Base en France depuis quelques années, Traore Zakaria qui a porté les couleurs de l Africa Sports et de l’équipe national reste un acteur et un observateur du football. C’est tout naturellement que cet éducateur sportif et formateur suit avec beaucoup d’attention la Can 2012 et plus particulièrement la prestation des Eléphants. Là-dessus, sans jouer les rabat-joie, « Zak » reste, prudent pour la suite de la compétition. Tout peut arriver craint-il. Il fustige par ailleurs les dirigeants du football ivoirien.
Comment jugez-vous la prestation des Eléphants à la Can ?
C'est une prestation très moyenne et on sent que ce groupe ne pourra, certainement, jamais produire un football d'équipe comme le Ghana ou même le Soudan, qui ont un foot plus fin et coordonné.
François Zahoui estime que l’essentiel, c’est de gagner, alors que des observateurs restent sur leur faim quant à la production du groupe. Partagez-vous son analyse ?
A défaut de chiens, l’on va à la chasse avec des cabris. Si ce jeu peut leur permettre de gagner quelque chose, tant mieux, mais la Côte d'Ivoire a connu des sélections plus attractives que cette génération. Comme quoi, ce n'est pas parce qu'on est pro qu'on est forcément meilleur qu'un "local", d'où la nécessité de revaloriser le championnat national et les joueurs qui y évoluent.
En dehors des buts contre leurs camps de nos adversaires, la Côte d’Ivoire n’a inscrit que trois buts en autant de matches. C’est inquiétant, non ?
Non, ce n'est pas forcément inquiétant. On dit CAN (coupe d'Afrique des nations).Or dans la logique de la coupe, pour avancer, il faut marquer un but de plus que l'adversaire. En plus, on ne joue pas bien.
Cette fois-ci, sentez-vous la solidarité au sein des Eléphants?
Non, c'est une solidarité de façade et ça ne changera pas, parce qu'il y a trop d'intérêts personnels à protéger dans notre sélection. Chacun joue pour lui-même.
Pensez-vous que les Eléphants peuvent aller jusqu’au bout de cette Can ?
Je ne me mouillerai pas, mais on ne sait jamais.
D’aucuns disent que c’est l’occasion ou jamais pour les nôtres de remporter le trophée, vu que l’Egypte, le Cameroun et à un degré moindre le Nigéria ne sont pas de la compétition. Etes-vous de cet avis, et pourquoi ?
Oui, mais c’est peut-être aussi la preuve qu’on a jusque-là surestimé la valeur de notre équipe nationale. On peut effectivement penser que c'est l'occasion ou jamais mais en football, non seulement il n'y aucune logique mais également aucune place pour l'improvisation et le hasard. Les grands noms ne font pas forcément une grande équipe. Respectons les autres formations et croisons les doigts.
Quelles sont, selon vous, les faiblesses des Eléphants ?
Je parlais tantôt d’une grand E et c'est tout le problème. La Côte d'Ivoire a certainement un excellent groupe de joueurs, mais est-ce pour cela qu'elle a une équipe? Wait and see! Il va falloir que chacun des joueurs et même des dirigeants ravale son ego pour tirer dans le bon sens, sinon nous reviendrons une fois de plus avec nos illusions. Cela impose de faire quelques concessions et si nous voulons faire quelque chose de positif, il faut se faire violence.
Parlons à présent de vous-même. Vous êtes éducateur sportif en France dans un lycée. Comment cela s’est-il passé ?
