L'effectif est pléthorique à la Fonction publique. Les salaires des fonctionnaires représentent 50% des ressources propres de l'Eat au lieu de 35% imposés par les règles de gestion moderne aux normes internationales. Pour ramener les choses à leur juste proportion, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Gnamien Konan a annoncé des mesures qu'il compte prendre. De fait, le jeudi 26 janvier 2012, aux 2 Plateaux, lors des échanges de vœux avec les partenaires et acteurs de son ministère, il a laissé entendre qu'il envisageait de proposer des départs volontaires à la retraite. Aussi, les concours d'accès aux emplois de la Fonction publique seront-ils rares. Grosso-modo, comme on le voit, le ministre a une vision calquée sur le modèle du Privé où pour ne pas avoir une masse salariale budgétivore, le manager se limite au strict minimum d'agents. En effet, dans le Privé, quand un nouveau dirigeant arrive pour redresser une entreprise dont les chiffres d'affaires sont au rouge, il a soit recours au licenciement et/ou à la retraite anticipée. Comme au niveau de la Fonction publique, le licenciement n'est pas possible, le ministre s'oriente vers la seconde éventualité. Mais il risque de s'en mordre les doigts. La raison, c'est qu'avec la situation de sortie de crise difficile, chacun voudra s'accrocher à son poste pour continuer à avoir, au moins son gagne-pain. Du coup, la retraite anticipée, sorte de saut dans l'inconnu, intéressera peu de fonctionnaires. Il faut donc craindre l'échec d'une telle opération si elle était lancée. La solution peut-être à envisager serait de procéder à des reconversions d'agents. En clair, là où il y a un trop plein de personnels comme l'a relevé le ministre, il conviendrait de faire bénéficier au surplus, une formation accélérée avant qu'il ne soit déversé dans des services qui ne seraient pas du même secteur d'activité, dans un besoin criant. Entendu que les services du même secteur devraient en être pourvus, dans un premier temps. Ce qui aura pour avantage de limiter les concours d'entrée à la Fonction publique, pour un moment, comme le ministre l'a indiqué. Mais il est important de noter que si Gnamien Konan veut que les fonctionnaires mouillent vraiment le maillot, comme dans le Privé, il faut qu'il convainque le gouvernement de faire grimper les salaires. Car, pour l'heure, les salaires des fonctionnaires souffrent d'un nanisme sans nom, aux côtés des traitements dans le privé. Or, de ce côté, les syndicats demandent que les salaires soient indexés au coût de la vie. Il le faudra également pour les fonctionnaires.
Dominique FADEGNON
Dominique FADEGNON