venir ici, le Sahel du Niger est venu avec mon transport pour me rendre au Niger pour la Coupe Caf. Mais, j’ai opté pour Malabo sur invitataion d’Obiang Rusland, président de Panthère Fc, organisateur de la Can 2012.

Comment votre équipe se comporte ici à Malabo ?
J’ai pris l’équipe il y a à peine 2 mois. Ce qu’il faut retenir, c’est que nous sommes en plein chantier. Cela fait 12 ans que l’équipe est en première division, mais elle n’a jamais accédé à un titre de champion ni à une finale de coupe nationale. C’est ce challenge qui m’a motivé à venir en Guinée équatoriale.

Comment jugez-vous les équipes engagées dans cette 28e édition de la Coupe d’Afrique des nations ?
C’est la haute compétition. Il y a 16 équipes, et ce que j’ai constaté, c’est qu’on ne marque pas beaucoup, il n’y a pas encore de scores fleuves et on encaisse moins. Cela veut dire que les équipes ont travaillé. Mais ce n’est que le début. Le problème est que ceux qui ont perdu, il faudrait attendre la 2e journée pour voir s’ils pourront continuer la course ou pas.

Coach, comment avez-vous trouvé le jeu des Eléphants ?
J’ai senti beaucoup de prudence dans le jeu. Les gens s’attendaient à un score fleuve, à un score élevé, mais, moi, en tant que technicien, je pense que le Soudan a toujours été battu par la Côte d’Ivoire. Une équipe qu’on bat tout le temps, il arrive des moments où il faut être prudent avec elle. Ils ont obtenu les 3 points ; ils ont fait l’essentiel. Cependant, il faut reconnaître que les Eléphants ont été handicapés en phase offensive parce qu’ils ont l’habitude de marquer 3, 4, 5 buts avec les Drogba, les Gervinho. Mais, on oublie la défense qui n’a pas encaissé de but. Que les Ivoiriens retiennent ça. On marque, on n’encaisse pas. Si c’était par exemple 2-1, je dirais qu’il y a un gros problème. Par ailleurs, sur le plan de la défense, la Côte d’Ivoire s’en est bien sortie. Les Eléphants avancent à petits pas, mais 3 points, c’est déjà bon à prendre.

Mais, le milieu de terrain s’est cassé à un moment donné. N’est-ce pas un gros problème pour Zahoui François ?
On peut dire que chaque équipe a eu son quart d’heure. La Côte d’Ivoire a eu son quart d’heure où Drogba n’a pas eu la chance de marquer le 2e but. Il y a eu, c’est vrai, de la défaillance en milieu de terrain. C’était une question de replacement des garçons. Je pense qu’ils doivent corriger cela. N’oublions pas que le Soudan était déterminé. C’est une très bonne équipe contre laquelle la Côte d’Ivoire a joué. Ils ont un regroupement de milieu massif appuyé à des contres. Ils sont du Sahel et ils jouent dans le sable. Ce qui fait qu’ils sont très rapides. Mais, nos garçons ont réussi à les maîtriser, à poser le jeu, à tourner le ballon. On a senti que ça a mis du temps. Pour les déloger, ça n’a pas été facile parce qu’il y avait une bonne organisation défensive côté soudanais.

Contre le Burkina Faso, qu’est-ce que vous conseillez en tant qu’entraîneur à François Zahoui ?
Le Soudan n’a pas le même style que le prochain adversaire qui est le Burkina Faso. Le Burkina a une très bonne équipe. Ils ont fait un faux pas, donc ils vont jouer leur va-tout parce qu’ils se disent "ça passe ou ça casse". A ce stade, que les Eléphants abandonnent le côté "jeu-spectacle" pour faire l’essentiel, c’est-à-dire marquer des buts. L’essentiel, c’est de gagner. 6 points, la Côte d’Ivoire se détache avant le match contre l’Angola. Ce n’est pas mauvais de faire du beau jeu, mais il faut beaucoup d’assurance sans commettre d’erreur quand on sait que la plupart des joueurs burkinabé, ce sont les jeunes Ivoiriens qui sont partis. Ils se connaissent entre eux. Il y aura aussi un sursaut d’orgueil. Ils ne voudront pas perdre deux fois d’affilée.

Vous reconnaissez des qualités à l’équipe du Burkina, mais avec l’Angola, les Etalons n’ont pas fait le poids. Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
En première mi-temps, le Burkina n’est pas vite entré dans le jeu. On n’a pas senti la volonté, la hargne, l’engagement de gagner. Ils n’ont pas rythmé le jeu. Ils ont raté le début de match. En football, on gagne ou on perd sur des détails. Il y a eu des erreurs du côté burkinabé dont a profité l’Angola. C’est en 2e mi-temps que le Burkina a essayé de développer son savoir-faire à l’image de Pétropa et un garçon comme Alain Traoré. Or, l’Angola tire beaucoup de loin. C’est une équipe qui joue à fond. Elle a aussi une bonne organisation en plus d’être athlétique et technique. Je crois que la Côte d’Ivoire doit aussi s’en méfier. Ils sont venus avec plus de 5oo supporters.

La défaite du Sénégal devant la Zambie est-elle une surprise ?
Cela ne doit pas étonner. Dans l’histoire, le Sénégal n’a jamais battu la Zambie. Si vous avez vu que le jeu du Sénégal était décousu, c’est parce que la Zambie avait une supériorité technique. Depuis le crash de l’avion de l’équipe zambienne, Hervé Renard a fait un très bon travail en 4 ans. Ce groupe joue ensemble depuis longtemps, ils ont trois très bons joueurs du TP. Ils ont un très bon groupe de jeunes mobile .Ils sont toujours les premiers à attaquer l’adversaire. Ils n’ont pas laissé le Sénégal attaquer. Le Sénégal a des joueurs expérimentés, mais qui ont sombré face à une jeunesse déterminée de la Zambie. Ils ont pris des buts sans s’en rendre compte. Le temps de se réveiller, l’avance était déjà impossible à rattraper.

Quelles sont les équipes que vous considérez comme favorites à cette Can ?
Celles qu’on a l’habitude de citer comme favorites continuent de l’être même s’il faut attendre le 2e tour pour voir les choses se dessiner. Mais, il y a des équipes qu’il ne faut pas négliger comme la Zambie qui revient en force.

Interview réalisée à Malabo par François Konan
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