J’ai quitté le football ivoirien par dépit parce que, tout simplement certains dirigeants et entraineurs ne sont pas blancs comme neige dans leurs façons de faire. Par leur comportement mafieux ils ont brisé la carrière de plein de joueurs talentueux. Certains m'ont donc fait payer cash mon choix de signer à l'Africa sports au lieu de son grand rival, en m'éliminant de la sélection. Moi, je ne digère aucune injustice, d'où qu'elle vienne. J'ai donc quitté le pays pour le Club Sportif de Constantine (D1 Algérie) où j'ai été accueilli en prince. Ensuite, après une très bonne saison, je me suis retrouvé en deuxième division allemande (Rot-Weiss Oberhausen) mais cette fois, malheureusement je suis tombé sur un manager véreux et spéculateur. Ça faisait trop pour moi et j'ai décidé d’arrêter le foot et de reprendre les études. Après le BTS, j'ai été admis en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) option management et gestion du sport au Centre Universitaire de Formation et de Recherche Jean-François Champollion de Rodez (France). Je suis d'ailleurs détenteur du diplôme fédéral (FFF) d'entraineur de foot et dans le cadre d’un partenariat entre mon club le Stade Olympique de Millau et le celui de Montpellier Hérault, j’y peaufine ma formation. Cette année, j'étudie en plus, les langues étrangères (anglais et allemand) pour élargir mon champ d’action et ma communication. Et bien qu'étant éducateur sportif au collège Marcel Aymard de Millau, je continue de jouer au club de ma ville Millau (Stade Olympique de Millau) et j’entraine également en U-11 et U-13 du club.
Quels sont vos projets pour le football ivoirien ?
Lorsque j’ai rencontré le ministre des sports en Août dernier, je lui ai exposé clairement ma vision du foot ivoirien et il m’a assuré de tout son soutien. Il y a d’autres méthodes de financement des clubs mais pour cela, il faut une vraie volonté politique. J’espère pouvoir exposer, en temps opportun et aux personnes indiquées, mes projets pour le sport ivoirien, qui du reste ne fait plus du tout peur en Afrique. Il faut absolument faire bouger les lignes et c’est pour tout ça que je suis venu faire cette formation en France. J’espère faire partager ces connaissances avec tous les acteurs du sport ivoirien. Le championnat ivoirien est devenu plus que médiocre et on ne peut pas indéfiniment cacher cette malheureuse réalité par l’ultra médiatisation de l’équipe nationale. Je sais qu’il y aura des manœuvres de d’intimidation parce que certains, qui se comportent en gourou, ont une mainmise totale et nuisible sur le football ivoirien mais les lignes doivent bien bouger un jour et elles bougeront quoi qu’il en coûte. Le politique doit réagir et ensemble, nous pourrons tous ressusciter le championnat ivoirien et mettre en place une politique sportive digne de la Cote d’Ivoire.
Réalisée par
MARTIAL GALE,
(envoyé spécial à Malabo)
Comment jugez-vous la prestation des Eléphants à la Can ?
C'est une prestation très moyenne et on sent que ce groupe ne pourra, certainement, jamais produire un football d'équipe comme le Ghana ou même le Soudan, qui ont un foot plus fin et coordonné.
François Zahoui estime que l’essentiel, c’est de gagner, alors que des observateurs restent sur leur faim quant à la production du groupe. Partagez-vous son analyse ?
A défaut de chiens, l’on va à la chasse avec des cabris. Si ce jeu peut leur permettre de gagner quelque chose, tant mieux, mais la Côte d'Ivoire a connu des sélections plus attractives que cette génération. Comme quoi, ce n'est pas parce qu'on est pro qu'on est forcément meilleur qu'un "local", d'où la nécessité de revaloriser le championnat national et les joueurs qui y évoluent.
En dehors des buts contre leurs camps de nos adversaires, la Côte d’Ivoire n’a inscrit que trois buts en autant de matches. C’est inquiétant, non ?
Non, ce n'est pas forcément inquiétant. On dit CAN (coupe d'Afrique des nations).Or dans la logique de la coupe, pour avancer, il faut marquer un but de plus que l'adversaire. En plus, on ne joue pas bien.
Cette fois-ci, sentez-vous la solidarité au sein des Eléphants?
Non, c'est une solidarité de façade et ça ne changera pas, parce qu'il y a trop d'intérêts personnels à protéger dans notre sélection. Chacun joue pour lui-même.
Pensez-vous que les Eléphants peuvent aller jusqu’au bout de cette Can ?
Je ne me mouillerai pas, mais on ne sait jamais.
D’aucuns disent que c’est l’occasion ou jamais pour les nôtres de remporter le trophée, vu que l’Egypte, le Cameroun et à un degré moindre le Nigéria ne sont pas de la compétition. Etes-vous de cet avis, et pourquoi ?
