Quand bien remaniée, la sélection ivoirienne a engrangé, face à l’Angola, une victoire qui la maintient à la tête du groupe B. Comme lors des deux précédents matches, les Ivoiriens se sont fait respecter. Ils ont visiblement un plus par rapport à leurs adversaires: la maturité.
Angoissés par l’éventualité de partir à Bata (en cas de défaite face aux Palencas negras de l’Angola), les Ivoiriens ont retrouvé le sourire, lundi, après une prestation sobre mais efficace des Eléphants qui l’ont emporté 2 buts à 0, au stade de Malabo. Une troisième victoire en autant de matches, qui consolide le statut de favori des poulains de François Zahoui. Si ce succès leur permet de garder la tête du groupe et, par conséquent, de rester sur leur base pour les quarts de finale (samedi 4 février prochain) contre le Nzalang nacional, il y a surtout cette expression de maturité et d’expérience qui se dégage de chacune de leurs sorties. Les Eléphants ne jouent, peut-être, pas bien. Comme ça se raconte dans le couloir de la presse ou entre certains observateurs. Mais, ils gagnent. A la vérité, l’équipe ivoirienne, bien en place défensivement malgré une certaine lenteur dans la transmission du ballon, a pris des galons. Elle fait tourner le ballon à son rythme, épuise son vis-à-vis et se découvre rarement. Du coup, elle fait déjouer ses adversaires. Il y a cette solidarité en phase offensive et défensive qui permet de gérer les temps forts et les temps faibles. Le flux et le reflux fonctionnent bien. Tout simplement. Athlétique, la sélection angolaise en a fait l’amère expérience. Contrairement à ses deux premiers matches, la bande à Lito Vidigal n’a jamais réussi à trouver la profondeur. Emmenant ainsi un Mateus Contreras Alberto « Manucho », esseulé sur le front de l’attaque, à se ronger les pouces ou, dans le meilleur des cas, à hériter de ballons difficiles à négocier. Pour l’Angola qui a fait l’option d’un milieu à cinq têtes, il aurait, peut-être, fallu oser davantage, en phase offensive, en jouant avec trois ou deux attaquants. Mais, le risque aurait été plus grand. Car, face à la Côte d’Ivoire, et tout le monde le sait, on ne se jette pas dans la bataille. Il y a une telle puissance de feu devant que le moindre espace est mis à profit. Exemple palpable, le but inaugural d’Eboué Emmanuel (33ème). Bony Wilfried, dans un grand soir, pique un sprint juste au-delà de la ligne médiane, passe en revue deux adversaires avant de centrer à ras du sol, au second poteau. Au cœur d’une défense déstabilisée, Eboué Emmanuel n’a qu’à placer le plat du pied pour violer la cage de l’infortuné Alegre Wilson Pereira. Dès lors, la partie a définitivement basculé en faveur des Ivoiriens qui donnaient, au départ, l’impression de subir le match. La réalisation de Bony Wilfried (64è) avec la complicité d’un défenseur angolais est la résultante de la domination ivoirienne dans la dernière demi-heure de jeu.
Une équipe B pas du tout B
En prélude à cette rencontre, Lito Vidigal, le sélectionneur angolais, avait un seul souhait : que François Zahoui, son homologue ivoirien, ne chamboule pas complètement son onze de départ. En effet, le technicien venu de Luanda ne connaissait pas véritablement les remplaçants ou si vous voulez l’équipe B. Il craignait ainsi de ne pouvoir contrer cette « deuxième » équipe. On imagine qu’il a dû exulter quand Zahoui a annoncé, en conférence de presse samedi, que seuls quelques légers changements seraient apportés. C’était pourtant la surprise du chef qu’il réservait à son collègue angolais. Lundi, Vidigal a découvert, en même temps que tout le monde, une équipe profondément remaniée des Eléphants. En dehors de la paire centrale, Kolo-Bamba, et Lolo Igor (latéral droit), les autres éléments n’avaient, jusque-là, pas débuté de match ou même foulé la pelouse ne serait-ce qu’en qualité de remplaçant. Cette option a, de prime abord, jeté un froid dans le dos des Ivoiriens. Ils auraient voulu les ténors pour plier rapidement l’affaire. Surtout que, dans le premier quart d’heure, les Eléphants éprouvaient des difficultés à embrayer. Mais, Arthur Boka, Ya Konan Didier, Bony Wilfried et autres Yeboah Daniel ont montré qu’ils étaient en sélection par mérite et non par complaisance. « Cette équipe B a mieux joué que les titulaires », estimaient les spectateurs, séduits par la qualité technique et maîtrise tactique de la sélection ivoirienne. François Zahoui, lui, n’est pas surpris. Il ne veut même pas parler d’équipe B. « ce n’est pas une équipe bis. Ceux qui ont joué font partie des 23 joueurs venus représenter la Côte d’Ivoire. Ils ont bien joué. C’est moi qui ai désormais des problèmes de choix », s’est réjoui l’ancien sociétaire de Toulon Fc.
