Après avoir été déguerpis des trottoirs du boulevard Nangui Abrogoua d’Adjamé, les petits commerçants se réinstallent comme pour défier les Frci.
Il n’a été que de courte durée. Le déguerpissement du célèbre boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé renoue avec son ancien décor. Ce samedi 14 janvier, il est 11 h lorsque nous arrivons sur les lieux. Nous sommes frappés par le retour des petits étals qui, quelques semaines plus tôt, avaient été saisis par la brigade de salubrité de l’Agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur).
Dans le cafouillage, petits commerçants de vêtements et autres articles à la sauvette et piétons usent des coudes pour se frayer un passage. Les vendeurs de friperie poussent leurs bâches noires presque sur le goudron, rendant la circulation difficile. Les véhicules qui transitent dans les deux sens sont obligés de rouler au ralenti. « Les éléments des Frci (Forces républicaine de Côte d’Ivoire Ndlr) avaient réussi l’exploit de débarrasser la route des commerçants qui l’occupaient de manière anarchique.
Mais aujourd’hui, ils reviennent petit à petit», se désole dame Zamblé, agent de banque qui profite du samedi pour fraie ses emplettes. En effet, après avoir installé ses quartiers généraux dans la commune d’Adjamé, le Commandant Koné Zacharia, avec l’appui du ministère de la Salubrité, avait entrepris d’assainir cette commune en la débarrassant de l’anarchie. Dame Zamblé regrette que cela n’ait duré que quelques jours. Alors que nous échangions, un mouvement de foule nous interpelle. « O bé nan nan »(En malinké, ils arrivent).
L’entêtement des commerçants
S’en suit alors une course poursuite. En effet, ce sont des éléments des Frci commis à faire respecter les consignes du commandant Zakaria qui tentaient d’arracher leurs articles à des commerçants entêtés qui reviennent à chaque fois qu’on les déguerpit. « Nous sommes habitués à cela. Souvent dans leurs courses poursuites, elles salissent les gens », avoue Christelle Séka, élève en classe de terminale, qui a dû se ranger sur le côté pour laisser passer les ‘’marathoniens’’. Koffi Ange, propriétaire d’un magasin, souligne son impuissance.
A l’en croire, les commerçants usent de subterfuges pour occuper les devantures des magasins. « Ils utilisent des sachets dans lesquelles, ils dissimulent leurs articles pour pouvoir être prompt à s’enfuir lorsqu’ils aperçoivent des hommes en tenue. D’autres disposent leurs articles sur des bâches de sorte à ce qu’en un tour de main, ils puissent facilement les ranger pour fuir », explique-t-il. Pour B S que nous approchons sur le seuil de son magasin, les propriétaires des magasins sont en partie responsables du cafouillage.
Les magasins, selon lui, donnent des articles aux jeunes pour s’arrêter le long du boulevard Nangui Abrogoua, parce qu’ils trouvent que les gens ne vont plus dans les magasins, les petits commerçants les accostent avant qu’ils n’aient le temps d’entrer dans un magasin. L’homme tient, aussi, la mairie pour responsable de cette situation. « Nous payons nos taxes à la mairie, mais cette dernière est impuissante face à ce problème. Notre seule trouvaille a été d’écouler nos articles en utilisant le même canal que ces derniers.
C'est-à-dire, en investissant les trottoirs », justifie-t-il. Avant d’ajouter que le problème ne se règlera pas seulement que par le déguerpissement, mais par une vraie politique de recasement de tous ceux qui vendent sur les trottoirs à Adjamé. Sortis du magasin, nous longeons le boulevard vers la grande mosquée d’Adjamé. Après quelques mètres dans la forêt d’hommes, nous tombons sur deux jeunes qui supplient des éléments des Frci qui ont saisi leurs affaires. «Pardon chef, pardon, c’est comme cela qu’on se débrouille», supplient-ils.
Ainsi va la vie à Adjamé, où Frci et petits commerçants se défient à longueur de journée. Toutes choses qui révèlent la nécessité de mesures rigoureuses et durables pour mettre fin à cette occupation anarchique.
