Une leçon à Yao-N’Dré

Francis Wodié vient de donner une leçon à Paul Yao-N’Dré. Avec la publication du verdict du contentieux électoral relatif aux législatives, le président du conseil constitutionnel (Cc) enseigne à son prédécesseur que cette institution n’est pas un instrument politique qui sert à aider ses « amis » à se maintenir au pouvoir. Alors que des organisations de la société civile, des partis politiques et des organes de presse dénonçaient la lenteur de son travail, le CC est resté zen. Sereins, ses membres ne se sont pas laissés entraîner par l’émotion. Francis Wodié et ses collaborateurs ont compris que l’essentiel est de donner un verdict qui exprime le plus fidèlement possible la réalité. Cela a pris le temps qu’il fallait. La passion a fait naître l’impatience chez des acteurs de la vie politique. Mais les gardiens de la constitution sont restés dans le délai prescrit par la loi. Cette rigueur dans la démarche tranche radicalement avec ce qu’il nous a été donné de voir en Côte d’Ivoire, il y a un an, avec Yao-Dré. Le président du conseil constitutionnel de l’époque a littéralement expédié la procédure d’analyse du résultat provisoire transmis par la Commission électorale indépendante (Cei). Cela, après avoir annoncé, publiquement, sans même une étude préalable des procès verbaux, que le résultat proclamé par la Cei n’était pas exact. S’il avait eu, ne serait-ce qu’un début de soupçon de la rigueur de Francis Wodié, peut-être que sa combine serait passé inaperçue. Et, s’il avait eu l’honnêteté de dire la vérité, la Côte d’Ivoire aurait évité la grave crise postélectorale qui lui a ôté la vie à plus de trois mille âmes. Jean Bosson, chef de la mission électorale de la Convention de la société civile ivoirienne (Csci) se réjouit de cette rigueur. « Le conseil constitutionnel fonctionne conformément à des textes auxquels il est resté attaché. Il a travaillé en fonction de ce qu’il a dit. Je préfère un travail bien fait à un travail fait dans la précipitation qui sera contesté ». Quant à Traoré Wodjo Fini de la Cosopci, il regrette que le Cc n’ait pas communiqué autour de son travail. « Il y a eu un manque de communication. Nous ne savions pas ce qui se tramait. Ce qui a donné droit à des commentaires. De ces commentaires, sont nés des doutes qui planaient sur tout le processus électoral ».

Bamba K. Inza

Voici les 11 recalés

Bonon : Yacouba Koné (Rdr)
Duékoué : Flanizara Touré (Rdr)
Fakobly : Jean Honoré Séa (Rdr)
Dikodougou : Issa Coulibaly (Rdr)
Bouna : Kaba Nialé (Rdr)
Grand-Lahou : Jean Djaya (Pdci)
Biankouma : Mamadou Dély (Udpci)
Tabou : Aimé Sy Kloawa (indépendant)
Agboville (SP) : Frédéric Patrice N’Cho (indépendant)
Kouibly : Norbert Flan (indépendant)
Fresco : Alain Lobognon (indépendant)