Un 4-3-3 remodelé
A voir la disposition des joueurs, on aurait dit que les Eléphants ont évolué dans un traditionnel 4-4-2. Avec Kolo Touré et Bamba Souleymane dans l’axe central, Artur Boka et Lolo Igor sur les flancs gauche et droit de la défense Max Gradel et Eboué Emmanuel en milieux sortants, Ya Konan et Coulibaly Kafoumba dans le secteur médian, Doumbia Seydou et Bony Wilfried en pointe. Mais, en réalité, Zahoui n’a pas changé son système ; tout était dans l’animation. En ce sens que Doumbia Seydou jouait pratiquement décroché. L’attaquant du Cska Moscou était chargé de bloquer en quelque sorte la montée des défenseurs angolais. Toute chose qui a justifié son manque de percussion devant. « Il n’y avait pas la pression. Comme le coach l’a dit, l’important c’est de jouer pour l’équipe. C’est ce que nous avons fait. On a mérité de gagner », tempère-il. Dans l’ensemble, les joueurs avaient cette envie de conforter le coach dans ses choix. C’est que, depuis l’arrivée de François Zahoui, même s’il y a des constantes dans la distribution des cartes, il règne une saine émulation entre les joueurs. Chacun aspire à une place de titulaire. C’est Arthur Boka qui le dit tout haut. « Vous savez, la concurrence est rude. C’est ce qui est bien pour l’équipe. Parce que ça nous permet de mieux travailler pour pouvoir avancer. C’est ce qui se passe actuellement. On est un bon groupe et chacun a envie de jouer. Donc, une fois sur le terrain on donne le meilleur de nous. C’est ce que j’ai fait » Le sociétaire de Stuttgart qui se projette déjà sur la prochaine rencontre a, en tout cas, sorti le grand jeu. Teigneux dans son couloir gauche, il n’a pas hésité à appuyer l’attaque. Comme lui, c’est toute l’équipe ivoirienne qui a montré son envie, sa maturité dans ce match.
MARTIAL GALE,
(envoyé spécial à Malabo)
Angoissés par l’éventualité de partir à Bata (en cas de défaite face aux Palencas negras de l’Angola), les Ivoiriens ont retrouvé le sourire, lundi, après une prestation sobre mais efficace des Eléphants qui l’ont emporté 2 buts à 0, au stade de Malabo. Une troisième victoire en autant de matches, qui consolide le statut de favori des poulains de François Zahoui. Si ce succès leur permet de garder la tête du groupe et, par conséquent, de rester sur leur base pour les quarts de finale (samedi 4 février prochain) contre le Nzalang nacional, il y a surtout cette expression de maturité et d’expérience qui se dégage de chacune de leurs sorties. Les Eléphants ne jouent, peut-être, pas bien. Comme ça se raconte dans le couloir de la presse ou entre certains observateurs. Mais, ils gagnent. A la vérité, l’équipe ivoirienne, bien en place défensivement malgré une certaine lenteur dans la transmission du ballon, a pris des galons. Elle fait tourner le ballon à son rythme, épuise son vis-à-vis et se découvre rarement. Du coup, elle fait déjouer ses adversaires. Il y a cette solidarité en phase offensive et défensive qui permet de gérer les temps forts et les temps faibles. Le flux et le reflux fonctionnent bien. Tout simplement. Athlétique, la sélection angolaise en a fait l’amère expérience. Contrairement à ses deux premiers matches, la bande à Lito Vidigal n’a jamais réussi à trouver la profondeur. Emmenant ainsi un Mateus Contreras Alberto « Manucho », esseulé sur le front de l’attaque, à se ronger les pouces ou, dans le meilleur des cas, à hériter de ballons difficiles à négocier. Pour l’Angola qui a fait l’option d’un milieu à cinq têtes, il aurait, peut-être, fallu oser davantage, en phase offensive, en jouant avec trois ou deux attaquants. Mais, le risque aurait été plus grand. Car, face à la Côte d’Ivoire, et tout le monde le sait, on ne se jette pas dans la bataille. Il y a une telle puissance de feu devant que le moindre espace est mis à profit. Exemple palpable, le but inaugural d’Eboué Emmanuel (33ème). Bony Wilfried, dans un grand soir, pique un sprint juste au-delà de la ligne médiane, passe en revue deux adversaires avant de centrer à ras du sol, au second poteau. Au cœur d’une défense déstabilisée, Eboué Emmanuel n’a qu’à placer le plat du pied pour violer la cage de l’infortuné Alegre Wilson Pereira. Dès lors, la partie a définitivement basculé en faveur des Ivoiriens qui donnaient, au départ, l’impression de subir le match. La réalisation de Bony Wilfried (64è) avec la complicité d’un défenseur angolais est la résultante de la domination ivoirienne dans la dernière demi-heure de jeu.