Fabrice Sébine
Il n’a été que de courte durée. Le déguerpissement du célèbre boulevard Nangui Abrogoua à Adjamé renoue avec son ancien décor. Ce samedi 14 janvier, il est 11 h lorsque nous arrivons sur les lieux. Nous sommes frappés par le retour des petits étals qui, quelques semaines plus tôt, avaient été saisis par la brigade de salubrité de l’Agence nationale de la salubrité urbaine (Anasur).
Dans le cafouillage, petits commerçants de vêtements et autres articles à la sauvette et piétons usent des coudes pour se frayer un passage. Les vendeurs de friperie poussent leurs bâches noires presque sur le goudron, rendant la circulation difficile. Les véhicules qui transitent dans les deux sens sont obligés de rouler au ralenti. « Les éléments des Frci (Forces républicaine de Côte d’Ivoire Ndlr) avaient réussi l’exploit de débarrasser la route des commerçants qui l’occupaient de manière anarchique.
Mais aujourd’hui, ils reviennent petit à petit», se désole dame Zamblé, agent de banque qui profite du samedi pour fraie ses emplettes. En effet, après avoir installé ses quartiers généraux dans la commune d’Adjamé, le Commandant Koné Zacharia, avec l’appui du ministère de la Salubrité, avait entrepris d’assainir cette commune en la débarrassant de l’anarchie. Dame Zamblé regrette que cela n’ait duré que quelques jours. Alors que nous échangions, un mouvement de foule nous interpelle. « O bé nan nan »(En malinké, ils arrivent).
L’entêtement des commerçants
S’en suit alors une course poursuite. En effet, ce sont des éléments des Frci commis à faire respecter les consignes du commandant Zakaria qui tentaient d’arracher leurs articles à des commerçants entêtés qui reviennent à chaque fois qu’on les déguerpit. « Nous sommes habitués à cela. Souvent dans leurs courses poursuites, elles salissent les gens », avoue Christelle Séka, élève en classe de terminale, qui a dû se ranger sur le côté pour laisser passer les ‘’marathoniens’’. Koffi Ange, propriétaire d’un magasin, souligne son impuissance.
A l’en croire, les commerçants usent de subterfuges pour occuper les devantures des magasins. « Ils utilisent des sachets dans lesquelles, ils dissimulent leurs articles pour pouvoir être prompt à s’enfuir lorsqu’ils aperçoivent des hommes en tenue. D’autres disposent leurs articles sur des bâches de sorte à ce qu’en un tour de main, ils puissent facilement les ranger pour fuir », explique-t-il. Pour B S que nous approchons sur le seuil de son magasin, les propriétaires des magasins sont en partie responsables du cafouillage.
Les magasins, selon lui, donnent des articles aux jeunes pour s’arrêter le long du boulevard Nangui Abrogoua, parce qu’ils trouvent que les gens ne vont plus dans les magasins, les petits commerçants les accostent avant qu’ils n’aient le temps d’entrer dans un magasin. L’homme tient, aussi, la mairie pour responsable de cette situation. « Nous payons nos taxes à la mairie, mais cette dernière est impuissante face à ce problème. Notre seule trouvaille a été d’écouler nos articles en utilisant le même canal que ces derniers.
C'est-à-dire, en investissant les trottoirs », justifie-t-il. Avant d’ajouter que le problème ne se règlera pas seulement que par le déguerpissement, mais par une vraie politique de recasement de tous ceux qui vendent sur les trottoirs à Adjamé. Sortis du magasin, nous longeons le boulevard vers la grande mosquée d’Adjamé. Après quelques mètres dans la forêt d’hommes, nous tombons sur deux jeunes qui supplient des éléments des Frci qui ont saisi leurs affaires. «Pardon chef, pardon, c’est comme cela qu’on se débrouille», supplient-ils.
Ainsi va la vie à Adjamé, où Frci et petits commerçants se défient à longueur de journée. Toutes choses qui révèlent la nécessité de mesures rigoureuses et durables pour mettre fin à cette occupation anarchique.
Fabrice Sébine