Danielle Boni Claverie a appelé, le vendredi 27 janvier 2012, à la fin des travaux de l’assemblée générale extraordinaire du Congrès national de la résistance pour la démocratie(CNRD) à Cocody, la classe politique ivoirienne à plus de maturité. Nous avons recueilli ses propos que voici. Madame la ministre, qu’est-ce qui pourrait justifier, selon vous, ce recadrage au sein du CNRD auquel nous venons d’assister ? Vous avez pu constater que le CNRD a connu quelques vicissitudes. Il était donc important que nous puissions nous retrouver, nous rassembler. C’est pour cela qu’il y a eu beaucoup de réunions de restructuration. Et aujourd’hui, c’est chose faite. Nous avons un premier vice-président en la personne de Monsieur Laurent Dona Fologo, qui a pris les rênes du CNRD. Mais, nous restons toujours sous le parapluie moral, sous l’autorité morale du président Dadié, qui n’est plus à présenter. Nous avons également une nouvelle Secrétaire générale. Nous pensons qu’avec cette restructuration, ce renforcement, cette cohésion retrouvée, et bien maintenant, le CNRD va pouvoir jouer son rôle. Il y a des objectifs. Il y a des objectifs immédiats qui ont déjà été présentés ; à savoir la libération de tous les détenus et également le retour des exilés. Il faut donc que nous rentrions en négociation avec le pouvoir, avec les autorités pour pouvoir essayer d’entamer ce dialogue et faire bouger les choses, de façon à ce que la réconciliation soit une vraie réconciliation. Quelles analyses faites-vous des évènements survenus le samedi 21 janvier dernier, lors de la rentrée politique du Front populaire ivoirien (FPI) ? Je le regrette, parce qu’il faut que nous changions complètement d’image. Moi, je pense à la Côte d’Ivoire. La Côte d’Ivoire appartient à tous ses enfants. Elle n’appartient pas un parti par rapport à un autre. Nous sommes en train de montrer une image déplorable, parce que nous sommes une démocratie. Nous affirmons cette démocratie. Et pour qu’elle soit crédible, il faut bien que l’expression plurielle devienne une réalité. Et que les uns et les autres puissent, dans le respect mutuel, parce que je crois que c’est ça aussi qui est important, exprimer leurs opinions, sans être susceptibles d’être tués ou maltraités. Donc, je regrette profondément tout ce qui a pu se passer dernièrement. Et il faut que le pouvoir se ressaisisse. Il faut également que nous sachions nous mettre dans un nouveau contexte, parce que nous sommes l’opposition. Alors, il faut que là-aussi, nous changions certaines manières de faire. De cette manière-là, je pense, nous pourrons arriver à nous entendre. C’est pour cela que vraiment je suis pour la réouverture des négociations. Qu’on s’assoit, que nous parlons, que nous discutons, parce que nous sommes tous à aimer notre pays, à vouloir qu’il avance. Le gouvernement a besoin de calme pour pouvoir travailler sur des dossiers importants ; à savoir le retour à la sécurité, l’emploi… Tout doit se faire dans le calme avec une opposition qui, comme dans tous les pays, jouera son rôle de critique, mais aussi de proposition. A partir de là, je crois que le peuple ivoirien, qui n’attend et qui n’aspire qu’à la paix, veut une politique apaisée. Donc, une classe politique apaisée. Je crois qu’on lui doit bien çan
Propos recueillis par Romarick N. Foua
Propos recueillis par Romarick N. Foua