Une équipe B pas du tout B
En prélude à cette rencontre, Lito Vidigal, le sélectionneur angolais, avait un seul souhait : que François Zahoui, son homologue ivoirien, ne chamboule pas complètement son onze de départ. En effet, le technicien venu de Luanda ne connaissait pas véritablement les remplaçants ou si vous voulez l’équipe B. Il craignait ainsi de ne pouvoir contrer cette « deuxième » équipe. On imagine qu’il a dû exulter quand Zahoui a annoncé, en conférence de presse samedi, que seuls quelques légers changements seraient apportés. C’était pourtant la surprise du chef qu’il réservait à son collègue angolais. Lundi, Vidigal a découvert, en même temps que tout le monde, une équipe profondément remaniée des Eléphants. En dehors de la paire centrale, Kolo-Bamba, et Lolo Igor (latéral droit), les autres éléments n’avaient, jusque-là, pas débuté de match ou même foulé la pelouse ne serait-ce qu’en qualité de remplaçant. Cette option a, de prime abord, jeté un froid dans le dos des Ivoiriens. Ils auraient voulu les ténors pour plier rapidement l’affaire. Surtout que, dans le premier quart d’heure, les Eléphants éprouvaient des difficultés à embrayer. Mais, Arthur Boka, Ya Konan Didier, Bony Wilfried et autres Yeboah Daniel ont montré qu’ils étaient en sélection par mérite et non par complaisance. « Cette équipe B a mieux joué que les titulaires », estimaient les spectateurs, séduits par la qualité technique et maîtrise tactique de la sélection ivoirienne. François Zahoui, lui, n’est pas surpris. Il ne veut même pas parler d’équipe B. « ce n’est pas une équipe bis. Ceux qui ont joué font partie des 23 joueurs venus représenter la Côte d’Ivoire. Ils ont bien joué. C’est moi qui ai désormais des problèmes de choix », s’est réjoui l’ancien sociétaire de Toulon Fc.
Un 4-3-3 remodelé
A voir la disposition des joueurs, on aurait dit que les Eléphants ont évolué dans un traditionnel 4-4-2. Avec Kolo Touré et Bamba Souleymane dans l’axe central, Artur Boka et Lolo Igor sur les flancs gauche et droit de la défense Max Gradel et Eboué Emmanuel en milieux sortants, Ya Konan et Coulibaly Kafoumba dans le secteur médian, Doumbia Seydou et Bony Wilfried en pointe. Mais, en réalité, Zahoui n’a pas changé son système ; tout était dans l’animation. En ce sens que Doumbia Seydou jouait pratiquement décroché. L’attaquant du Cska Moscou était chargé de bloquer en quelque sorte la montée des défenseurs angolais. Toute chose qui a justifié son manque de percussion devant. « Il n’y avait pas la pression. Comme le coach l’a dit, l’important c’est de jouer pour l’équipe. C’est ce que nous avons fait. On a mérité de gagner », tempère-il. Dans l’ensemble, les joueurs avaient cette envie de conforter le coach dans ses choix. C’est que, depuis l’arrivée de François Zahoui, même s’il y a des constantes dans la distribution des cartes, il règne une saine émulation entre les joueurs. Chacun aspire à une place de titulaire. C’est Arthur Boka qui le dit tout haut. « Vous savez, la concurrence est rude. C’est ce qui est bien pour l’équipe. Parce que ça nous permet de mieux travailler pour pouvoir avancer. C’est ce qui se passe actuellement. On est un bon groupe et chacun a envie de jouer. Donc, une fois sur le terrain on donne le meilleur de nous. C’est ce que j’ai fait » Le sociétaire de Stuttgart qui se projette déjà sur la prochaine rencontre a, en tout cas, sorti le grand jeu. Teigneux dans son couloir gauche, il n’a pas hésité à appuyer l’attaque. Comme lui, c’est toute l’équipe ivoirienne qui a montré son envie, sa maturité dans ce match.
MARTIAL GALE,
(envoyé spécial à Malabo)