Oui, mais c’est peut-être aussi la preuve qu’on a jusque-là surestimé la valeur de notre équipe nationale. On peut effectivement penser que c'est l'occasion ou jamais mais en football, non seulement il n'y aucune logique mais également aucune place pour l'improvisation et le hasard. Les grands noms ne font pas forcément une grande équipe. Respectons les autres formations et croisons les doigts.
Quelles sont, selon vous, les faiblesses des Eléphants ?
Je parlais tantôt d’une grand E et c'est tout le problème. La Côte d'Ivoire a certainement un excellent groupe de joueurs, mais est-ce pour cela qu'elle a une équipe? Wait and see! Il va falloir que chacun des joueurs et même des dirigeants ravale son ego pour tirer dans le bon sens, sinon nous reviendrons une fois de plus avec nos illusions. Cela impose de faire quelques concessions et si nous voulons faire quelque chose de positif, il faut se faire violence.
Parlons à présent de vous-même. Vous êtes éducateur sportif en France dans un lycée. Comment cela s’est-il passé ?
J’ai quitté le football ivoirien par dépit parce que, tout simplement certains dirigeants et entraineurs ne sont pas blancs comme neige dans leurs façons de faire. Par leur comportement mafieux ils ont brisé la carrière de plein de joueurs talentueux. Certains m'ont donc fait payer cash mon choix de signer à l'Africa sports au lieu de son grand rival, en m'éliminant de la sélection. Moi, je ne digère aucune injustice, d'où qu'elle vienne. J'ai donc quitté le pays pour le Club Sportif de Constantine (D1 Algérie) où j'ai été accueilli en prince. Ensuite, après une très bonne saison, je me suis retrouvé en deuxième division allemande (Rot-Weiss Oberhausen) mais cette fois, malheureusement je suis tombé sur un manager véreux et spéculateur. Ça faisait trop pour moi et j'ai décidé d’arrêter le foot et de reprendre les études. Après le BTS, j'ai été admis en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) option management et gestion du sport au Centre Universitaire de Formation et de Recherche Jean-François Champollion de Rodez (France). Je suis d'ailleurs détenteur du diplôme fédéral (FFF) d'entraineur de foot et dans le cadre d’un partenariat entre mon club le Stade Olympique de Millau et le celui de Montpellier Hérault, j’y peaufine ma formation. Cette année, j'étudie en plus, les langues étrangères (anglais et allemand) pour élargir mon champ d’action et ma communication. Et bien qu'étant éducateur sportif au collège Marcel Aymard de Millau, je continue de jouer au club de ma ville Millau (Stade Olympique de Millau) et j’entraine également en U-11 et U-13 du club.
Quels sont vos projets pour le football ivoirien ?
Lorsque j’ai rencontré le ministre des sports en Août dernier, je lui ai exposé clairement ma vision du foot ivoirien et il m’a assuré de tout son soutien. Il y a d’autres méthodes de financement des clubs mais pour cela, il faut une vraie volonté politique. J’espère pouvoir exposer, en temps opportun et aux personnes indiquées, mes projets pour le sport ivoirien, qui du reste ne fait plus du tout peur en Afrique. Il faut absolument faire bouger les lignes et c’est pour tout ça que je suis venu faire cette formation en France. J’espère faire partager ces connaissances avec tous les acteurs du sport ivoirien. Le championnat ivoirien est devenu plus que médiocre et on ne peut pas indéfiniment cacher cette malheureuse réalité par l’ultra médiatisation de l’équipe nationale. Je sais qu’il y aura des manœuvres de d’intimidation parce que certains, qui se comportent en gourou, ont une mainmise totale et nuisible sur le football ivoirien mais les lignes doivent bien bouger un jour et elles bougeront quoi qu’il en coûte. Le politique doit réagir et ensemble, nous pourrons tous ressusciter le championnat ivoirien et mettre en place une politique sportive digne de la Cote d’Ivoire.
Réalisée par
MARTIAL GALE,
(envoyé spécial à Malabo)