Adoubé certes mais pas pouponné. Voilà résumé le propos du chef de l’Etat qu’il a tenu, hier, sur le plateau de France 24, la télévision française à laquelle il a accordé un entretien. « C’est un traité qui concerne les questions de formation, les questions relatives à l’équipement, à l’information de l’armée ivoirienne. Il n’y a pas de protection de gouvernement ou d’une autorité quelconque. En Côte d’Ivoire, nous avons un pouvoir démocratique, j’ai été démocratiquement élu. Le pays est en paix, au travail, nous n’avons pas besoin de protection de qui que ce soit », a-t-il déclaré. Une sortie bien à propos au moment où une opinion nationale et internationale tend à présenter la France comme le bouclier de son pouvoir. Pourtant, s’est enquit le journaliste, le pays-hôte de la visite d’Etat a mobilisé l’artillerie lourde (hélicoptère, armée de terre, cavalerie…). A cette observation, le président ivoirien a rejeté, encore, la thèse de la protection par Paris. « Je ne crois pas qu’il y ait eu des mesures particulières prises pour nous », a-t-il répondu, estimant qu’il se veut reconnaissant et satisfait des bons entretiens avec les autorités françaises en général, avec le Medef. Mais alors comment expliquer l’implication française dans la résolution de la crise post-électorale ? Le journaliste aura droit à une « précision ». Qui est que « le travail a été fait par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire. La France est intervenue sous mandat des Nations Unies avec les troupes onusiennes de l’Onuci ». L’armée ivoirienne est-elle, dans ce cas, capable à elle seule de faire la Défense nationale ? Alassane Ouattara ne craint-il pas un coup de force ? « Point du tout ! », s’est-il exclamé à la dernière question. Et le président ivoirien de répondre à la première interrogation en disant que « nous sommes bien organisés. L’armée est unifiée, la gendarmerie et la police sont redéployées à plus de 99%. La normalisation est faite ». Quitte à celui qui en doute de se rendre à Abidjan, a-t-il invité.
B.I.
B.I.